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Full text of "Deuxième congrès international de sauvetage: réuni à Paris le 16 septembre 1879"

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DEUXIEME 



CONGRÈS INTERNATIONAL 



DE 



SAUVETAGE 



DEUXIÈME V 

HOMftlS INTIRiniOML 



s AU V ETAG E, iii,v.v>s.s«nn. 

RÉUtfl A PARIS LE 16 SEPTEMBRE 1879 / .' . 

Par Maltlative de 

LA SOCIÉTÉ FUNÇAISE DE SADVETAGE 



IMPRIMERIE MODEBKE (WATTIEK, directeur) 

6i, Rue Jean-Jacques Rousseau, 6i 



Décembre 1879 



• >. » 



-^^v^' PRÉFACE 



L'année dernière, dans sa séance de clôture, le 
Congrès International de Sauvetage, réuni à Marseille, 
exprimait le vœu que, chaque année, les Sociétés de 
Sauveteurs et de Sauvetage de France et de l'Etranger 
se réunissent en Congrès au siège de Tune des Sociétés 
adhérentes. 

Ce vœu s'est réalisé, et le 16 septembre de cette 
année la Société Française de Sauvetage, dont le siège 
est à Paris, conviait à un Congrès International les 
Sociétés de l'Europe. Chacun s'empressa de répondre 
à son appel, et, en présence des résultats obtenus, l'on 
peut dire sans être taxé d'exagération que l'ère des 
Congrès de Sauvetage, si brillamment inaugurée en 
1878 à Marseille, par l'Institut de Sauvetage de la 
Méditerranée, est définitivement constituée, et doré- 
navant établie, sur des bases solides. 

Le Congrès devant se réunir à Paris, il était évident 
que les grandes questions maritimes, spéciales aux 
ports et à la marine, ne devaient pas tenir sur le 
programme l'importance qu'elles avaient à Marseille. 
Du reste, après les brillantes discussions dont l'abor- 



II 

dage en mer et les signaux à bord avaient été l'objet, 
il ne restait plus rien à faire. Mais le but essentielle- 
ment humanitaire de nos Sociétés étant le sauvetage 
individuel et collectif, le champ était encore assez 
large pour fournir matière intéressante à nos réunions, 
et le lecteur pourra se convaincre par l'examen de 
notre programme de Timportance des sujets proposés 
par la Société Française de Sauvetage et traités dans 
la 2® session du Congrès International. 

Les incendies, les inondations, les accidents de 
chemins de fer, se présentent malheureusement d'une 
façon fréquente, et il n'y a pas de jour que les colonnes 
des journaux ne soient remplies de pareils malheurs. 
Les secours à donner aux blessés, aux noyés, aux 
asphyxiés sont des sujets d'un intérêt toujours palpi- 
tant. Aussi la Société Française de Sauvetage s'est-elle 
empressée de maintenir ces divers sauvetages sur son 
programme, et le lecteur trouvera uue ample satis- 
faction dans la lecture de la conférence faite sur l'as- 
phyxie, par le savant médecin en chef de la Société des 
Sauveteurs de la Seine et de la Société Française de 
Sauvetage, le docteur A. de Beau vais. 

Aussi, aujourd'hui que le Congrès a tenu sa 2® ses- 
sion, il me sera permis de dire, avec mon prédécesseur, 
le docteur Bos, secrétaire général du Congrès de Mar- 
seille, que les modestes visées de notre Société ont été 
dépassées, que ce qui n'était dans son opinion qu'un 
travail préparatoire est devenu une construction défi- 



m 
nitive pouvant servir de base solide et durable à 
l'édifice du Sauvetage. 

Bien que, en principe, le Congrès de 1879 dût se 
réunir à Paris, il n'avait été pris aucune détermination 
pour l'époque, et ce n'est que dans le courant du mois 
de juin que la date du 16 septembre fut décidée. Aussi 
le temps était court pour pouvoir accomplir les tra- 
vaux préparatoires du Congrès avec toute la maturité 
exigée par Timportance dés questions, et hâter l'in- 
stallation de l'Exposition de Sauvetage. Mais, grâce à 
l'activité du Président de la Société Française, M. Ed. 
Turquet, sous-secrétaire d'Etat aux Beaux-Arts, grâce 
au zèle et au dévouement de ses collaborateurs, tout 
fut prêt pour la date fixée. 

Une Commission d'initiative formée du Président de 
l'Institut de Sauvetage de la Méditerranée, M. Sylvestre, 
et du Comité actif de la Société Française présidé par 
son Directeur, M. Richel, auquel fut adjoint le Délégué 
officiel du Congrès, M. Ph. Gœlzer, rédigea, aussitôt 
la décision prise, un programme du Congrès, qu'elle 
envoya aux Sociétés sœurs de France et de l'Etranger, 
et à toutes les personnes qui s'intéressent aux questions 
de sauvetage. 

Les invitations au Congrès furent accueillies avec le 
plus grand empressement en France et à l'Etranger. 
Les adhésions les plus bienveillantes arrivèrent de 
Belgique, de Hollande, d'Angleterre, de Danemark, 
d'Autriche, d'Espagne et d'Italie, et de presque toutes 



IV 

les Sociétés de France. Il serait trop long de les relater 
ici toutes, et nous renvoyons pour cela le lecteur à la 
nomenclature des Sociétés adhérentes. De toutes parts, 
les adhésions les plus flatteuses, les encouragements 
les plus chaleureux arrivèrent à la Commission d'or- 
ganisation, et c'est avec le plus grand plaisir que je 
me fais ici l'interprète de la Société Française de Sau- 
vetage, pour remercier les hommes distingués qui sont 
venus rehausser l'éclat des débats du Congrès, en 
apportant à la discussion l'autorité de leur expérience 
et leur connaissance approfondie de la matière. 

Qu'il me soit donc permis de rendre ici un public 
hommage à l'éminent Président de l'Institut de Sauve- 
tage de la Méditerranée. J'ai nommé M. Sylvestre, 
dont l'intelligente et active direction permit de mener 
à bonne fin, dans un nombre aussi restreint de séances, 
les nombreuses questions figurant au programme du 
Congrès. Aussi les membres du Congrès, lors de la 
constitution du Bureau, s'empressèrent-ils de le porter 
à la 1'® vice-présidence, persuadés d'avance du succès, 
et voulant par là lui donner un éclatant témoignage 
de remerciement pour son dévouement à la cause du 
Sauvetage. 

L'idée du Congrès fut accueillie avec le plus sympa- 
'thîque empressement par la presse, non seulement par 
les journaux qui se consacrent plus spécialement à la 
propagande des idées humanitaires, tels que le Livre 
d'Or et le Sauveteur, mais encore par la presse quoti- 



dienne, qui, sans distinction de parti politique, nous a 
généreusement prêté son concours pour annoncer le 
Congrès de Sauvetage et faire connaître les diverses 
questions qui ont été discutées chaque jour au sein du 
Congrès. Nous adressons donc ici à tous les journaux 
l'expression de notre vive reconnaissance pour le puis- 
sant concours qu'ils nous ont prêté dans l'accomplisse- 
ment de notre œuvre. 

Le livre que nous présentons au public est le résultat 
des discussions qui eurent lieu pendant les séances du 
Congrès. Il ne m'appartient pas de juger la valeur des 
débats et des résolutions qui y ont été prises; mais, 
en présence des approbations et des encouragements 
qui nous sont venus de toutes parts, je puis avancer 
sans trop de présomption que ces discussions n'ont pas 
été stériles pour la cause du Sauvetage. Le Congrès 
inauguré à Marseille, continué à Paris, n'aurait-il 

m 

fait qu'attirer l'attention du public et de l'autorité 
sur les questions qui ont été discutées dans son sein, 
que son œuvre n'aurait point été inutile. Puisse donc 
la 3® session qui aura lieu en 1880 amener les mêmes 
résultats que les deux précédentes, tel est mon plus 
cher désir. 

Paris, décembre 1880. 

Le Secrétaire général du Congrès, 
H. HDSSENOT. 



PROGRAMME 



DU 



CONGRÈS INTERNATIONAL 

DE SAUVETAGE 

(deuxième session) 

Ourerf à Paris le 16 Septembre 1870 

PAR l'initiative 



DB 



LA SOCIÉTÉ FRANÇAISE DE SAUVETAGE 



k^ 



COMPOSITION DU CONGRÈS 



Le Congrès latemational de Sauvetage se compose : 

10 Des membres des Sociétés de Sauveteurs et de 
Sauvetage françaises et étrangères ; 

2® Des membres des Sociétés dont le but humani- 
taire est analogue à celui des Sociétés de Sauvetage ; 

3° De toutes les personnes qui s'intéressent aux 
questions philanthropiques et humanitaires. 



— 2 — 

Les membres du Congrès sont soumis au' paiement 
d'une somme de dix francs. 



TRAVAUX DU CONGRÈS 



!• Ouverture du Congrès; formation du bureau; 

2^ Sauvetage le long des fleuves et canaux ; moyens 
préventifs; postes de secours; engins de sauvetage; 
de la meilleure manière de saisir un homme qui se 
noie et de l'amener au rivage ; des moyens propres à 
propager renseignement de la natation, etc., etc.; 

3^ Sauvetage, en cas d'incendie, des matériaux pro- 
pres à diminuer les risques d'incendie; des construc- 
tions en fer. — De la valeur des enduits incombus- 
tibles pour les constructions en bois ; 

49 Sa«ivetages en cas d'accidents en voitures, en 
chemins de fer. — Des mors et autres moyens propres 
à arrêter les chevaux emportés; moyens préventifs 
contre les chiens hydrophobes ; 

5^ Traitement des asphyxiés par l'oxyde de carbone, 
au moyen des inhalations du gaz oxygène et des injec- 
tions sous-cutanées d'éther sulfurique. — Communi- 
cation de M. le docteur de Beauvais, médecin en chef 
des Sauveteurs de la Seine et de la Société Française 
de Sauvetage ; 

6o Rapports des Sociétés de Sauvetage avec les 
pouvoirs publics pour coopérer au sauvetage collectif. 
— Rapports des Sociétés de Sauveteurs et de Sauve- 



— 3 — 

tage entre elles. — Réforme pour amener à un type 
uniforme les insignes des Sociétés de Sauveteurs. 

Les adhésions et les mémoires doivent être transmis 
avant le 1®^ septembre, au Secrétariat de la Société 
Française de Sauvetage, rue Monsieur-le-Prince, n® 60, 
à Paris. 

Les membres du Congrès sont invités à ne pas 
garder la parole plus d'un quart d'heure et à déposer 
sur le Bureau de l'Assemblée le sommaire écrit de 
leurs propositions. 

Les procès-verbaux du Congrès seront imprimés, 
ainsi que l'indication des Sociétés adhérentes et le nom 
des membres du Congrès. 

Toute discussion politique et religieuse est formelle- 
ment interdite. 



LA COMMISSION D'ORGANISATION 
de la 2^ session da Congrès International de Sauvetage : 

Président : M. 
Edmond Turquet, Président de la Société Française de Sau- 
vetage, Président de la 2« session du Congrès. 

Vice-Présidents : MM. 
Henri Sylvestre, Président de rinstitut de Sauvetage de la 
Méditerranée, Président de la 1'* session du Congrès ; 

RiGHEL, Président du Comité de la Société Française de Sau- 
vetage. 

Secrétaire: M. 
Emile Durand, membre fondateur de la Société Française de 
Sauvetage, Sous-Délégué au Congrès. 



Membres : MM. 

D' Bos, Vice-Président de Tlnstitut de la Méditerranée, Se- 
crétaire général de la 1'* session du Congrès; 

Delarub, Administrateur de la Société Française de Sauve- 
tage; . 

De la Nardk, Idem; 

Ph. Goelzkr, Vice-Président de la Société Française de 
Sauvetage, Délégué officiel du Congrès ; 

ÂCH. GoBLZER, Secrétaire da Comité de la Société Française 
de Sauvetage; 

Picard, Administrateur de la Société Française de Sauvetage ; 

Renard, Administrateur Délégaé de la Société Française de 
Sauvetage. 



BUREAU DU CONGRÈS 



M. E. H. TURQUET, sous-secrétaire d*Ktat aux Beaux-Arts, 
Président de la Société Française de Sauvetage, etc., etc. 

Tice-Présldenis. 

MM. H. SYLVESTRE, Président de Tlnstitut de Sauvetage de la 

Méditerranée; 
Eow. G. LEAN, Secrétaire général de Royal Shipwrecked 

Mariners Society ; 
DE LARBRE, trésorier général des Invalides de la Marine, 

délégué de la Société Centrale de secours aux Naufragés ; 
C. RIGHEL, président du Gomité de la Société Française 

de Sauvetage. 

Secrétaire g^énëral. 

M. H. HUSSENOT, secrétaire de la Société Française de Sau- 
vetage. 

Secrétaire général adjoint. 

M. BRET, président des Hospitaliers Sauveteurs de Toulouse. 

Secrétaires des séances* 

MM. DE LA NARDE, administrateur de la Société Française de 

Sauvetage ; 
A. GOELZER, secrétaire du Comité de la Société Française 

de Sauvetage ; 
GÉANT, délégué des Sauveteurs du Haut-Rhin ; 
TAUNAY, délégué des Sauveteurs de la Nièvre. 

Xrt^orier* 

M. RENARD, administrateur délégué de la Société Française 
de Sauvetage. 



— 6 — 

Trésorier adjoint 

M. MOLINA, trésorier des Sauveteurs de la Seine. 

Commissaires du Congrès. 

MM. BONNE, administrateur de la Société Française de Sauve- 
tage; 

BODSON , idem ; 

DESGORS, idem; 

TRÉHYOU, idei)i; 

BLANC, Secrétaire de l'Institut de Sauvetage de la Médi- 
terranée ; 

BÉDOR, président des Sauveteurs de l'Aube; 

BONNIOT, président des Sauveteurs du Midi. 

Conseillers du Congrès. 

MM. PH. GOELZER, 1^' vice-président de la Société Française 

de Sauvetage; 
J. DELARUE, administrateur de la Société Française de 

Sauvetage; 
JANSE, président des Sauveteurs du Loiret; 
ROCHE, président des Sauveteurs d'Indre-et-Loire ; 
RENDU, président des Sauveteurs de TOise. 



SOCIÉTÉS ADHÉRENTES AU CONGRÈS 



^^^^0*^^^^^^^*^^ 



AUTRICBE-HOIVGR lE 

Société des Sauveteur s^ à Vienne. 

BE:ii«i9ui: 

Société Royale et Centrale des Sauveteurs de Belgique^ à 
Bruxelles; représentée au Congrès par M. H. Hussenot, secré- 
taire général Ju Congrès. 

DAMEniARIi 

Société de Sauvetage aux Noyés et aux Asphyxiés^ à Co- 
penhague. 

Chevaliers Hospitaliers, à Madrid; représentés au Congrès 
par M. le commandeur E. Durand. 

«RAIVDE-BRETACÏME 

Société Royale Humaine^ à Londres. 

Société Royale de Secours aux Marins naufragés^ à Londres ; 
représentée au Congrès par son secrétaire général, M. Edw. G. 
Lean, 2^ vice-président du Congrès. 

HOIiliASrDE 

Société pour le Sauvetage des Noyés, à Amsterdam. 

Société de Sauvetage de la Hollande Septentrionale et Méri- 
dionale, à Amsterdam. 

Société de la Hollande Méridionale pour le Sauvetage des 
Naufragés^ à Rotterdam. 



— 8 — 

ITAMaSE 

Société Royale Italienne de Secours aux Naufragés^ à Rome. 

Société Royale Italienne de Secours aux Naufragés, à An- 
cône. 

Société de Secours aux Àxphyxiés^ à Géneg. 

Société de Secours aux Axphyxiés, à Livourne. 

Alg^er. — Société des Hospitaliers d'Afrique. 
Société des Sauveteurs, 

An^oiiléiiie. — Société des Sauveteurs de la Charente. 

Melt%Tt. -^ Société des Sauveteurs du Haut-Rhin; repré- 
sentée au Congrès par son secrétaire général, M. Géant, secré- 
taire des séances du Congrès. 

Bordeaux. — - Société des Sauveteurs Médaillés de la Gi- 
ronde, 

ChMons-sur-Saône. — Société des Sauveteurs de Saône- 
et'Loire. 

Cliauny. — Société des Sauveteurs de l'Aisne. 

Compîègwke. — Société des Sauveteurs de VOise; repré- 
sentée au Congrès par son président, M. Rendu, conseiller du 
Congrès. 

Slairre (le). — Société des Sauveteurs de la Ville et de 
V Arrondissement. 

lillle. — Société des Sauveteurs du Nord; représentée au 
Congrès par M. RidouUeau. 

Iilm«i^ets. — Société des Sauveteurs Médaillés de la Haute-^ 
Vienne, 



— 9 — 

Iiozy. — Société des Sauveteurs de la Nièvre; représentée 
au Congrès par M. Ad, Huard, directeur du journal le Sauveteur^ 
et M. Taunay, secrétaire des séances du Congrès. 

Ijyoïi. — Société des Sauveteurs du département du Rhône. 
Compagnie Maritime Mobile de Sauvetage, 

Marscine. — Institut de Sauvetage de la Méditerranée; re- 
présentée au Congrès par son président, M, H. Sylvestre, pre- 
mier vice-président du Congrès, et MM. Hermitte et Blanc, 
commissaires du Congrès. 

Société des Sauveteurs du Midi; représentée au Congrès par 
son président, M. Bonniot, commissaire du Congrès. 

Cercle des Capitaines au long cours; réprésenté au Congrès 
par M. H. Sylvestre, 1^^ vice-président du Congrès. 

Cercle des Capitaines Marins^ cabotage; représenté au Con- 
grès par M. H. Sylvestre, 1" vice -président du Congrès. 

nrice. — Chevaliers Sauveteurs des Alpes-Maritimes; repré- 
sentés au Congrès par M. le Comte Serrurier, président d'hon- 
neur des Sauveteurs de la Seine. 

Indicateur général des Alpes-Maritimes; gazette des Sociétés 
humanitaires. 

Orléans. — Société des Sauveteurs Médaillés du Loiret; 
représentée au Congrès par son président, M. Janse, conseiller 
du Congrès. 

Paris. — Société Française de Sauvetage. 

Société des Sauveteurs de la Seine, 

Société Centrale de Secours aux Naufragés; r-eprésentée au 
Congrès par M. De Larbre, 3© vice-président du Congrès, et 
M. C. Doré. 

Société Française de Secours aux Blessés des Armées de 
Terre et de Mer, 

Le Sauveteur^ moniteur du courage et des belles actions. 

Le Livre d*Or^ organe de Sociétés de Prévoyance, Bienfai- 
sance, Emulation. 



— 10 — 

Rennes. — Société des Hospitaliers Sauveteurs Bretons; 
représentée au Congrès par son président, M. Nadault de Buffon. 

Reims. — Compagnie des Sauveteurs, 

Toulouse. — Société des Hospitaliers Sauveteurs ,- repré- 
sentée au Congrès par son président, M. A. Bret, secrétaire gé- 
néral adjoint du Congrès. 

Tours. — Société des Sauveteurs Médaillés d'Indre-et-Loire,- 
représentée au Congrès par son président, M. Roche, conseiller 
du Congrès. 

Troyes. — Société des Sauveteurs de TAube; représentée 
au Congrès par son président, M. Bédor, commissaire du Congrès. 



k 



LISTE 



DES 



MEMBRES DU CONGRÈS 



ifc*M^^^^^^^^^^<»^^Vfc** *»** 



Allart, vice-prébident de la Compagnie des Sauveteurs de 
Reims. 

Armbruster, inspecteur de l'Instruction publique, président 
de la Société des Sauveteurs de Belfort (Haut-Rhin), vice-prési- 
dent honoraire des Sauveteurs de la Seine. 

Arnoul (Honoré), chevalier de la Légion d'honneur, président 
dePUnion Centrale des Sauveteurs. 

AvEiTio DE Lavinaga (Alphonse), ancien marin, commandeur 
de plusieurs ordres, membre honoraire des Sauveteurs de la Seine. 

Barre, ingénieur, délégué de la Société des Hospitaliers Sau- 
veteurs de Tou'ouse. 

Baube (Alexandre), membre fondateur de la Société Française 
de Sauvetage et menabre honoraire des Sauveteurs de la Seine. 

D*" DE Beau VAIS (Achille-Gustave), officier de la Légion d'hon- 
neur, officier de l'Instruction publique, médecin en chef et admi- 
nistrateur de la Société des Sauveteurs de la Seine et de la Société 
Française de Sauvetage. 

BÉDOR, sauveteur médaillé, décoré de plusieurs ordres, prési- 
dent de la Société des Sauveteurs de l'Aube, commissaire du Con- 
grès, vice-président honoraire des Sauveteurs de là Seine. 

Bel (Henri-Ernest), négociant, membre fondateur de la Société 
Française de Sauvetage. 

Berle (Achille), négociant, membre fondateur de la Société 
Française de Sauvetage. 

BÉTHiSY (marquis de), ancien pair de France, chevalier de la 
Légion d'honneur, officier de l'Instruction publique, grand*croix, 
grand officier, commandeur et chevalier de plusieurs ordres. 

2 



— 12 ~ 

Blanc, secrétaire général de l'Institut de Sauvetage de la Mé- 
diterranée, commissaire du Congrès. 

BoDSON (François-Louis-Désiré), chevalier de plusieurs ordres, 
administrateur et fondateur de la Société Française de Sauvetage, 
administrateur et membre perpétuel des Sauveteurs de la Seine. 

Boisson (Alphonse), manufacturier, membre fondateur de la 
Société Française de Sauvetage. 

BoiviN (Arsène-Désiré), serrurier-mécanicien, membre hono- 
raire de la Société des Sauveteurs de la Seine. 

Bonne (Simon), négociant, décoré de la Médaille militaire, 
sauveteur médaillé, administrateur et membre fondateur de la 
Société Française de Sauvetage, administrateur et membre per- 
pétuel des Sauveteurs de la Seine, commissaire du Congrès. 

BoNNiOT (Charles), commandeur du Nicham-Iftichar, président 
de la Société des Sauveteurs du Midi, commissaire du Congrès, 
vice-président honoraire des Sauveteurs de la Seine. 

D^ Bos, vice-président de l'Institut de Sauvetage de la Méditer- 
ranée, membre de la Commission de prorogation du Congrès. 

Bret (Achille), président- fondateur et directeur inamovible de 
la Société des Hospitaliers Sauveteurs de Toulouse, secrétaire 
général adjoint du Congrès, vice-président honoraire des Sauve- 
teurs de la Seine. 

Brice (William -A.), industriel, membre fondateur de la Société 
Française de Sauvetage. 

Briêrb (Jérôme), membre de la Société Française de Sauve- 
tage. 

BuGK (Jules), employé à l'ambassade de Russie, sauveteur mé- 
daillé, membre honoraire des Sauveteurs de la Seine. 

BuBOUES (Rodolphe), secrétaire général de la Banque nationale, 
chevalier de la Légion d'honneur, officier de l'Instruction publi- 
que, sauveteur médaillé, vice-président et fondateur de la Société 
Française de Sauvetage, vice-président et membre perpétuel des 
Sauveteurs de la Seine. 

Cardinal (Joseph), négociant, membre fondateur de la Société 
Française de Sauvetage et membre honoraire des Sauveteurs de 
la Seine. 

CASsiaNKUL, ingénieur, administrateur de la Société Française 
de Sauvetage. 

Crombz (François), conducteur des ponts et chaussées. 



— 13 T- 

D»" Chambard (Jacques), Médecin de la Société Française de 
Sauvetage et des Sauveteurs de la Seine, 

Ghapart (Léon), sauveteur médaillé, membre titulaire de la 
Société des Sauveteurs de la Seine. 

Gharpentibr (Amédée), fabricant d'appareils de Sauvetage. 

Ghoudby (Georges-Pierre), chevalier de la Légion d'honneur, 
sauveteur médaillé d'or et d'argent, porte- drapeau et membre 
titulaire des Sauveteurs de la Seine et fondateur de la Société 
Française de Sauvetage. 

GoLLET (Jean-Ferdinand), employé, membre de la Société 
Française de Sauvetage, membre honoraire des Sauveteurs de la 
Seine. 

GoLLOT père (A.uguste-Désiré), sauveteur médaillé, membre 
titulaire des Sauveteurs de la Seiud. 

Gqllot fils (Gharles-Gonstant-Désiré), sauveteur médaillé, 
membre titulaire des Sauveteurs de la Seine. 

GOMMETTANT (Oscar), homme de lettres, administrateur de la 
Société Française de Sauvetage. 

De Gourbon du Moulin (Pierre), chevalier de la Légion d'hon- 
neur, sauveteur médaillé, capitaine adjudant major au 72* de 
ligne, fondateur delà Société Française de Sauvetage, membre 
perpétuel des Sauveteurs de la Seine* 

Grespin aîné (Jacques-François), négociant, membre perpétuel 
de la Société des Sauveteurs de la Seine. 

De Larbre, trésorier général des Invalides de la Marine, an- 
cien conseiller d'Etat, officier de la Légion d'honneur, délégué de 
la Société Gentrale de Sauvetage des Nauûcagés, vice-président 
du Gongrès. 

De la Godre, membre de l'Académie de Gaen, membre dona- 
teur de la Société Française de Sauvetage. 

Delarue (Jules), négociant, décoré de la médaille militaire, 
sauveteur médaillé, fondateur et vice-président du Gomité de la 
Société Française de Sauvetage, administrateur et membre per- 
pétuel des Sauveteurs de la Seine^ délégué du Gongrès et membre 
de la Gommission de prorogation du Gongrès. 

De la Narde (Antoine-Léonard), négociant-Gommissionnaire^ 
chevalier de la Légion d'honneur, sauveteur médaillé, adminis- 
trateur et fondateur de la Société Française de Sauvetage, admi- 
nistrateur et membre perpétuel des Sauveteurs de la Seine, 



— 14 - 

« 

secrétaire des séances du Congrès et membre de la Commission 
de prorogation du Congrès. 

Dblobme (Antoine), sauveteur médaillé, membre titulaire des 
Sauveteurs de la Seine. 

De Meyer (Jean), artiste musicien, fondateur de la Société 
Française de Sauvetage et membre honoraire des Sauveteurs (îe 
la Seine. 

Descors père (François), administrateur et fondateur de la 
Société Française de Sauvetage, administrateur et membre per- 
pétuel des Sauveteurs de la Seine, commissaire du Congrès. 

Descors flls (Adolphe), membre fondateur de la Société Fran- 
çaise de Sauvetage. 

DiBOS (Armand), ancien payeur principal de l'armée, officier 
de la Légion d'honneur, membre des Sauveteurs du Nord. 

Doré (Camille), lieutenant de vaisseau en retraite, administra- 
teur délégué de la Société Centrale des Naufragés. 

Edward-C. Lean, secrétaire de la Société Royale de Londres 
pour les marins naufragés, vice-président du Congrès. 

Farre, président de la Compagnie des Sauveteurs de Reims. 

FÉRAUD (Léon), chevalier de la Légion d'honneur, directeur- 
président fondateur de la Société des Chevaliers Sauveteurs des 
Alpes-Maritimes, vice-président honoraire des Sauveteurs de la 
Seine. 

FouRÉ (Alfred), fondateur de la Société Française de Sauve- 
tage. 

François (Antoine-François), sauveteur médaillé, membre ti- 
tulaire des Sauveteurs de la Seine, membre de la Société Fran- 
çaise do Sauvetage. 

Gaillardon (Arsène), mécanicien, fabricant d'engins de sau- 
vetage, membre honoraire des Sauveteurs de la Seine, fondateur 
de la Société Française de Sauvetage. 

GÉANT, professeur du lycée, délégué de la Société des Sauve- 
teurs du Haut-Rhin français, îs^ecrétaire des séances du Congrès. 

Geyer (Alfred), inventeur du mors protecteur, fondateur de la 
Société Française de Sauvetage, membre perpétuel des Sauve- 
teurs de la Seine. 

GiRERD,^ député, sous-secrétaire d'Etat aujministère de Tagri- 
culture et du commerce, administrateur de la Société Française 
de Sauvetage. 



— 10 — 

GoBLZER père (Philippe), officier d'académie, vice-président et 
fondateur de la Société Française de Sauvetage, vice-président 
et membre perpétuel des Sauveteurs de la Seine, délégué et 
membre de la commission de prorogation du Congrès. 

GoELZBR fils (Achille-IIenri), fondateur et secrétaire du Comité 
de la Société Française de Sauvetage, membre perpétuel et secré- 
taire général des Sauveteurs de la Seine, secrétaire des séances 
du Congrès et membae de la commission de prorogation. 

GOMANT (Victor-Charles), rentier, fondateur et administrateur 
de la Société Française de Sauvetage, membre j[;erpétuel et admi- 
nistrateur des Sauveteurs do la Seine. 

GouDEAU (Claude-Gabriel), négociant, fondateur et adnainis- 
trateur de la Société Française de Sauvetage, membre honoraire 
(les Sauveteur de la Seine. 

GuÉRiN (Romain), fondateur de la Société Française de Sauve- 
tage, membre honoraire des Sauveteurs de la Seine. 

Van Haelen (François), vice-président de la Société Royale 
des Sauveteurs de Belgique. 

Hansen (V.-N.) président de la Société Danoise de Sauvetage. 

Hermitte (Eugène), membre de l'Institut de Sauvetage de la 
Méditerranée. 

Dame Veuve Hess (Marie-Madeleine), officier d'Académie, 
membre perpétuel des Sauveteurs de la Seine, bienfaitrice de la 
Société Française de Sauvetage. 

HuARD (Adolphe), consul de la République de Libéria, rédac- 
teur en chef du journal le Sauveteur^ membre d'honneur des 
Sauveteurs de la Seine, délégué des Sauveteurs de la Nièvre. 

HussENOT (Hubert-Dominique- Alexandre), négociant, officier 
de rinstruction publique, chevalier de plusieurs ordres, fondateur 
et secrétaire du conseil de la Société Française de Sauvetage, 
membre perpétuel et secrétaire du conseil des Sauveteurs de la 
Seine, bccrétaire général du Congrès, membre et Secrétaire de 
la commission de prorogation. 

HuvELLE (César), ancien maire, chevalier de la Légion d'hon- 
neur, officier d'Académie, bienfaiteur de la Société Française de 
Sauvetage, membre sauveteur des Sauveteurs de la Seine. 

Jacomy (Alphonse), sauveteur médaillé, membre titulaire des 
Sauveteurs de la Seine. 

Janse, chevalier de la Légion d'honneur, sauveteur médaillé 



— 16 — 

d'or et d'argent, président de la Société des Sauveteurs du Loiret, 
capitaine-commandant la compagnie des sapeurs-pompiers d'Or- 
léans, conseiller du Congrès. 

Lambert de Sainte-Croix (Alexandre), adjudant au 23® dra- 
gons, fondateur de la Société Française de Sauvetage, meml)re 
perpétuel des Sauveteurs de la Seine. 

Lebon, commandeur et chevalier dé plusieurs ordres, membre 
de la Société Royale et Centrale des Sauveteurs de Belgique. 

Leborgnb (Sébastien), sauveteur médaillé, membre titulaire 
des Sauveteurs de la Seine, membre de la Société Française de 
Sauvetage. 

Le Breton (Henrî-Louis-Marie), chevalier de la Légion d'hon- 
neur, sauveteur médaillé, capitaine commandant au train des 
équipages, membre des Sauveteurs de la Seine. 

LiNARD, président de la Société des Sauveteurs de la Haute- 
Vienne. 

Louvet (Dominique) , fondateur de la Société Française de 
Sauvetage. 

Marcoin (Auguste), sauveteur médaillé, membre pei^tuel des 
Sauveteurs de la Seine. 

Marsaux (Emile-Louis), colonel en retraite, officier de la Lé- 
gion d'honneur, médaillé d'or, fondateur et administrateur de la 
Société Française de Sauvetage, membre perpétuel des Sauveteurs 
de la Seine. 

Martin (Abel-Jean), chimiste, membre de la Société de l'En- 
couragement pour l'Industrie, membre de la Société des Amis de 
l'Enfance. 

Mater (Dominique-Henri;, employé, membre de la Société 
Française de Sauvetage et membre honoraire des Sauveteurs de 
la Seine. 

Meyer (Johannes-Hendrich), capitaine au long cours, à Ams- 
terdam. 

Meyer (Alfred), négociant, chevalier de la Légion d'honneur, 
fondateur et administrateur de la Société Française de Sauvetage, 
membre titulaire et administrateur des Sauveteurs de la Seine. 

MoLiNA (Ferdinand), négociant, officier du Nicham, fondateur 
et administrateur de la Société Française de Sauvetage, trésorier 
des Sauveteurs de la Seine, adjoint au trésorier du Congrès. 

MuLLOT (Paul-Germain), négociant, fondateur de Ja Société 



— 17 — . 

Française de Sauvetage, membre honoraire des Sauveteurs de la 
Seine. 

Nadault de Buffon, président de chambre honoraire à la 
Cour d'appel de Rennes, avocat près la Cour d'appel de Paris, 
président de la Société des Hospitaliers Sauveteurs Bretons, pré- 
sident du conseil de la Société Internationale pour Tamélioration 
du sort des aveugles, officier de la Légion d'honneur, officier de 
rinstruction publique, sauveteur médaillé d'or de l'^ classe, grand- 
officier et commandeur de plusieurs ordres, président d'honneur 
des Sauveteurs de la Seine. 

Picard (Prosper), fondateur et administrateur de la Société 
Française de Sauvetage, membre honoraire des Sauveteurs de 
la Seine, trésorier de la commission d'organisation du Congrès, 
membre de la commission de prorogation. 

Picard (Louis-Michel), propriétaire, membre des Sauveteurs 
de la Seine. 

Platel (César), chevalier de la Légion d'honneur, fondateur et 
administrateur de la Société Française de Sauvetage, adminis- 
trateur et membre titulaire des Sauveteurs de la Seine. 

Renard (Louis-Edouard), rentier, président de la Société 
l'Alliance des Patrons et Employés marchands de couleurs, fon- 
dateur et administrateur de la Société Française de Sauvetage, 
membre perpétuel et administrateur des Sauveteurs de la Seine, 
trésorier du Congrès et membre lie la commission de prorogation. 

Rendu (Zacharie), architecte, sauveteur médaillé, président de 
la Société des Sauveteurs de l'Oise, vice-président honoraire des 
Sauveteurs de la Seine, conseiller du Congrès. 

RiBOULLEAU, sauveteur médaillé, délégué de la Société des 
Sauveteurs du Nord. 

Riche L (Clément-Laurent), officier d'Académie, fondateur et 
président du comité de la Société Française de Sauvetage, admi- 
nistrateur des Sauveteurs de la Seine, vice-président du Congrès, 
vice-président de la commission de prorogation. 

Robert de Massy, sénateur, chevalier de la Légion d'honneur, 
adniinistrateur de la Société Française de Sauvetage. 

Roche (Jules- Joseph), sauveteur médaillé (médaille de Sauve- 
tage du roi de Danemark), président de la Société des Sauveteurs 
d'Indre-et-Loire, vice-président honoraire des Sauveteurs de la 
Seine, conseiller du Congrès. 



— iS — 

Roman (Henri), sauveteur médaillé, fondateur de la Société 
Française de Sauvetage, membre titulaire des Sauveteurs de la 
Seine. 

RoQUEBLAVE (Emile), négociant, membre perpétuel de la So- 
ciété des Sauveteurs de la Seine. 

Salins (Georges), propriétaire, membre honoraire de la Société 
des Sauveteurs de la Seine. 

0« SÉRURiBR, ancien préfet, officier de la Légion d'honneur, 
président d'honneur de la Société des Sauveteurs de la Seine. 

Sylvestre (Henri), chevalier de la Légion d'honneur, com- 
mandeur et officier de plusieurs ordres, président de l'Institut de 
Sauvetage de la Méditerranée, vice-président honoraire de la So- 
ciété des Sauveteurs de la Seine, 1*' vice-président du Congrès, 
vice-président de la commission de prorogation. 

SoHY (Charles- Joseph), mécanicien, membre perpétuel de la 
Société des Sauveteurs de la Seine. 

Stiéfel (Salvador), fondateur de la Société Française de Sau- 
vetage, membre honoraire des Sauveteurs de la Seine. 

Taunay (Marie- Victor- Auguste), sauveteur médaillé, membre 
titulaire des Sauveteurs de la Seine, délégué de la Société des 
Sauveteurs de la Nièvre. 

Teissier, négociant, sauveteur médaillé. 

Tréhyou (François-Marie), officier d'Académie, fondateur et 
pharmacien en chef de la Société Française de Sauvetage et des 
Sauveteurs de la Seine, commissaire du Congrès. 

Turqdet (Edmond-Henri), député, sous-secrétaire d'Etat au 
ministère de l'Instruction publique et des Beaux-Arts, chevalier 
de la Lésion d'honneur, officier d'Académie, sauveteur médaillé, 
président fondateur de la Société Française de Sauvetage, prési- 
dent titulaire des Sauveteurs de la Seine, président du Congrès 
et de la commission de prorogation. 

Verne AU (Jean-Ernest), membre honoraire de la Société des 
Sauveteurs de la Seine. 

Wallon père, sénateur, officier de la Légion d'honneur, sau- 
veteur médaillé d'or de \^ classe, fondateur et administrateur de 
la Société Française de Sauvetage. 



LIVRES ET BROCHURES 



J. Polo, à Nantes. — L'union des peuples par le conseil non 
politique des nations civilisées. 

Capitaine J.-H. Meyer, à Amsterdam. — Description des ap- 
pareils mobiles pour lancer des raquettes à grappin et des caisses 
balançoires à Longe, pour établir une communication en toutes les 
positions à la mer, pour sauver les naufragés. 

BoRGHi DE Nbufmoulin, ingénieur civil à Paris. — Des diffé- 
rents moyens de prévenir les accidents de chemins de fer. 

Porta (Italie). — Notes sur une nouvelle échelle aérienne en 
cas d'incendie. 

Ghaffaud et Allaonou, à Paris. — Mémoire descriptif des 
bouées. Hamac ou literie de marine. 

Etienne Guillon, pilote lamaneur à Goncarneau. — Projet de 
Règlement international pour éviter les abordages. 

BuissoNK, à Lyon. — Note sur le port des insignes. 

Baronne de Pages, à Paris. ~ Notes complémentaires sur 
TAnti-flamme. Formule du produit. 

Brière, à Paris. — Réforme des chemins de fer. 

Royal Shipwregked Mariners Society, à Londres. — Compte 
rendu de Texercice 1878. 

D. LouvET, Clichy (Seine). — Notes sur renseignement de la 
natation, postes de secours, et sauvetage de Thomme qui se noie. 

Lieutenant B.-M. Masson, de la marine des Etats-Unis. — Sau- 
vetage en mer (mémoire lu à la Société Américaine de géogra- 
phie). 



— 18 — 

Roman (Henri), sauveteur médaillé, fondateur de la Société 
Française de Sauvetage, membre titulaire des Sauveteurs de la 
Seine. 

RoQUEBLAVE (Emile), négociant, membre perpétuel de la So- 
ciété des Sauveteurs de la Seine. 

Salins (Georges), propriétaire, membre honoraire de la Société 
des Sauveteurs de la Seine. 

0« Sbruribr, ancien préfet, officier de la Légion d'honneur, 
président d'honneur de la Société des Sauveteurs de la Seine. 

Sylvestre (Henri), chevalier de la Légion d'honneur, com- 
mandeur et officier de plusieurs ordres, président de rinstitut de 
Sauvetage de la Méditerranée, vice-président honoraire de la So- 
ciété des Sauveteurs de la Seine, 1*' vice-président du Congrès, 
vice-président de la commission de prorogation. 

SOHT (Charles- Joseph), mécanicien, membre perpétuel de la 
Société des Sauveteurs de la Seine. 

Stiéfel (Salvador), fondateur de la Société Française de Sau- 
vetage, membre honoraire des Sauveteurs de la Seine. 

Taunay (Marie- Victor- Auguste), sauveteur médaillé, membre 
titulaire des Sauveteurs de la Seine, délégué de la Société des 
Sauveteurs de la Nièvre. 

Teissier, négociant, sauveteur médaillé. 

Tréhyou (François-Marie), ofûcier d'Académie, fondateur et 
pharmacien en chef de la Société Française de Sauvetage et des 
Sauveteurs de la Seine, commissaire du Congrès. 

Turqdet (Edmond-Henri), député, sous-secrétaire d'Etat au 
ministère de l'Instruction publique et des Beaux-Arts, chevalier 
de la Lé*iion d'honneur, officier d'Académie, sauveteur médaillé, 
président fondateur de la Société Française de Sauvetage, prési- 
dent titulaire des Sauveteurs de la Seine, président du Congrès 
et de la commission de prorogation. 

Verneau (Jean-Ernest), membre honoraire de la Société des 
Sauveteurs de la Seine. 

Wallon père, sénateur, officier de la Légion d'honneur, sau- 
veteur médaillé d'or de i^ classe, fondateur et administrateur de 
la Société Française de Sauvetage. 



LIVRES ET BROCHURES 






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'■"^^n? postes ile aeoouri, « sa --****■ - >■ ; .•'/«♦••ii« 'j . > ..# 
Lieutenant B.-M. Masson. '.= -i» umiji** ^' Kui.. ',;.. .^ . 

ï^etage en mer . mémoire i:i à -& ^ttt:w^ a ;.*^i ./,>♦.;.' . / ./. = 
phie). 



COMPTES RENDUS DES SÉANCES 



PROCÈS-VERBAL 



DB LA 



SÉANCE D'OUVERTURE DU CONGRÈS 

( ± 6 Sex^teirraJos^e ) 



Le mardi 16 septembre, à deux heures de l'après- 
midi, s'est ouverte, au Palais des Champs-Elysées, la 
deuxième session du Congrès international de Sauve- 
tage, dans nne des salles mises à la disposition du 
Congrès, par M. Nicolle, î'intelUgent directeur de 
TExposition des sciences appliquées à l'Industrie. 
L'assemblée était des plus nombreuses, et chacun avait 
tenu à honneur de répondre à l'invitation de la Société 
Française de Sauvetage. 

Autour de son sympathique président, M. Turquet, 
sous-secffétaire d'Etat au ministère des Beaux-Arts, se 
groupent, outre les membres du conseil de la Société 
Française et de la Société de la Seine, de nombreux 
présidents et délégués des Sociétés de la province et 
de l'étranger. Nous remarquons MM. Sylvestre, pré- 
sident du l«f Congrès international, tenu à Marseille, 



— 22 — 

et président de l'Institut de Sauvetage de la Méditer- 
ranée, à Marseille; Delarbre et le commandant Doré, 
délégués de la Société centrale de secours aux Nau- 
fragés; Bret, président des Sauveteurs de Toulouse; 
Rendu, président des Sauveteurs de l'Oise; Roche, 
président des Sauveteurs d'Indre-et-Loire; Janse, pré- 
sident des Sauveteurs du Loiret; Bonniot, président 
des Sauveteurs du Midi; Nadault de Buffon, président 
des Sauveteurs Bretons ; Bédor, président des Sauve- 
teurs de TAube, Ad. Huard, délégué des Sauveteurs 
de la Nièvre; Géant, délégué des Sauveteurs du Haut- 
Rhin; Lean, délégué de Royal Shipwrecked Mariners 
Society, à Londres. 

M. Sylvestre, président du Congrès de Sauvetage 
tenu en 1878 à Marseille, et l'intelligent et infatigable 
promoteur des Congrès internationaux, prend place au 
fauteuil et déclare la séance ouverte. 

En quelques paroles aussi chaleureuses qu'éloquentes, 
il retrace ce qui a été fait au Congrès précédent, et 
avec une modestie qui l'honore et à laquelle il nous 
a habitués il reporte à la Société Française l'idée pre- 
mière des Congrès. Puis il termine en disant que pour 
la session actuelle une personnalité aussi coura- 
geuse que sympathique s'indique d'elle-même pour 
la Présidence, celle de l'éminent M. Turquet. 

Cette proposition soulève les applaudissements 
unanimes de l'Assemblée, et M. Turquet, président 
de la Société Française de Sauvetage et des Sauveteurs 
de la Seine, est acclamé président du Congrès inter- 
national de sauvetage de 1879. 

M. Sylvestre cède alors sa place au nouveau pré- 



- 23 - 

sident, celui-ci, avec ces accents du cœur qu'il sait si 
bien rendre et qui font vibrer toutes les poitrines, re- 
mercie l'assemblée de l'honneur qu'elle lui fait, et 
lui assure son entier dévouement ; puis, pour donner 
au Congrès sa constitution définitive, il propose la 
formation du Bureau et tout d'abord la nomination 
de M. Sylvestre comme premier vice-président. Après 
Texamen des diverses candidatures, le bureau du Con- 
grès est ainsi constitué : 

Président : M. Turquet. 

Vice-présidents : MM. Sylvestre (Institut de Sau- 
vetage Méditerranée, Marseille); Delarbre (Société 
centrale de secours aux Naufragés, France); Lfan 
(Royal Shipwrecked Mariners Society, Angleterre); 
RicHEL (Société Française de Sauvetage, Paris). 

Secrétaire général : M. H. Hussenot (Société Fran- 
çaise de Sauvetage, Paris). 

Secrétaire général adjoint : M. Bret (Hospitaliers 
Sauveteurs, Toulouse). 

Secrétaires : MM. Géant (Sauveteurs du Haut-Rhin, 
Belfort) ; Taunay (Sauveteurs de la Nièvre, Luzy) ; De 
LA Narde (Société Française de Sauvetage, Paris); 
Ach. GoELZER (Sauveteurs de la Seine, Paris). 

Trésorier : M. Renard (administrateur délégué. 
Société Française Sauvetage, Paris). 

Commissaires : MM. Blanc (Institut de Sauvetage de 
la Méditerranée, Marseille); Bédor (Sauveteurs de 
l'Aube, Troyes) ; Bonniot (Sauveteurs du Midi, Mar- 
seille); Bodson (Société Française de Sauvetage et Sau- 
veteurs de la Seine, Paris) ; Bonne (Société Française de 
Sauvetage ot Sauveteurs de la Seine, Paris) ; Tréhyou 



— 24 — 

{Société Française de Sauvetaj^ et Sauveteurs de la 
Seine, Paris) ; Descors (Société Française de Sauve- 
tage et Sauveteurs de la Seine, Paris). 

Délégués : MM. Janse (Sauveteurs du Loiret, Orlé- 
ans) ; Roche (Sauveteurs d'Indre-et-Loire, Tours) ; 
RFNDu(SauveteursderOise, Compiègne)-; Ph. Goelzér 
(Société Française et Sauveteurs de la Seine, Paris) ; 
Delarue (Société Française et Sauveteurs de la Seine, 
Paris). 

Les applaudissements unanimes de l'assemblée ra- 
tifient ces propositions. 

M, le Président donne connaissance des lettres 
d*excuse qui ont été adressées par : 

Sa grâce le duc de Marlborough, lord lieutenant 
d'Irlande et président de Royal Shipwrecked Ma- 
riners Society, lequel délègue ses pouvoirs au Secré- 
taire général de la Société, M. Edward Lean ; 

Sa , Grâce le duc d'Argyll, Président de la Société 
Royale humaine, à Londres ; 

M. H. N. Hansen, président de la Société Royale de 
Sauvetage, à Copenhague (Danemark) ; 

M. Godet, président des Sauveteurs de la Gironde 
(Bordeaux) ; 

M. Benard, président des Sauveteurs de la Charente 
<Angoulême) ; 

M. Arnould Rogier, président des Sauveteurs de 
l'Aisne (Chauny) ; 

M. Andriot Guérin, président des Sauveteurs de ia 
Nièvre (Lusy), lequel délègue ses pouvoirs à M. Ad.. 
Huard ; 

M. le commandant Feraud, président des Sauveteurs 



— 25 - 

des Alpes-Maritimes (Nice), lequel délègue ses pou- 
voirs à M. le comte Sérurier; 

M. Emile Durand, directeur du journal le Livre 
d'Or, secrétaire de la commission d'organisation du 
Congrès, et que la maladie retient loin de nous ; 

M. Louis, docteur, directeur de Vindicateur général 
des Alpes-Maritimes (Nice). 

Puis, passant à Tordre du jour, pour Torganisation 
des travaux, M. le président propose la formation de 
commissions pour l'étude des diverses questions portées 
au programme des travaux. 

Ces commissions siégeront tous les matins, à dix 
heures, au local ordinaire des séances, et les séances 
plénières du Congrès auront lieu à deux heures. En 
vertu de ces propositions et après une discussion à la- 
quelle prennent part divers membres du Congrès, les 
commissions sont ainsi composées : 

l'fô commission (question 2«) : MM. le commandant 
Doré, Nadault de Buffon, Roche, Rendu, dB Beauvais, 
de la Narde. 

2® commissiou (questions 3® et 4®) : MM. Janse, Bé- 
dor, Delarue, PlateL 

3® commission (question 6®) : MM. NicoUe, Bonniot, 
Janse, Bret, Bédor, Huard, Richel, Blanc. 

La question 5® du programme sera traitée spéciale- 
ment par M. le docteur de Beauvais, médecin en chef 
de nos Sociétés. 

M. le président fait connaître qu'il a été proposé de 
clôturer le Congrès par un banquet. Cette proposition 



- 26 - 

est acceptée. Le banquet est fixé au dimanche 21 cou- 
rant, à l'Hôtel Continental, à raison de 12 francs par 
couvert. 

Rien n'étant plus à l'ordre du jour, la séance est 
levée à quatre heures. 

Avant de se séparer, l'assemblée, sur la proposition 
de M. le président, vote des félicitations à l'Institut de 
Sauvetage de la Méditerranée, promoteur du premier 
Congrès international. 

Pour le Président : Le Secrétaire général^ 

Signé : Henri SYLVESTRE, Signé : H. HUSSENOT. 
je'f Vice-Président. 



PROGÈS-YERBAL DE LA 2*' SÉANCE 



f±V SexïteixiJDre) 



La séance est ouverte à deux heures et demie sous la 
Présidence de M. Sylvestre, 1®' vice-président du Con- 
grès. A ses côtés prennent place au bureau MM. Lean, 
3® vice-président, Richel, 4® vice-président du Con- 
grès, Hussenot, secrétaire général, Goelzer (Achille), 
de la Narde, Taunay, secrétaires. Renard, trésorier, 
Delarue, Ph. Goelzer, Janse, Roche, Rendu, délégués. 
Le service d'ordre est sous la direction de M. Descors, 
commissaire du Congrès. 

L'assistance est nombreuse, et dès le début de la 
réunion chaque membre a été prié de vouloir bien 
signer au livre de présence. 

M. le Président regrette de devoir commencer par 
rappeler que l'exactitude doit être absolue, et que les 
séances devront commencer à deux heures précises ; 
puis, que, vu la grande abondance de sujets à traiter 
et de mémoires réunis, il devra veiller strictement à 
ce que chaque orateur ne dépasse pas la limite précé- 
demment indiquée d'un quart d'heure. Il prie également 
MM. les membres du Congrès de vouloir bien donner 
au secrétariat général leurs noms et tous les rensei- 
gnements les concernant, afin que la liste des membres 
du Congrès puisse être établie et tenue à jour. Puis, il 
donne la parole à M. Hussenot, secrétaire général» 

3 



— 28 - 

pour la lecture du procès-verbal du 16. Le procès- 
verbal est adopté. 

Pour ne pas prolonger indéfiniment la durée des 
séances, et dans l'intérêt même de la bonne direction 
des travaux du Congrès, M. le Président prie l'assem- 
blée de déposer sur le bureau, avant chaque séance, 
le sommaire des propositions qui y seront discutées. 
Puis, passant à l'ordre du jour, il donne connaissance 
de l'a deuxième question du programme, qui fait 
l'objet de la réunion de ce jour. 

M. le commandant Doré, délégué de la Société cen- 
trale de secours aux naufragés, a la parole pour 
quelques communications. 

Il expose les dangers et les accidents auxquels sont 
fréquemment exposés les bateaux sur les fleuves et 
rivières. Cela provient d'abord de leur faible construc- 
tion en général, et en second lieu de ce qu'ils sont 
dépourvus d'embarcatioi.s, suite de la nécessité où ils 
sont de passer sous des ponts. Il fait ressortir en con- 
séquence la nécessité de pourvoir ces transports flu- 
viaux d'appareils propres à faciliter le sauvetage. 
M. Girard a présenté, dan s ce but, une sorte de matelas 
ou coussin, rempli en liège, qui peut être amarré le 
long des bastingages, ou employé comme siège et 
qui en cas de danger serait mis facilement à l'eau. 

MM. Chaffaud et Allagnou sont les inventeurs d'une 
bouée, qui, si elle est d'un emploi difficile pour l'usage 
personnel, peut, par contre, servir à former des 
radeaux. Son caractère exceptionnel est sa légèreté et 
le creux qu'elle présente, où l'on peut prendre place, 
mettre des aliments, et uiême, si le temps le permet, 
flxer des avirons. Des modèles de coussin Girard et de 



- 29 - 

la bouée Chaflfaud et AUagnou sont mis sous les yeux 
du Congrès. 

M. Nadault de Buffon demande la parole pour expri- 
mer le regret de ne pouvoir également soumettre au 
Congrès le modèle d'une bouée fort ingénieuse, dont 
l'inventeur, M. Desrues, réside à Quimper. Le grand 
éloignement est seul cause de ce retard, et l'honorable 
membre espère que le modèle annoncé pourra être 
soumis au Congrès avant la fin de la session. 

M. le Président résume la discussion et soumet à 
l'assemblée la résolution suivante, qui est adoptée : 

Le Congrès constate l'insuffisance des moyens de 
sauvetage établis à bord des transports fluviaux ; dit 
que les moyens de sauvetage établis et à établir seront 
d'autant plus efficaces, qu'ils seront déposés sur le 
pont des transports ; appelle l'attention et l'examen 
sur les bouées, hamacs ou literie de marine (invention 
ChaflEaud et Allagnou) ; le matelas de sauvetage 
(invention Girard) ; la bouée de sauvetage (invention 
Desrues) ; et invite les divers inventeurs qui n'ont pas 
produit leurs inventions devant le Congrès à les pro- 
duire devant la commission de prorogation du Congrès 
international. 

M. Trehyou, pharmacien principal des Sauveteurs 
de la Seine et de la Société Française de Sauvetage, 
présente au Congrès un mémoire sur l'organisation 
des postes de secours. Ce travail, fait avec beaucoup 
de soias et d'intelligence, dénote chez son auteur une 
étude approfondie du sujet. Mais comme il traite spé- 
cialement de l'organisation du service de la Société 



-30- 

Française de Sauvetage, il trouverait peut-être plutôt 
sa place dans les travaux de cette Société. 

Continuant l'ordre du jour, M. le Président donne la 
parole à M. le D^ de lieauvais, pour les communica- 
tions qu'il a à faire au sujet de la méthode de natation 
proposée par M. Louvet. Après une discussion à 
laquelle prennent part : MM. le D^ de Beau vais, 
Nadault de Buffon, Richel et Louvet, M. le Président 
soumet au vote du Congrès les deux résolutions sui- 
vantes : 

P Le Congrès exprime le vœu que l'étude de la 
natation, comme l'étude de la gymnastique, fasse partie 
de l'enseignement dans les écoles normales primaires 
et par suite dans les écoles primaires, et figure au 
nombre des matières faisant partie du programme 
d'examen des écoles normales primaires. Le Congrès 
s'en rapporte à son prc :; ident pour obtenir la solution 
auprès des pouvoirs publics ; 

2° Le Congrès accorde ses encouragements à M. Lou- 
vet, auteur d'une planche de natation, et faisant la 
part de l'imprévu et des circonstances dans tout sau- 
vetage de noyé, recommande l'emploi des procédés 
Louvet et Ferrand (pages 166-167, Baillère et fils, 
13, rue Hautefeuille, Paris). 

Ces deux résolutions sont adoptées. 

-, M. le Président donne la parole à M. le rapporteur 
de la première commis ion ; M. delà Narde, secrétaire 
du Congrès et rapporteur, dépose le rapport suivant : 



— 31 — 

l'« Commission. 

M. le D^ de Beauvais, président; 
M. de la Narde, secrétaire rapporteur; 
MM. C. Doré, Nadault de BufFon, Roche, Rendu 
et Bret, membres. 

MÉMOIRES présentés par MM. Alfred Geyer, Chaffaud, Guillon, 
Louvet, Humbert et Deviel, Michel et Baudon, lieutenant 
B. Mason, Nadault de Buffon, Tellier aîné, capitaine J. H. 
Meyer, Baudot, Girard. 

Le bureau se répartit les différents mémoires, pour 
procéder à leur examen . Plusieurs étant écrits en lan- 
gues étrangères devront au préalable^être traduits. 

M. le rapporteur donne lecture du résumé des tra- 
vaux de la commission. 

Ce travail, présenté avec une netteté et une exac- 
titude remarquables, obtient Tapprobation unanime 
de la commission. 

En conséquence, le Congrès donne acte à la pre- 
mière commission du dépôt de son rapport; dit que 
ce rapport sera inséré au procès- ver bal, avec l'annexe 
des pièces justificatives y indiquées. Puis, M. le Prési- 
dent propose aux suffrages du Congrès les résolutions 
suivantes, formulées dans le rapport de la première 
commission et qui résument ses travaux. 

lo Le Congrès, confiant dans la sollicitude du gou- 
vernement, appelle son attention sur la nécessité de 
confier aux Sociétés de Sauvetage et de Sauveteurs un 
certain nombre de fusils et de canons-porte-amarre ; 
exprime le vœu que le gouvernement favorise le plus 



— 32 - 

possible rétablissement de postes de surveillance ou 
de secours le long de la mer ou le long des fleuves ; 
félicite les sociétés qui ont déjà, par leur initiative et 
leurs ressources propres, procédé à ces établissements, 
et engage les autres sociétés de France à suivre ces 
exemples. 

2® Le Congrès demande aux autorités locales d'ac- 
corder des subventions servant à rémunérer les sau- 
veteurs mobilisés et à Tinstallation de postes de 
secours. 

3® Le Congrès recommande à la sollicitude du gou- 
vernement les demandes et les démarches des Sociétés 
de Sauveteurs et de Sauvetage près des diverses admi- 
nistrations pour éviter les lenteurs et les diflûcultés qui 
généralement rendent la transmission diâSicile. 

Ces trois résolutions, mises successivement aux 
voix, sont adoptées. 

M. Bret demande la parole pour présenter quelques 
communications sur le recrutement du personnel des 
sauveteurs. Après une discussion assez vive et longue, 
à laquelle prennent part de nombreux membres, 
M. le Président propose Tordre du jour suivant : 

Le Congrès, s'en remettant à la sagesse des Conseils 
administratifs des diverses sociétés de sauvetage et de 
sauveteurs, pour l'organisation de leurs services, 
passe à l'ordre du jour. 

L'assemblée ratifie par son vote la proposition ci- 
dessus. 



— 33 — 

Le Président rappelle au Congrès que la deuxième 
commission se réunira le jeudi 18 à dix heures du 
matin .et le Congrès à deux heures précises, pour 
l'examen des questions 3 et 4 du programme. 

Rien n'étant plus à Tordre du jour, la séance est 
levée à quatre heures et demie. 

Le PrésidetUy Le Secrétaire général^ 

Signé : H. SYLVESTRE, Signé : H. HUSSENOT. 

1er Vice-Président. 



PROCÈS-YERBAL DE LA 3^ SÉANCE 



(±8 SeiJteiTLlDi'e) 



La séance est ouverte à 2 heures 1/2, sous la prési- 
dence de M. Henri Sylvestre, l^^ vice-président du 
Congrès. 

Ont pris place à ses côtés : 

MM. Lean et Richel, vice-présidents; 

Hussenot et Bret, secrétaires généraux ; 

De la Narde, Taunay , Géant, secrétaires ; 

Achille Goelzer , secrétaire de la séance ; 

Jause et Roche, conseillers ; 

Philippe Goelzer et Delarue, délégués du Con- 
grès; 

Tréhyou, Bonniot, Blanc, Descors, commis- 
saires ; 

Renard, trésorier. 

M. le secrétaire général donne lecture du procès- 
verbal de la séance du mercredi 17 septembre, qui est 
mis aux voix et adopté. 

M. le président dépose sur le bureau la liste des 
membres du Congrès et demande que chacun vérifie 
l'exactitude des noms, et ajoute ses prénoms, titres et 
qualités. 

M. le président informe le Congrès que M. le mar- 
quis de Béthisy, président d'honneur du Congrès de 
Marseille, a bien voulu venir prendre part à nos tra- 
vaux et s'est fait inscrire comme membre du Congrès; 



— 35 — 

au nom de l'assemblée, M. Sylvestre lui souhaite la 
bienvenue. 

Puis, il prie les secrétaires de faire chaque jour, 
avant l'ouverture de la séance, le dépouillement de la 
correspondance. 

M. le Président donne lecture des communications 
faites au Congrès. 

M. Roqueblave, membre perpétuel des Sauveteurs de 
la Seine, offre au Congrès des flacons et circulaires de 
son eau hygiénique pour être employée dans les acci- 
dents de toute nature. 

M. le secrétaire général est chargé d'accuser récep- 
tion de cet envoi, en regrettant que le Congrès ne 
puisse que donner acte du dépôt et le mentionner au 
procès-verbal. 

M. Polo, de Nantes, adresse au Congrès plusieurs 
exemplaires d'une brochure intitulée : l' Union des peu- 
pies, qui sont renvoyés aux pièces annexées. 

Les statuts d'une Société financière sont renvoyés à 
l'examen de M. Richel qui les communiquera à la com- 
mission de la question 6. 

M- le Président félicite les commissaires qui ont mené 
à bonne fin l'organisation du banquet qui aura lieu 
dimanche, à sept heures, à l'Hôtel Continental pour la 
somme de 12 francs. Il prie les membres du Congrès 
de vouloir bien s'inscrire à l'issue de la séance. 

M. le Président, pour éclairer ses collègues, déclare 
que le président et les vice-présidents sont de droit 
membres de toutes les commissions et peuvent récla- 
mer la présidence. 



— 38 - 

M. Serrurier prie de noter que certains immeubles 
du boulevard Haussmann sont munis de crampons- 

M. l'architecte en chef de la Préfecture de police, 
présent au Congrès, n'est nullement partisan des cram- 
pons, qui augmentent la responsabilité du propriétaire, 
si les scellements sont mauvais. Puis, le fer dans le 
plâtre se rouille et le jour où on aurait besoin des 
crampons, ils se détacheraient. Il préfère des instru- 
ments complets par eux-mêmes. 

Le Congrès constate les services que peut rendre 
r échelle mobile, système Smitter, appelle sur cet ap- 
pareil l'attention des pouvoirs publics et des Sociétés 
de sauveteurs et de sauvetage, et exprime en outre le 
vœu qu'à l'exemple de ce qui s'est fait à Paris, au 
boulevard Haussmann, les constructions nouvelles 
soient munies, par mesure d'ordre public et aux frais 
de qui il appartiendra, de crampons en fer dans la 
façade, pour faciliter l'emploi de cet appareil. 

Le rapport de M. Delarue (Jules) cite en outre le sac 
de MM. Favray et.Gruyelles et le descenseur à mouve- 
ment Dienert . Il signale le liquide ignifuge de M. Martin 
et appelle l'attention du Congrès sur l'avertisseur, 1q 
révélateur et l'extincteur Banolas. 

La commission, en félicitant M. Delarue, émet le 
vœu que les appareils signalés par lui soient recom- 
mandés aux autorités compétentes. 

MM. Bret, de la Narde, Martin, Janse et Serrurier, 
prennent tour à tour la parole ; puis M. Richel pré- 
sente une résolution, modifiée par M. Sylvestre, que le 
Congrès adopte comme suit : 

Diverses inventions ayant besoin, pour être parfaite- 



— 39 - 

ment comprises, de démonstrations pratiques, le Congrès 
délègue à la commission de prorogation, qui sera ulté- 
rieurement constituée, le soin de procéder à des expé- 
riences pour en faire un rapport à la 3® session du 
Cîongrès. 

M. Bret regrette que Télectricité ne joue pas un 
rôle plus important en cas d'incendie, et que les postes 
ne soient pas reliés par des fils télégraphiques. 

Proposition Bret : Tout en constatant l'eflEicacité des 
systèmes électriques avertisseurs employés en Angle- 
terre, le Congrès recommande l'emploi d'un système 
de communications intérieures de wagon à wagon, 
qui pourrait s'effectuer au moyen de fenêtres avec ou 
sans glaces disposées à une hauteur suffisante. 

M. Taunay présente une résolution relative aux 
Compagnies d'assurances que M. Nadault de Buffon 
repousse comme attentant à la liberté individuelle et 
que le Congrès n'adopte pas. 

M. le Président donne rendez-vous aux membres 
du Congrès, demain à 1 h. 3/4, pour assister aux 
expériences du matafuegos Bânolas. 

Le Congrès donne acte de ces communications et 
appelle l'attention des pouvoirs publics et des Sociétés 
de sauveteurs et de sauvetage sur ces très utiles 
inventions. 

Le Congrès décide qu'il se réunira samedi, à 1 h. 3/4, 
pour assister à l'expérience du liquide ignifuge, qu'une 
commission sera nommée et que son rapport sera 
annexé aux pièces présentées. 

Le Congrès décide également que dimanche matin, 



- 40- 

à 10 heures, ses membres assisteront aux expériences 
du pulsomètre Hall. 

M. Nadault de Buffon émet le vœu que les sauve- 
teurs soient revêtus d'un insigne officiel estampillé 
qui leur permette le libre accès des lieux des sinistres. 

Proposition de M. Bret : Au sujet de la proposition 
de M. Nadault de Buffon, je demande qu'il soit constaté 
que rinsigne de circulation dont on recommande l'em- 
ploi aux Sociétés est en usage dans la Société des 
Hospitaliers-sauveteurs de Toulouse. (Adopté.) 

Sur la demande de M. Richel, cette proposition est 
renvoyée à l'examen de la 3* commission. 

A propos des accidents en chemin de fer, M. Nadault 
de Buffon demande que le vœu soit émis qu'une glace 
mobile soit placée entre chaque compartiment de 
chemin de fer. 

M. Commettant craint que ce vœu ne soit contraire 
à la liberté individuelle et pense qu'une sonnerie, 
comme celle employée en Angleterre, suffit. 

Le Congrès décide que : 

En conséquence, le Congrès exprime le vœu que 
toutes les Compagnies de chemin de fer, suivant 
l'exemple donné par les Compagnies de Paris-Lyon et 
du Nord, établissent des signaux électriques avertis- 
seurs sur toutes les lignes à voie unique. 

MM. Bret et Ohaffard, à propos d'effondrement de 
tunnels et autres accidents, entretiennent l'assemblée 
sur la proposition de M. de la Narde; le Congrès passe 
à l'ordre du jour. 



- 41 — 

M. Taunay demande que le système avertisseur 
employé pair la Compagnie Paris-Lyon, sur les lignes 
à voie unique, soit recommandé à toutes les Compa- 
gnies. 

MM. Lebreton et Geyer expliquent à l'assemblée le 
fonctionnement des mors de sauvetage dont ils* sont les 
inventeurs. 

Le Congrès constate les heureux effets obtenus par 
l'appareil inventé par M. Lebreton et en recommande 
l'emploi. 

En outre, il délègue MM. de la Narde, Bret, Dela- 
rue. Blanc et Hermitte, pour constater à nouveau les 
effets de l'appareil Geyer et en recommander l'emploi 
s'il y a lieu. 

M. Bedor a eu à examiner deux systèmes pour ar- 
rêter les chiens hydrophobes et reconnaît un intérêt à 
employer un appareil qui facilite la capture d'une 
bête dangereuse sans crainte pour le courageux sau- 
veteur. 

Proposition Nadault, Bret : M. Trehyou a proposé 
l'emploi du lasso pour les chiens enragés et chevaux 
emportés. 

MM. le marquis de Béthisy, Nadault de Buffon et 
Trehyou pensent que le Congrès ne peut qu'engager 
les municipalités à encourager les citoyens courageux 
qui se dévouent à la recherche des bêtes enragées. 
Toutefois le système Baudry paraît devoir réunir 
toutes les conditions de sécurité. 

M. le Président rappelle que la 3® commission, rela- 



— 42 — 

tive à la question 6, se réunira le matin à 10 heures, 
vendredi et samedi; que demain, vendredi, à 2 heures, 
aura lieu la séance publique, qui sera consacrée à la 
communication de M. le D^ de Beauvais et au début 
de la discussion de la 6® question du programme. 

La séance est levée à 4 heures. 

P. le Président, Lun des Secrétaires, 

Signé : H. SYLVESTRE Signé : Achille GOELZER 

!•'' vico-président. 



PROCÈS-YERBAL DE LA 4^ SÉANCE 



{±& S ex>t ez3Q.l33?e) 



La séance est ouverte à deux heures, sous la prési- 
dence de M. Henri Sylvestre, premier vice-président 
du Congrès. A ses côtés prennent place : MM. Riche), 
vice-président; Janse, Delarue, Ph. Goelzer, délégués 
du Congrès; Hussenot, secrétaire général; Bret, secré- 
taire général adjoint ; DelaNarde, Géant, Ach. (xoelzer, 
Taunay, secrétaires; Renard, trésorier; de Beauvaîs, 
médecin en chef de la Société française de sauvetage. 
Le service d'ordre est toujours sous la direction de 
M. Décors, commissaire du Congrès, dont on ne sau- 
rait trop louer le dévouement dans Taccomplissement 
de sed fonctions. Il est aidé par MM. Bodson, Trehyou, 
Molina, Blanc, Bedor et Bonniot, commissaires du 
Congrès. 

La parole est à M. Ach. Goelzer, secrétaire du 
Congrès, pour la lecture du procès-verbal de la veille • 
Le procès-verbal est adopté. 

M. le Président donne connaissance au Congrès de 
la correspondance du jour. M™® la baronne de Pages, 
médaillée de 3 médailles d'honneur du gouvernement, 
adresse quelques notes sur le produit qu'elle appelle 
l'anti-flamme, et dont elle met gratuitement la for- 
mule dans le domaine public, afin que tout le monde 
puisse en bénéficier et s'en servir. Le Congrès vote 
des remerciements à M^»^ la baronne de Pages. 

4 



— 44 — 

M. Bouillin, inventeur d'une muselière, soumet au 
Congrès un exemplaire de son invention. M. le Minis- 
tre du commerce et de l'agriculture a informé M. Bouil* 
lin, par dépêche en date du 16 août dernier, que le 
modèle était envoyé à l'École vétérinaire d'Alfort, afin 
qu'il soit examiné au point de vue physiologique. Le 
Congrès donne acte de la communication de la réponse 
du ministre. 

Un honorable anonyme, qui signe des initiales 
W.-A.-B, rappelant ce qui s'est passé à propos d'un 
docteur qui, atteint du virus rabbique, a été sauvé par 
un bain russe chauffé à un très haut degré, exprime 
le désir que des essais conclusifs fussent encouragés 
par le gouvernement sur cette méthode facile et à la 
portée de tous. Le Congrès donne acte de la commu- 
nication et remercie son auteur. 

M. Grimbert, conducteur des ponts et chaussées, 
offre au Congrès un sablon sulfureux dont il est l'in- 
venteur et destiné à porter secours aux chevaux sur 
un sol glissant ou rendant le démarrage difficile. Le 
Coiigrès donne acte du dépôt. 

Le Congrès accorde ses encouragements à M. La- 
l^iscarre, inventeur d'une bouée de sauvetage, très 
bonne pour les entrées de rivières, mais dont le prix 
est un peu élevé. 

M. Brière, secrétaire du journal la Réforme des che- 
mins de fer y offre au Congrès son travail sur l'amélio- 
ration des transports; dont acte. 

M. le Président adresse, au nom du Congrès, des 
remerciements à la presse, dont les représentants ont 
suivi jusqu'à présent, avec sollicitude, les réunions 



— 45 — 

quotidiennes et fait connaître au public les impor- 
tants résultats acquis par le Gongrôs jusqu'à ce jour. 
En vue de faciliter le travail de MM. les reporters, 
M. le Président les informe qu'à l'issue de chaque 
séance un résumé sera établi par les soins du secré- 
tariat du Congrès et mis à leur disposition de suite. 

Passant à l'ordre du jour, M. le Président donne la 
parole à M. le D' de Beauvais pour traiter la question 
5® du programme : Traitement des asphyxiés par 
l'oxyde de carbone, au moyen des inhalations du gaz 
oxygène et des injections sous-cutanées d'éther sulfu- 
rique. 

Dans une conférence savante, riche en exemples 
nombreux, M. le D' de Beauvais charme et captive ses 
auditeurs, dont les applaudissements fréquents lui 
témoignent tout l'intérêt qu'ils portent à ses commu- 
nications. 

Des appareils installés sur le bureau et fonctionnant 
au fur et à mesure des démonstrations démontrent 
l'eABicacité et la facilité des méthodes décrites. M. le 
docteur termine sa communication par un vœu parti 
du cœur, en adjurant les sauveteurs d'unir leurs 
efforts pour conserver la vie humaine et arracher à 
tous les dangers nos semblables, afin de pouvoir, à. 
l'heure du dernier sommeil, s'endormir en disant : 
J'ai bien vécu et bien mérité de mon pays, notre chère 
France. 

Des applaudissements unanimes accueillent ce vœu 
de notre cher docteur et lui montrent que sa parole a 
un écho dans tous les cœurs. 

M. le Président se fait l'interprète du Congrès en lui 
présentant la résolution suivante : 



- 46 - 

Le Congrès remercie chaleureusement M. le D' de 
Beauvais de ses communications, diï que le procédé 
détaillé dans le rapport très savant du docteur est 
complémentaire des procédés énoncés au Congrès de 
Marseille par M. le D*" Bos, d'après la méthode Silvester 
et Paccini ; recommande à qui de droit le traitement 
des asphyxiés par l'oxyde de carbone, au moyen des 
inhalations du gaz oxygène et des injections sous- 
cutanées d'éther sulfurique; dit que ce rapport sera 
imprimé in extenso dans les actes du Congrès. 

Cette résolution est adoptée. 

M. le Président rappelle tout l'intérêt qui s'attache 
aux produits exposés dans l'exposition de sauvetage. 
M. Richel, se faisant l'interprète des exposants, de- 
mande que les engins présentés par eux et qui n'ont 
pu être examinés par les commissions, soient de nou- 
veau soumis à une commission chargée de rédiger un 
rapport sur les appareils les plus utiles. M. le Prési- 
dent, sur sa proposition, propose pour lundi, 22 cou- 
rant, à 9 h. 1/2, la réunion d'une commission dans ce 
but, composée de MM. Richel, De la Narde, Descors, 
Ach. Goelzer, Caligny et en général tous les membres 
du bureau du Congrès qui se trouveront à Paris. 

Celte proposition est adoptée. 

M. le Président fait connaître qu'avant la séance 
une nouvelle expérience d'extinction par l'appareil 
Mata-Fuegos, système Bânolas, a eu lieu en présence 
des membres du Congrès. Cette expérience ayant plei- 
nement réussi, M. le Président propose au Congrès 
de constater le mérite de l'extincteur Bânolas et d'en 
recommander l'usage aux pouvoirs publics. 

Cette proposition est adoptée. 



— 47 — 

M. Trehyou, pharmacien principal de la Société 
Française de Sauvetage et de la Société des Sauveteurs 
de la Seine , demande la parole pour présenter au 
Congrès une boîte de secours d'un nouveau modèle, 
imaginée par M. Barillon. 

Le Cîongrès adresse ses remerciements à l'inventeur ; 
mais ne connaissant pas le prix de la boîte, il lui est 
Impossible de statuer à son égard. Son usage sera 
recommandé aux Sociétés de sauvetage et de sauve- 
teurs. 

M. Richel présente au Congrès ses observations sur 
le mors Geyer, qu'il a été chargé d'examiner. Cette 
invention est digne de l'attention des Sociétés de sau- 
veteurs et de sauvetage, et le Congrès décide l'inser- 
tion de cette observation au procès-verbal. 

La question du programme à l'ordre de la séance de 
ce jour étant épuisée et suivant l'ordre du jour adopté 
la veille, M. le Président fait connaître à l'assemblée 
que la discussion de la question 6® va commencer, et 
fait connaître que la 3* commission chargée de l'étude 
de cette question s'est réunie ce matin à 10 heures. 
Elle se compose de MM. Richel, président ; Bret, Blanc, 
Bédor, NicoUe, Bonniot, Janse, Ad. Hiiard. 

M. Blanc, secrétaire du 1®' Congrès et membre de 
la commission, est nommé rapporteur. 

M. le Président donne la parole au rapporteur pour 
faire connaître le compte rendu des travaux. Il expose 
qu'au début de la séance M. le vice-président Lean 
a présenté un mémoire en français faisant connaître 
les immenses bienfaits accomplis par la Société royale 
de sauvetage des naufragés, dont il est le secrétaire 



— 48 — 

général à Londres. La commission applaudit ce tra- 
rail et vote des félicitations à son auteur en le pilant 
de les reporter également à sa Société. 

La commission passe ensuite à l'examen du mémoire 
de M. Nadault de Buffon, sur le projet de Fédération 
internationale française des Sociétés de sauvetage, de 
sauveteurs et humanitaires. 

M. le Président Sylvestre prie M. le rapporteur de 
vouloir bjen interrompre son rapport, pour donner la 
parole à Thonorablf auteur du projet, en le priant de 
vouloir bien en faire lui-même connaître la substance 
au Ciongrès. 

Avec cette éloquence entraînante dont il a le secret, 
et dans des termes élevés empreints du plus pur patrio- 
tisme, l'honorable Président des Sauveteurs Bretons 
donne sommairement quelques détails sur son projet, 
n ajoute que déjà, au premier Congrès tenu à Mar- 
seille en 1878, plusieurs de ses collègues ont partagé 
son opinion. Ce sont MM. Berthereau, président des 
Hospitaliers d'Afrique ; Godet, président des sauve- 
teurs de la Gironde ; Rogier, président des sauveteurs 
de l'Aisne ; Sylvestre, président de l'institut de sauve- 
tage de la Méditerranée ; docteur Dubois, président 
des sauveteurs de la Haute-Vienne ; Bédor, président 
des sauveteurs de l'Aube ; Bret, président des hospi- 
taliers sauveteurs de Toulouse. 

L'assemblée reste suspendue aux lèvres du brillant 
orateur dont les accents la charment et la séduisent. 
M. le Président, se faisant l'interprète du sentiment 
général, propose au Congrès la résolution suivante qui 
est adoptée à Tunanimité : 

Le Congrès remercie chaleureusement M. Kadault 



— 49 — 

de Buffon de sa communication, prend en considéra- 
tion ridée-mère de son projet, c'est-à-dire l'union 
organisée des Sociétés de sauveteurs et de sauvetage 
en France ; exprime le vœu que cette idée soit acceptée 
par les Sociétés de sauveteurs et de sauvetage ; délè- 
gue la commission de prorogation à constituer pour 
porter son examen sur le projet des statuts rédigés 
par M. Nadault de Buffon, et dit que la commission 
de prorogation devra saisir le 3* Congrès interna- 
tional pour délibérer sur la mise en pratique de tout 
ou partie des projets de l'honorable M. Nadault de 
Buffon. 

En raison de l'heure avancée, M. le Président remet 
au lendemain la continuation de la discussion de la 
question 6®. 

La séance est levée à 5 heures. 

Le Président^ Le Secrétaire ginéral^ 

Signé : H. SYLVESTRE, Signé : H. HUSSENOT. 

l«r vice-président. 



PROCÈS-VERBAL DE LA 5* SÉANCE 



(20 septembre 1 879) 



La séance est ouverte à 2 heures 1/2 sous la prési- 
dence de M. H. Sylvestre, premier vice-président du 
Congrès. A ses côtés prennent place MM. Delarbre et 
Richel, vice-présidenis ; Janse et Goelzer, délégués du 
Cîongrès ; Hussenot, secrétaire général ; Bret, secré- 
taire général adjoint ; de la Narde, A. Goelzer, Géant, 
Taunay, secrétaires ; Renard, trésorier. Le service 
d'ordre, sous la présidence de M. Descors, est assuré 
par les soins de MM. Molina, Bodson, Blanc, Bédor, 
Bonniot,' commissaires. M. le C* Doré, administrateur 
délégué de la Société de secours aux naufragés, 
et NicoUe, directeur de l'Exposition, sont invités à 
venir prendre place au bureau. 

La parole est à M. le secrétaire général pour la lec" 
ture du procès- verbal de la séance de la veille. Après 
quelques rectifications présentées par MM. Molina et 
Bret, le procès-verbal est adopté. 

M. le Président commuDique au Congrès les excuses 
de M. Trehyou, commissaire du Congrès , qui a été 
blessé hier au cours d'une expérience. Le Congrès 
témoigne ses regrets à M. Trehyou et espère son 
prompt rétablissement. 

M. Barillon, qui a déposé la veille sur le bureau du 
Congrès une boîte de secours d'un modèle spécial, 
demande à faire connaître que le prix d'une telle boîte 



— 5Î — 

e&t de 150 francs. Il fait hommage de la boîte qull a 
Apportée et offre de faire connaître tous les renseigne- 
ments désirables à tous les préfets qui lui en feront la 
demande. 

La 2® commission demande à présenter quelques 
communications complémentaires sur les porte-écheUeâ 
de sauvetage pour incendie, système Smitter et C«. 
Son prix de revient est peu élevé, l'appareil à deux 
roues coûte 1,500 francs. L'appareil à quatre roues 
avec sa pompe complète est de 3,500 francs. La com- 
mission recommande l'emploi de ces appareils. Le 
Congrès donne acte de ces communications et adopte 
les conclusions de la 2® commission. 

M. Payrol, inventeur d'un appareil de sauvetage en 
liège et fil goudronné, fait don à la Société française 
de son appareil. Le Congrès lui adresse ses remercie- 
ments. 

M. l'ingénieur Borghi, de Neufmoulin, présente tant 
en son nom qu'au nom de M. Porta, quelques consi- 
dérations sur l'échelle dont ce dernier est l'inventeur, 
et en son nom un mémoire sur divers moyens de pré- 
venir les accidents de chemin de fer. Le Congrès 
adresse ses remerciements à MM. Borghi et Porta. 

M. le C* Doré demande la parole pour renouveler 
Toffre si obligeante qu'il a faite la veille au nom 
de la Société centrale de secours aux naufragés, dont 
il est l'administrateur délégué, de se mettre à la dis- 
position de toutes les Sociétés qui pourraient avoir 
besoin de renseignements. M. Doré dépose sur le 
bureau la nomenclature des engins adoptés par la 
Société, portant en regard les prix agréés par le minis- 



— 52 — 

tëre de la mariae. Sur la proposition de M. Bret, des 
remerciements sont votés à Tunamité à M. le C^ Doré. 

M. le Président donne la parole à M. le rapporteur 
de la 3« commission, pour faire connaître au Ciongrôs 
le résumé de ses travaux. Cette commission est com- 
posée de MM. Richel, président ; NicoUe, Bonniot, 
Janse, Bret, Bédor et Huard ; Blanc, rapporteur. 

Continuant la lecture de son travail au point où il a 
été interrompu la veille, M. le rapporteur expose que 
M. Bédor, membre de la commission, a proposé un vœu 
tendant à ce que le gouvernement s'occupât des veuves 
et des orphelins des sauveteurs morts au champ d'hon- 
neur, au même titre que pour les veuves et les orphe- 
lins des militaires. M. Bédor est appelé à développer 
lui-même sa proposition devant le Congrès, ce dont il 
s'acquitte avec énergie. Des applaudissements accueil- 
lent cette proposition. 

Le rapport fait connaître ensuit^ que M. Bonniot, 
membre de la commission, a déposé un mémoire sur 
l'avantage qui doit résulter de la formation de caisses 
de retraites ainsi que des assurances collectives. 

M. Bonniot est autorisé à présenter quelques déve- 
loppements, à la suite desquels M. le Président pro- 
pose l'ordre du jour suivant, conforme aux conclusions 
<le la commission : 

Le Congrès recommande aux membres des Sociétés 
•de sauvetage et de sauveteurs l'institution des assu- 
rances en cas de décès et en cas d'accidents, ainsi que 
<;elle des caisses de retraites telle qu'elle est organisée 
par la loi de 1868, et renouvelant le vœu émis par le 



— 83 — 

premier Congrès international de Marseille et renou- 
velé par M. Bédor, appelle l'attention du gouverne- 
ment sur le sort de la veuve et des eufants des sauve- 
teurs morts de faits de sauvetage. 
Ce vœu est adopté à l'unanimité. 

La suite du rapport fait connaître que sur la ques- 
tion de l'unifoimité de Tinsigne diverses propositions 
ont été déposées par MM. Hermitte , Blanc, Rendu, 
Nusbaumer, Nadault de Buffon et Bret. La proposition 
de M. Rendu ayant obtenu la priorité dans la com- 
mission, il en est donné connaissance au Congrès. 
Elle porte sur ce fait que les abus qui se sont glissés 
depuis quelque temps dans le port des insignes ne 
doivent pas être tolérés plus longtemps, bien que ces 
réformes puissent d'un autre côté devenir pour quel- 
ques Sociétés une cause de diminution de revenus 
financiers. Afin d'éviter ces deux écutils, l'honorable 
préopinant propose de décider qu'à l'avenir il ne soit 
plus porté que deux insignes : celui de la Société à 
laquelle on appartient par sa localité et celui de la 
Société à laquelle on rend visite. En un mot, on ne 
pourrait plus porter dans les réunions que les déco- 
rations officielles et en plus deux insignes de So- 
ciétés . 

M. Taunay, tout en constatant que chacun est d*un 
avis unanime contre l'abus des insignes, croit néan- 
moins que des considérations pécuniaires importantes 
înilitent en faveur des insignes multiples, et propose 
que : considérant qu'il est juste de récompenser les 
membres honoraires, qui par leur infiuence et leur 
fortune contribuent à soutenir les Sociétés, le Congrès 
émette le vœu que le gouvernement crée des décora- 



— o4 — 

tioûs civiques, avec classes, ainsi que cela se pratique 
en Belgique et dans d*autres pays. Ces décorations 
seraient, sur la proposition des présidents, décernées à 
ces membres honoraires d'après Timportance et Ut 
durée de leurs services . 

Cette proposition n'est pas adoptée. 

M. Hermitte est appelé à faire connaître la pro- 
position qu'il a déposée avec M. Blanc et disant : Le 
Congrès exprime le vœu que le gouvernement amène 
à un type uniforme les insignes des diverses Sociétés 
de sauveteurs et de sauvetage de France. Il donne en 
outre la description de l'insigne et du ruban proposés. 
M. Hermitte défend avec une chaleur toute méri- 
dionale sa proposition. M. De la Narde succède à 
M. Hermitte pour défendre la même proposition. 
Dans un exposé plein de traits vifs et brillants, il 
s'élève contre les scandales dont est cause l'abus des 
insignes et conclut en demandant qu'il ne soit plus 
autorisé qu'un insigne unique et distinctif pour les 
sauveteurs, insigne pareil pour toute les sociétés. 

M. Huard, membre de la 3® commission, qui a 
contribué à la fondation de si nombreuses sociétés 
tant en France qu'à l'étranger, combat la proposition 
Rendu. H déclare que sans médailles il n'y a pas de 
sociétaires et surtout pas de membres honoraires. Il 
cite des exemples tendant à prouver que l'amour- 
propre en vue des insignes a engendré des sauveteurs, 

M. Bret, membre de la commission, expose que la 
question budgétaire a été le grand argument qui a 
agi sur la commission, bien qu'en principe la com- 
mission soit d'accord sur l'unification . De concert 






avec M. Huard, il dépose la proposition suivante : Le 
OoQgrès, considérant que des abus graves se sont 
produits dans le port des insignes, serait d'avis^d'adop* 
ter la proposition de MM. Hermitte et Blanc, comme 
le moyen le plus radical d'empêcher ces abus ; mais 
sur les explications de plusieurs présidents, il décide 
que, pour des raisons budgétaires, la diversité des 
insignes doit être maintenue, mais sagement régle- 
mentée. 

M. de la Narde combat cette proposition et insiste 
de nouveau pour l'unification, conformément aux con- 
clusions qu'il a précédemment posées. 

M. Bédor demande la parole pour un fait person- 
nel et expose qu'en venant aux assemblées revêtu 
des nombreux insignes qui lui ont été décernés, il 
aurait cru, en agissant autrement, manquer aux 
Sociétés qui l'ont honoré. 

Personne ne demandant plus la parole sur la ques- 
tion, M. le Président clôt la discussion, et, résumant 
les débats, déclare qu'il y a lieu de procéder au vote 
sur les deux propositions réellement en présence : la 
proposition Hermitte-Blanc et la proposition Bret- 
Huard. 

La première ayant obtenu la priorité de proposi- 
tion est mise aux voix. Il est procédé au vote par 
main levée. Après la contre-épreuve, le Cîongrês, à 
une grande majorité, adopte le vœu en faveur de 
l'unification de l'insigne. 

Conformément aux propositions soumises par 
MM. Hermitte et Blanc, ce vote acquis, le Président, 
avec le vote de l'Assemblée, déclare qu'il n'y a pas 
lieu de maintenir à l'ordre du jour la proposition Rendu. 



— 56 - 

Passaat à Tordre du jour, M. le Président prie 
M. le Rapporteur de continuer sa lecture. Ce dernier 
fait connaître que M. Huard, parlant sur les proposi- 
tions Nusbaumer, Nadault de Buffon, Vuillermedu- 
nand et Feraud, relative à la fondation de maisons de 
refuge pour les sauveteurs invalides et leur famille, 
rappelle qu'à l'assemblée générale de juin 1870 la 
Société des Sauveteurs de la Seine a créé, par une 
décision, les invalides du dévouement et qu'une sous- 
cription a été ouverte pour cette fondation. M. Na- 
dault de Buffon demande qu'aux noms précédemment 
cités soit ajouté celui de Mme Merlier, dont tout le 
monde connaît les généreux projets, et M. le comte 
Serrurier demande qu'on ajoute également les Sociétés 
étrangères. 

Sous ces réserves et dans ces conditions, le Con- 
grès vote de vifs remerciements à ces bienfaiteurs de 
l'humanité. 

Mme la baronne de Pages dépose une proposition 
relative au port des insignes. La question étant ré- 
solue par un vote précédent, le Congrès passe à l'ordre 
du jour. 

M. le Rapporteur expose la discussion du deuxième 
paragraphe de la question 6® : Rapport des Sociétés 
de Sauveteurs et de Sauvetage entre elles. 

MM. Hermitte et Blanc, membres de la Commission 
de prorogation de la 1'® session du Congrès de sau- 
vetage, soat les auteurs d'une proposition tendant à 
ce que le Congrès exprime le vœu que le membre 
d'une Société de secours mutuels, dont le livret serait 
à jour, tombant malaie au cours d'un voyage dans 



— 57 — 

une ville où fonctionnerait une Société de secours 
mutuels, puisse recevoir, par l'intermédiaire de cette 
Société, rindemnité de chômage de maladie ainsi 
que les soins médicaux et pharmaceutiques. Le but 
pourrait être obtenu au moyen de Tune des deux 
combinaisons suivantes : 

P Toute société de secours mutuels verserait au 
trésorier de la commission de prorogation du Congrès 
international une quotité de sociétaire, qui, comme 
une prime d'assurances, rembourserait à qui de droit 
les paiements effectués ; 

2o L'entente directe de Société à Société arriverait 
au même résultat, si chaque Société émettait deux 
livrets en blanc donnant droit aux soins médicaux et 
pharmaceutiques ; dans ce cas, la Société intéressée 
devrait, dans la quinzaine de l'avis qui lui serait 
donné, rembourser le paiement des semaines et la 
dépense des soins médicaux et pharmaceutiques^ 
proporlionnelle au temps de la maladie. 

Cette proposition est adoptée à l'unanimité, avec 
recommandation de la 'solution pratique indiquée par 
l'application de l'article 2. 

MM. Hermitte et Blanc déposent en outre la pro- 
position suivante : 

Le Congrès exprime le vœu que le règlement inté- 
rieur des Sociétés de sauvetage et de sauveteurs 
interdise à tout sociétaire d'entrer en litige avec un 
autre sociétaire avant de s'être présenté devant trois- 
délégués du Conseil d'administration pour, contra- 
dictoirement avec son adversaire, y exposer ses 
prétentions ; les délégués devront essayer une conci- 



— 58 — 

liation et, en tant que besoin serait, proposer aux par- 
ties rarbitrage amiable de trois nouveaux délégués 
pris aussi dans le Conseil. 

MM. Nadault de Boffon et Bret demandent la parole 
pour faire connaître que, dans les Sociétés dont ils 
sont présidents, fonctionnent déjà des institutions 
analogues sous les noms de Comité de contentieux et 
de Conseil de discipline. 

M. le marquis de Bethisy ajoute qull en est de 
même dans les Sociétés fondées par le regretté baron 
Taylor. 

Le Congrès donne acte de ces communications et 
adopte la proposition de MM. Hermitte et Blanc. 

M. Bret émet le vœu que le Congrès obtienne du 
Gouvernement un décret d'un texte précis autorisant 
le Sauveteur médaillé pour Jfait de sauvetage à porter 
comme le fait le titulaire de la Légion d'honneur, de 
la médaille militaire ou d'un ordre étranger, le ruban 
sans l'insigne. Il ajoute qu'il a préparé un mémoire 
développant ces conclusions. 

Le Congrès donne acte à M. Bret de son vœu et 
ordonne le dépôt du mémoire aux archives du Congrès. 

M. Richel demande la nomination d'une commission 
pour l'examen des appareils de natation exposés dans 
la section de la Société française. Le Congrès décide 
que cette commission sera composée de MM. Richel, 
delà Narde, Bret, Roche, Louvet, Bodson. Sur la pro- 
position de M. Boisson, membre du Congrès, le Congrès 
décide que le Congrès international annuel, à l'instar 
de ce qui s'est fait à Paris, soit complété par une 
Exposition de sauvetage. 



— 59 — 

M. Géaut, délégué des sauveteurs du Haut-Rhiu 
français, demande qu'en présence de ce qu'il a vu à 
Paris la statue de Strasbourg ornée de deuil, les insi- 
gnes de la Société soient également voilés de deuil. 

M. le Président, se faisaut l'interprète du Congrès, 
répond à l'honorable délégué que, cette question étant 
d'ordre intérieur, le Congrès n'a pas qualité pour la 
résoudre, mais qu'il le prie d'être porteur de la sym- 
pathie fraternelle du Congrès pour nos camarades de 
Belfort. Cette communication du président est applaudie 
à l'unanimité. 

M. Janse présente un rapport sur les expériences 
de l'ignifuge Martin, qui ont eu lieu avant la séance. 
Ce procédé rend ininflammables tous les corps combus- 
tibles. Le Congrès adopte les conclusions du rapport 
qui recommandent l'emploi aussi général que possible 
de ce procédé. 

M. Huvelle, membre honoraire perpétuel des sauve- 
teurs de la Seine, demande que des modifications soient 
apportées à la forme de rédaction actuelle des diplô- 
mes. Cette question étant d'ordre intérieur est renvoyée 
à l'examen de MM. les présidents des diverses Sociétés. 

Sur la demande de M. Bret, le Congrès émet le vœu 
que tous les diplômes ne sortent des archives qu'après 
avoir été immatriculés avec indication du nom des 
sociétaires. 

M. Bret demande qu'à l'instar de ce qui se passe 
dans les Sociétés des sauveteurs Bretons et des sauve- 
teurs de Reims, le Congrès décide la création d'un 
insigne de circulation destiné à faire reconnaître faci- 

5 



- 60- 
lemcQtlessauveteurs, lors des sinistres. Cette demande 
est renvoyée à la commission de prorogation. 

M. le docteur de Beauvais fait connaître qu'il est 
chargé par son confrère, M. Voisin, médecin de la 
ville de Paris, de proposer aux membres du Congrès 
la visite de l'un des pavillons de secours organisés par 
les soins du service médical municipal. 

Le Congrès remercie M. le docteur Voisin de cette 
proposition , pour l'exécution de laquelle le jour et 
rheuro seront ultérieurement fixés. 

Avant de procéder au vote relatif à la formation de 
la commission de prorogation, M. Bret demande qu'il 
soit créé un service spécial des archives des Congrès, 
avec un personnel fixe et dans un local permanent. 
Cette proposition est adoptée en principe, mais ren- 
voyée à l'étude de la commission de prorogation. 

M. le Président demande la parole pour exposer ce 
qu'est la commission de prorogation et la nature de 
ses fonctions. Il rappelle ce qui s'est passé en 1878, à 
cette occasion, au Congrès de Marseille. En consé- 
quence, il propose pour la commission de prorogation 
de la 2® session du Congrès international la commis* 
sion d'organisation de la 2® session du Congrès, en 
remplaçant M. Emile Durand, malade, par M. Eusse- 
not, secrétaire-général du Congrès. 

Cette proposition est adoptée à l'unanimité. 

M. le Président annonce que le Congrès, ayant 
épuisé l'étude des questions portées à son programme, 
va se terminer. Mais il ne veut pas quitter le fauteuil 
de la présidence sans adresser ses remerciements au 



— 61 — 

Congrès pour l'assiduité avec laquelle MM. les mem- 
bres ont suivi les séances, pour l'empressement que 
MM. les exposants ont mis à faire connaître leurs pro- 
duits , enfin pour la façon gracieuse avec laquelle cha- 
cun s'est efforcé de faciliter au Président l'accomplis- 
sement de sa tâche. 

Des applaudissements unanimes accueillent ces 
adieux de l'honorable Président. 

Sur la demande de M. Huvelle, membre du Congrès, 
M- Nadault de Buffon se fait l'interprète du Congrès 
pour remercier M. le Président de toute sa sollicitude 
et de la façon intelligente et énergique dont il a con- 
duit les travaux du Congrès. 

Rien n'étant plus à l'ordre du jour, la deuxième ses- 
sion du Congrès international de sauvetage est close 
à cinq heures. 

Le vice-président, Le secrétaire-général, 

Signé : Ch. RICHEL. Signé : H. HUSSENOT. 

4* Vice-Président. 



RAPPORTS 



DES 



RAPPORTEURS DES TROIS COMMISSIONS 



RÉSOLUTIONS DU CONGRÈS 



I 

Sauvetage le long des fleuves et canaiix, etc., etc. 

Ont pris part à la discussion : MM. C. Doré, docteur 
de Beauvais, Richel, Louvet, Bret, Nadault de Buffon, 
de la Narde. 

Le Congrès constate l'insuffisance des moyens de 
sauvetage installés à bord des transports fluviaux ; 
dit que les moyens de sauvetage établis et à établir 
seront d'autant plus efficaces qu'ils seront déposés sur 
le pont des transports; appelle l'attention et l'examen 
sur les bouées, hamacs ou literie de marine (invention 
Chafifaud); le matelas de sauvetage (invention Girard); 
la bouée de sauvetage (invention Desrues) , et invite 
les divers inventeurs qui n'ont pas produit leurs inven- 
tions devant le Congrès à se produire devant la com- 
mission de prorogation du Congrès international. 

Le Congrès exprime le vœu que l'étude de la nata- 
tion, comme l'étude de la gymnastique, fasse partie 
de l'enseignement dans les écoles normales primaires 
^t par suite dans les écoles primaires, et figure au 
nombre des matières faisant partie du programme 
4* examen des écoles normales primaires. Le Congrès 
s'en rapporte à son président pour obtenir la solution 
^^près des pouvoirs publics. 

Le Congrès, confiant dans la sollicitude du gouver- 



— 64 - 

nement , appelle son attention sur la nécessité de 
confier aux Sociétés de Sauvetage et de Sauveteurs un 
certain nombre de fusils et de canons porte-amarres; 
exprime le vœu que le gouvernement favorise le plus 
possible rétablissement de postes de surveillance ou 
de secours le long de la mer ou le long des fleuves; 
félicite les Sociétés qui ont déjà, par leur initiative et 
leurs ressources propres, procédé à ces établissements, 
et engage les autres Sociétés de France à suivre ces 
exemples. 

Le Congrès demande aux autorités locales d'accorder 
des subventions servant à rémunérer les sauveteurs 
mobilisés et à Tinstallation des postes de secours. 

Le Congrès recommande à la sollicitude du gouver- 
nemeut les demandes et les démarches des Sociétés de 
Sauveteurs ei de Sauvetage près des diverses adminis- 
trations, pour éviter les lenteurs et les difBcultés qui 
généralement rendeiit la transmission difficile. 

II ET IJI 

Sauvetage en cas d'iiicendiey etc., etc. 

Ont pris part à la discussion : MM. le comte Sérurier, 
J. Delarue, Bret, Commettant, Nadault de Buffon. 

Le Congrès invite les Sociétés de Sauveteurs et de 
Sauvetage de France à exercer leurs sociétaires aux 
manœuvres de brancardiers et d'infirmiers. 

Le Congrès constate les services que peut rendre 
réchelle mobile système Smitter, appelle sur cet appa- 
reil l'attention des pouvoirs publics et des Sociétés de 
Sauveteurs et de Sauvetage, et exprime, en outre, le 
vœu qu'à l'exemple de ce qui s'est fait à Paris au bou- 



— 66 

levard Haussmann, les constructions nouvelles soien 
munies, par mesure d'ordre public et aux frais de 
qui il appartiendra, de crampons en fer dans les façades 
pour faciliter l'emploi de cet appareil. 

Tout en constatant Tefflcacité des systèmes élec- 
triques avertisseurs employés en Angleterre, le Con^ 
grès recommande l'emploi d'un système de communi- 
cations intérieures de wagon à wagon qui pourrait 
s'effectuer au moyen de fenêtres avec ou sans glaces 
disposées à une hauteur suffisante. 

Le Congrès exprime la voeu que toutes les Compa 
gnies de chemins de fer, suivant l'exemple des Com'- 
pagnies Paris -Lyon et du Nord, établissent des signaux 
électriques avertisseurs sur toutes les ligues à voie 
unique. 

IV 
Traitement des Asphyxiés par VOxyde de Carbone. 
Conférence de M. le P' de Beauvais. 

Le Congrès recommande à qui de droit le traitement 
des asphyxiés par l'oxyde de carbone, au moyeu des 
inhalations du gaz oxygène et des injections sous- 
cutanées d'éther sulfurique. 



Rapports des Sociétés de Sa%uiage ct/oec les pouvoirs 
publics. Rapports des Sociétés entre elles. Réforme 
pour amener (t un type uni/orme les insignes. 

Ont pris part à la discussion : MM. Bédor, Bonniot, 
Hermitte, Blanc, de la Narde, Huard; Bret et RicheL 



- 66 — 

Le Congrès recommande aux Sociétés de Sauveteurs 
et de Sauvetage l'institution des assurances en cas de 
décès et en cas d'accidents, et ainsi que celle des 
caisses de retraites, telle qu'elle est organisée par 
la loi de 1868, et, renouvelant le vœu émis par le 
Congrès international de Marseille et renouvelé par 
M. Bédor, appelle l'attention du gouvernement sur le 
sort de la veuve et des enfants des sauveteurs morts 
de fait de sauvetage. 

Le Congrès exprime le vœu que le gouvernement 
amène à un type uniforme les insignes des diverses 
Sociétés de sauvetage et de sauveteurs de France. 

Le Congrès exprime le vœu que le membre d'une 
Société de secours mutuels, dont le livret serait à jour, 
tombant malade au cours d'un voyage dans une ville 
où fonctionnerait une Société de secours mutuels, 
puisse recevoir par l'intermédiaire de cette Société 
rindemnité de maladie ainsi que les soins médicaux et 
pharmaceutiques ; le but pourrait être obtenu par la 
combinaison suivante : l'entente directe de Société à 
Société , chacune d'elles émettant deux livrets en 
blanc donnant droit aux soins médicaux et pharma- 
ceutiques ; dans ce cas, la Société intéressée devrait, 
dans la quinzaine de l'avis qui lui serait donné, rem- 
bourser le payement des semaines et la dépense des 
soins médicaux et pharmaceutiques proportionnelle au 
temps de la maladie. 

Le Congres exprime le vœu que le règlement inté- 
rieur des Sociétés de Sauvetage et de Sauveteurs inter- 
dise à tout sociétaire d'entrer en litige avec un autre 
sociétaire avant de s'être présenté devant trois délé- 
gués du Conseil d'administration, pour, contradictoire- 



— 67 — 

ment avec son adversaire, y exposer ses prétentions; 
les délégués devront essayer une conciliation, et, en 
tant que besoin, proposer aux parties l'arbitrage amia- 
ble de trois nouveaux délégués pris aussi dans le 
Conseil. 

Le Congrès, dans l'intervalle de Tune à l'autre ses- 
sion, est représenté par une commission de proroga- 
tion et par une délégation auprès du gouvernement. 

La commission de prorogs^tibn porte à la connais- 
sance des Sociétés les communications relatives à la 
théorie du sauvetage et les actes de sauvetage ac- 
complis. 

Elle est chargée de la préparation et du choix du 
lieu de réunion du Congrès. 

Président : ^ 

M. E.-H. TuRQUET, sous-secrétaire d'Etat ; prési- 
dent de la Société française de sauvetage. 

Vice-Présidents : 

MM. H. Sylvestre, président de Tlnstitut de sauve- 
tage de la Méditerranée ; président de 
la pe session du Congrès. 

RicHEL, président du comité de la Société 
française de Sauvetage. 

Secrétaire : 

M. H. HussENOT, secrétaire général du Congrès; secré- 
taire de la Société française de Sauvetage. 



— 68 — 

Membres : 

m 

MM. 0. Bos, vice-président de l'Institut de sauve- 
tage de la Méditerranée ; 

J. Delarue» administrateur de la Société fran- 
çaise de Sauvetage ; 

De la Nards , administrateur de la Société 
française de Sauvetage ; 

Ph, Goslzer, vice-président delà Société fran- 
çaise de sauvetage , délégué officiel du 
Congrès ; 

A. GoELZER, secrétaire du comité de la Société 
française de Sauvetage ; 

Picard, administrateur de la Société française 
de Sauvetage ; 

Rbnard, administrateur délégué de la Société 
française de Sauvetage . 

Elle a son siégea Paris, 60, rue Monsieur-le-Prince, 
où toutes les communications doivent lui être adres- 
sées. 

Le Président du Congrès de 

saunetage^ sous-secrétaire 

Le secrétaire-général^ d'Etat aux Beaux- Arts, 

H. HUSSENOT. Edmond TURQUET. 



RAPPORT DE M. DE liA NARDE 

Rapporteur j membre du Conseil d'administration 



Séance de la V^ Commission 

(17 septembre 1870) 



Sauvetage le long des fleures et canaux, moyens préventifs ; 
postes de secours ; engins de sauvetage ; de la meilleure ma- 
nière de saisir un homme qui se noie et de l'amener au rivage ; 
~ des moyens propres à renseignement de la natation. 

Commission. — La commission se réunit à 10 heures. 

Membres de la commission : MM. le D' de Beauvais, 
officier de la Légion d'honneur; le commandant C. Doré, 
chevalier de la Légion d'honneur; Nadault de Buffon, 
officier de la Légion d'honneur ; Rendu ; Bret ; Roche ; 
A. de la Narde, chevalier de la Légion d'honneur. 

Bureau. — M. le*D' de Beauvais, président ; M. A. de 
la Narde, secrétaire. 

Mémoires. — Douze mémoires sont présentés ; les 
noms des auteurs de ces mémoires sont : 

MM. Alfred Geyer, Chaffaud, Guillou, D. Louvet, 
Humbert et Devied, Michel et Beaudon, lieutenant B. 
Mason, Nadault de Buffon, Tellieraîné, capitaine J.-M. 
Meiyer, Baudot, Girard. 

M. le président donne la parole à M. Nadault de Buffon. 

M. Nadault de Buffon demande que la commission 



— 70 — 

écarte de la discussion tous les mémoires qui ne se 
rattachent pas d'une façon immédiate à la question, 
qui est bien celle-ci : traiter de tout ce qui a rapport 
au sauvetage le long des fleuves, canaux; moyens pré- 
ventifs, postes de secours, etc., etc., sauf ensuite à 
examiner les mémoires des inventeurs et à les discuter. 

Répartition des mémoires. — Le bureau répartit entre 
ses membres les mémoires à étudier, de la manière 
suivante : 

M. le commandant Doré. — Mémoires Alfred Geyer, 
Chaffaud, Humbert et Devied, lieutenant B.-M. Mason, 
Tellier aîné, capitaine J.-M. Meiyer, Girard. 

M. Nadault de Buffon. — Mémoire E. Guillou. 

M. le docteur de Beauvais. — Ménioire D. Louyet. 

M. A. de la Narde. — Mémoires Michelet et Beau- 
don, Baudot. 

M. Bret. — Mémoire Nadault de Buffon. 

M. le commandant Doré demande la parole. 

M. le commandant Doré : Bien que le programme 
ne comporte que le sauvetage sur les fleuves et sur les 
canaux, il croit que l'œuvre du sauvetage doit être 
considérée dans son ensemble et que son étude permet 
de relier le sauvetage maritime au sauvetage sur les 
fleuves et canaux ; il pense être utile à l'œuvre en lui 
apportant l'expérience de la Société centrale de se- 
cours aux naufragés. 

La Société centrale de secours aux naufragés n'a pas 
plus de quatorze années d'existence; avant sa fonda- 
tion, il n'y avait sur nos côtes, en dehors de quelques 
postes spéciaux établis dans nos ports maritimes, aucun 
engin de sauvetage; les riveraias assistaient souvent, 
trop souvent hélas ! aux drames terribles de la mer, 



— 71 — 

en simples et impuissants spectateurs ; on essayait 
bien avec des engins imparfaits de porter secours aux 
naufragés en détresse, mais souvent les bateaux 
mal construits, mal équipés dont on se servait aug- 
mentaient, au contraire, le nombre des victimes. — 
Cependant l'Angleterre avait déjà fondé une Société 
de secours aux naufragés; aussi, lors de sa fondation, 
la Société de secours aux naufragés s'inspira de la 
Société anglaise déjà fondée ; toutefois avec cette dif- 
férence : la Société anglaise ne comprenait dans ses 
engins que les embarcations de sauvetage, les canons 
et les fusils porte-amarres étaient confiés aux soins 
de Compagnies spéciales, entretenues par le gouver- 
nement et placées sous les ordres immédiats de capi- 
taines de frégates de la marine royale ; n'ayant encore 
aucun aide du gouvernement, la Société centrale de 
secours entretient à sa charge les embarcations et les 
canons, fusils porte-ainarres. 

Ce fut d'abord dans le corps des douanes, parmi les 
préposés douaniers de nos côtes, que la Société trouva 
les hommes chargés du maniement des fusils et des 
canons porte-amarres ,- en peu d'années les postes 
s'élevèrent au chiffre de 71 et plus de 200 fusils furent 
confiés à ce personnel dévoué, parmi lequel la Société a 
toujours rencontré des auxiliaires pleins de cœur et du 
dévouement le plus absolu. 

M. le commandant Doré insiste en passant surl'effi- 
cacité du fusil porte-amarre et appelle Tattention de 
la commission sur ce fait : « L'année dernière, à Saint- 
Jean de Ley, onze hommes ont été sauvés à l'aide 
d'une flèche porte-amarre, lancée par un préposé de 
douane. » 



— 72 — 

Les embarcations sont montées par les pêcheurs de 
nos côtes. Désirant, avant tout» s'assurer d'embarca*- 
tiens oonsacrées par la pratique > on chercha le 
meilleur engin et on adopta le Life Beat anglais » pré- 
sentant à un haut degré les qualités essentielles 
indispensables à une embarcation de sauvetage, c'est- 
à-dire : redressement immédiat, — évacuation rapide 
de l'eau. 

Chaque station est administrée par un comité local} 
régi par les règlements de la Société. Généralement 
le maire de la localité où la station est établie préside 
le comité ; le commissaire de la marine, l'ingénieur 
des ponts et chaussées, les fonctionnaires des diverses 
administrations composent le bureau. 

Ce comité est souverain, il agit d'après sa propre 
initiative, reçoit les engins et les fonds de la Société 
centrale de secours aux naufragés. 

Les sauvetages sur les fleuves et canaux peuvent se 
diviser en trois catégories : P sauvetage individuel ; 
2® sauvetage dans les inondations ; 3° sauvetage sur 
les bâtiments en perdition. 

Sauvetage individuel. — C'est le cas d'une personne 
qui se noie . 

M. le commandant Doré recommande rétablisse- 
ment de postée de secours munis d'engins tels que 
ceinture de sauvetage, ligne Torrôs, bâtons plom- 
bés, etc., etc. Une question également fort importante, 
c'est la conservation et l'entretien de ces engins. 

La Société centrale de secours aux naufragés a étu- 
dié divers systèmes de ceintures de sauvetage, elle a 
adopté et recommande la ceinture de l'amiral Ward, 
modifiée, et d'un prix fort modique , 6 francs environ. 



— 73 — 

Inondations. — Dans ce cas, il faut avant tout avoir 
une sérieuse organisation, un commandement éner* 
gique. 

Faire rallier les barques disponibles et les mettre 
sous les ordres du commandant. Avant tout, il est 
urgent d'avoir dans les localités exposées à ^des inon- 
dations fréquentes deux ou trois embarcations appar- 
tenant à la Société. Avoir surtout dans les postes de 
secours un certain nombre de ceintures de sauvetage, 
des fusils porte-amarre, car il est arrivé fréquemment 
que des familles réfugiées sur des îlots, sur des toi- 
tures de maisons entourées par les eaux ont été sau- 
vées par un simple cordage permettant d'établir une 
communication avec Fembarcation de sauvetage. 

La commission, sur la demande de M. le comman- 
dant Doré, présente et recommande lé vœu suivant : 

1er Vœu. — Le Congrès international des Sociétés de 
Sauvetage et de Sauveteurs, confiant dans la sollici- 
tude du gouvernement, appelle son attention, sur la 
nécessité de remettre aux Sociétés de sauvetage un 
certain nombre de fusils et canons porte-amarre. 

M. Bret. — M. Bret, président et délégué de la Société 
des hospitaliers sauveteurs de Toulouse, porte à la con- 
naissance de la commission Torganisation actuelle delà 
Société qu'il a l'honneur de représenter. Les mariniers 
et pêcheurs des localités sont divisés par escouades 
et sont gardiens des postes de secours. Ces postes sont 
munis de ceintures» de gaflfes, entre autres de la gaflFe 
Legrand. Les embarcations employées sont des em- 
barcations plates, appartenant à des particuliers, et 



— 74 - 

chaque semaine des manœuvres réunissent les sauve- 
teurs et les exercent à la pratique du sauvetage. 

Lorsque les hommes sont mobilisés, ils reçoivent une 
indemnité de 3 francs par jour. 

La commission, sur la demande de M. Bret, recom- 
mande au Congrès le vœu suivant : 

2® Vœu. — Demander aux autorités locales d'accorder 
des subventions servant à rémunérer les sauveteurs 
mobilisés et à l'installation de postes de secours. 

M. le commandant Doré, à Tappui de ce vœu, fait 
connaître à la commission que la Société de secours 
aux naufragés remet à titre d'indemnité aux pêcheurs 
servant les embarcations de la Société : 

3 francs par journée d'exercice. 

5 francs par jour lorsqu'ils sont appelés à faire un 
sauvetage. 

8 francs lorsque l'appel a lieu la nuit. Souvent même 
les chambres de commerce envoient une gratification 
supplémentaire. 

M. Nadault de Buffon appelle l'attention de la com- 
mission sur l'état financier, souvent, trop souvent pré- 
caire, des Sociétés de sauvetage : les plus riches n'ont 
pas plus de 6 à 8,000 francs de rentes , elles sont 
riches de bonne volonté, mais elles manquent de res- 
sources. 

La commission recommande donc au Congrès le vœu 
suivant : 

« Demander au gouvernement de venir en aide aux 



7»^ — 

Sociétés par des subventions régulières et proportion- 
nelles aux services rendus. » 

Ensuite M. Nadault de Buffon fait connaître som- 
mairement à la commission l'organisation actuelle de 
la Société des hospitaliers Bretons. 

La Société compte aujourd'hui 2,600 membres actifs, 
son action s'étend des Sables-d'Olonne à Saint-Malo ; 
elle comporte 45 stations, 84 dépôts. Chaque station se 
compose d'une guérite contenant une ligne Torrès mo- 
difiée, une bouée pouvant se lancer facilement et rece- 
vant un ou deux hommes, des gaffes, une boîte de 
secours. 

On a parlé de la difliculté de conserver les engins ; 
or, depuis que la Société fonctionne, un simple écriteau 
confiant le poste à la bonne foi publique a suffi ; il 
n'a jamais manqué ni une fiole, ni une ligne. Les 
engins mis ainsi à la disposition du public ont permis 
de sauver deux cents personnes. 

M. Rendu fait connaître à la Société la difficulté 
d'établir des postes sur TOise, difficulté due au peu de 
ressources de la Société, et le vœu qu'il émet de 
demander des subventions aux autorités locales rentre 
dans le vœu présenté précédemment au Congrès. 

M. le commandant Doré ofire à la commission de lui 
remettre les prix des engins nécessaires, d'après les 
marchés passés par la Société centrale de secours aux 
naufragés aux divers fournisseurs. 

Une dernière proposition de M. Nadault de Buffon 
appelle l'attention du Congrès sur la nécessité d'émet- 
tre le vœu suivant : 

« Le Congrès international des Sociétés de sauve- 

6 



-76- 

teurs et de sauvetage recommande à la sollicitude du 
gouvernement les demandes et démarches des Sociétés 
de sauveteurs près des diverses administrations pour 
éviter les difficultés qui généralement en entravent la 
transmission. » 

Cette motion est renvoyée à la commission de Tar- 
ticle 6. 



Séance de la 2^ Commission 



Rapport de M* Jules DELAIIOS, mpporlieiir 

membre du Conseil d! aiminisiratim 
et mee^président du Comité de la Société Française de Sauf>etaffe 

Sur le sauvetage en cas d*incendîe, les matériaux propres à di- 
minuer les risques d*incendie, les constructions en fer, la valeur 
des enduits incombustibles pour les constructions en })oii9- 



A Messieurs les président y viee-présidenis et membres composant 
le Congrès international de Sauvetage, à Paris* 

Messieurs, 

Il n'y a rien qui caractérise mieux l'époque où nous 
vivons que cet empressement apporté par chacun de 
nous à satisfaire à la loi de l'humanité, au progrès... 
Ce congrès en est la preuve ; il est un précieux hom- 
mage rendu à l'instruction philantropique qui en est 
l'objet, à ses constants efforts pour populariser des 
moyens d'arracher à la mort ceux que leur position 
expose journellement à lui payer un fatal tribut. 

Nous sommes tous à la recherche des améliorations 
sociales. L'instruction coule partout à pleins bords ; 
chacun pense à ses droits ; mais chacun réfléchit à 
ses devoirs. 

Que cherche-t-on dans un incendie ? Arracher aux 
flammes les malheureux surpris dans leur sommeil, 
aux étages supérieurs d'une maison en feu. Divers 
appareils ont été présentés, dans ce but, à l'Exposi- 
tion de 1878 ; d'autres sont exposés aujourd'hui au 



— 78 — 

Palais de Tlndustrie, où nous sommes actuellement 
réunis, 

Parmi ces appareils» je citerai notamment les sui- 
vants : 

lo Le Porte-Echelles de MM. Smitter et C«. L'ap- 
pareil développé se compose de cinq tubes en tôle 
émergeant successivement d'un sixième, monté sur 
chariot à quatre roues, portant également une pompe. 
Avec cet appareil, les secours peuvent être apportés 
aux victimes des étages supérieurs, aux premiers 
moments du sinistre. Ce Porte-Echelles y avec sa 
pompe, son panier de sauvetage et ses trois échelles, 
le tout monté sur une voiture-chariot, qu'un cheval 
peut traîner, constitue dans son ensemble un appa- 
reil de sauvetage extrêmement complet et fort rapide. 

J'ai encore présent à la mémoire l'incendie qui a 
éclaté, dans la nuit du 5 au 6 novembre 1853, rue 
Beaubourg, dans l'établissement dit du Viet^x-Chêne. 
Je vis, avec un inexprimable brisement de cœur, des 
malheureux se jeter par les fenêtres, _ croyant bien 
certainement fuir ainsi le fléau ; ce qui s'est réitéré il 
y a peu d'années, à l'incendie du Théâtre-des-Arts, à 
Rouen. 

Que de victimes auraient été sauvées si on avait eu, 
comme moyens de sauvetage, le Porte-Echelles de 
MM. Smitter, le iSac de MM. Favray et Gruyelles ou 
le Descendeur à mouvement de M. Diénert, appareils à 
confier au règlement des sapeurs-pompiers ! 

2» V Avertisseur contre l'incendie, de M. A. Char- 
pentier, consiste en fils métalliques très-rigide, re- 
couverts de différentes matières isolantes et très com- 
bustibles. Ces fils ainsi préparés sont réunis de telle 



- 79 — 

façon que, si la matière isolante brûle, ils se mettraient 
et se mettent immédiatement en contact. Ce contact 
dégage le circuit d'un courant qui, grâce à l'électri- 
cité, met en mouvement des sonneries continues, et 
par le moyen d'un tableau indicateur désigne non 
seulement la présence du feu, mais même rendroit où 
il a pris naissance. Ces fils possèdent une prise de 
courant de 10 centimètres en 10 centimètres. C'est 
grâce à ces dispositions que la section de la bijoute- 
rie a pu éviter d'assurer ses 60 millions de valeurs, à 
l'Exposition universelle. 

A côté de V Avertisseur y il y a le Révélateur. — 
« Avec mon Révélateur de la température, au sein des 
matières accumulées, m'a dit M. Charpentier, on peut 
éviter une perte de 17 0/0 pour les navires qui expé- 
dient le charbon. Les fermiers n'ont plus la crainte 
de voir brûler leurs fermes, ni d'avoir leurs farines, 
leurs foins et leurs grains altérés par la fermentation. 
Certaines autres industries évitent les pertes fort 
grandes qu'elles éprouvent journellement, parce qu'il 
ne leur est pas possible de se rendre compte de la 
chaleur qui existe au sein de leur produit. » — ^ Ce 
Révélateur y basé sur la dilatation des métaux, ou de 
la dilatation de l'air chaud, consiste en un tube, une 
boule ou une sonde, prévenant, soit par une sonnerie 
que la température a atteint le degré qui, s'il était 
dépassé, pourrait nuire aux matières qui l'entourent. 

3^ VIgnifuge de M. J. Martin, chimiste, est un 
liquide rendant ininflammables toutes les matières 
inflammables. Les incendies occasionnés le plus sou- 
vent par une cause des plus futiles, en apparence, 
ne s'alimentent, ne se développent et ne se propagent 



— 80 — 

que par le contact ou la proximité des matières inflam- 
mables. Isoler suffisamment ces matières les unes dôs 
autres serait certes un excellent moyen de prévenir 
bien des incendies. Ce moyen étant impraticable, il 
fallait en trouver un, afin d'empêcher les corps in- 
flammables de se communiquer le feu entre eux. 

Avec \Ignifuge de M. Martin, on rend ininflamma-^ 
blés les vêtements, tentures, tapis, décors de théâtre, 
papiers de toutes sortes, etc. , etc. 

4" VExtincteur tue-Feu de M. Ramon SânolâS, qttè 
nous avons vu fonctionner, mardi dernier, dans Tân- 
nexe de l'Exposition , est appelé, ainsi que vous avez 
pu en juger, à rendre de grands services. Il est hors 
de discussion d'affirmer que quelques litres d'eâu 
lancés, en temps opportun, sur un foyer d'incendie, 
produisent plus d'effet qu'un million de litres lancéô 
une demi-heure plus tard. 

U Extincteur Banolas paraît d'une grande Utilité de 
préservation pour les navires, les théâtres, les mu- 
sées, les fabriques et usines de toute sorte. Je pense 
qn'on éviterait de fréquents sinistres si, dès mainte* 
nant, on employait ce système très en grand. 

J'ai nécessairement omis beaucoup de choses à 
vous signaler, messieurs, dans ce qui précède ; mais 
je crois, du moins, avoir indiqué votre pensée. C'est 
à vous, messieurs, de protéger, dans la mesure de vos 
moyens, ces inventeurs, afin qu'Us continuebt là 
grande et belle mission sur laquelle je me permets ici 
d'appeler toute votre attention, pour aider et récom- 
penser, en temps, ces bienfaiteurs de l'humanité. 



Prêmièfé séance de la 3^ Oommission 

(19 septembre 1879) 



La séance est ouverte à 10 heures un quart, par 
M. Richel, Vice-président du Congrès, président de la 
3« commissioii. 

Par vote, il est décidé que, par dérogation à Tordre 
du jour indiqué dans la séance d'hier soir, la question 
de Tunijacàtion des insignes serait traitée dans Tordre 
indiqué au programme, et que la commission allait s'oc- 
cuper du premier paragraphe de Tarticle (Rapports des 
Sociétés de Sauvetage avec les pouvoirs pubhcs, etc.) 

La parole est à M. Hussenot, secrétaire général du 
Congrès, qui demande Tautorisation d'être l'interprète 
de M. Lean, vice-président, qui, en sa qualité de sujet 
anglais, ne peut s'exprimer dans notre langue. Cette 
autorisation lui ayant été donnée, il donne lecture 
d'une lettre de l'honorable préopinant remerciant les 
metnbres du Congrès de l'honneur qU*on lui a fait en 
le nommant à la place qu'il occupe. M. LeaU, au sujet 
des rapports des Sociétés entre elles, offre de mettre à 
la disposition des membres du Congrès les statuts de 
sa Société. 

M. le président remercie M. Lean et émet le vœu 
qu'une lettre de remerciement soit envoyée à M. le duc 
de Marlborough, président de la Société; ce vœu étant 
accepté, mention en est faite au procès-verbal. 

M. Nadault de Buffon présente un projet de fédéra- 



— 82 — 

tion des Sociétés de Sauvetage et de Sauveteurs. Après 
lecture faite, par M. le président, de l'exposé du projet 
et de quelques articles du règlement proposé, la com- 
mission vote, à l'unanimité moins une voix, des féli- 
citations à M. Nadault de Buffon, la prise en grande 
considération de son projet et le renvoi à la commis- 
sion de prorogation. 

M. Hussenot lit un mémoire de M. Géant relative- 
ment aux rapports des Sociétés entre elles. Après la 
délibération, la commission décide de donner acte de la 
communication et passe à Tordre du jour. 

M. Bédor donne lecture de la proposition de vœu 
tendant à ce que le gouvernement s'occupe des femmes 
et enfants des sauveteurs morts sur le champ d'hon- 
neur et reçoivent des pensions. Des applaudissements 
couvrent la lecture de ce mémoire. Ce vœu est voté à 
l'unanimité. 

M. Bonniot donne lecture de son rapport sur l'avan- 
tage qui doit résulter de la formation de caisses de 
retraites, ainsi que des assurances collectives. 

La commission, après avoir entendu le rapport de 
M. Bonniot, est d'avis d'émettre le vœu : d'encourager 
dans les Sociétés de Sauvetage et de Sauveteurs la 
création de caisses de retraites, et de recommander 
l'assurance collective en cas de décès. 

Ce vœu est accepté à l'unanimité. 

L'heure étant avancée, M. le président renvoie à 
demain la suite de la discussion sur les autres ques- 
tions du programme. 

La séance est levée à midi. 



Deuxième séance de la 3^ Commission 

(20 septembre 1879) 



La séance est ouverte à 10 heures un quart, par 
M. Richel, 2® vice-président du Congrès. 

M. le président demande la lecture du procès-verbal 
de la 1^* séance ; personne ne demandant la parole 
pour ou contre le procès-verbal, le procès-verbal est 
adopté. 

M. le président donne lecture de différentes lettres 
ayant trait à l'uniformité des insignes (paragraphe 3 
de la question 6 du programme). 

Proposition présentée par MM. Hermitte et Blanc, 
au nom de la Commission du premier Congrès de Sau- 
vetage. 

Proposition de MM. Rendu, Nusbœmmer, Nadault 
de Buffon et Bret. 

Tous les membres de la Commission, ainsi que 
M. Hermitte, qui se trouve présent pour soutenir sa 
proposition, prennent part à la discussion, qui ne dure 
pas moins de trois quarts d'heure. 

La proposition Hermitte et Blanc est repoussée par 
4 voix contre 2. 

La proposition de M. Rendu est approuvée par 4 
voix contre 2. 

M. Huard, parlant sur les propositions Nusbœmmer, 
Nadault de Buffon et Féraud, propose la motion sui- 
vante : 

Le Congrès, acceptant avec la plus vive satisfaction 



— Bi- 
les communications de MM. Nadault de Buffon, 
Féraud et Yillermedunand, relatives à la fondation 
de maisons de refuge pour les sauveteurs et leurs 
familles, a noté qu'à la séance générale de juin 1879 
la Société des Sauveteurs de la Seine a créé par une 
décision les Invalides du dévouement. 

Non seulement un vote a eu lieu, mais une bous^ 
cription a été ouverte séance tenante pour cette fon- 
dation. 

Sous ces réserves, le Congrès vote de vifs remercie- 
ments aux auteurs de ces divers projets. 

Cette motion est acceptée à l'unanimité. 

La Commission passe à la discussion du deuxième 
paragraphe de Tarticle 6 (Rapports des Sociétés de 
Sauveteurs et de Sauvetage entre elles). 

MM. Hermitte et Blanc, membres de la Commission 
de prorogation de la première session du Congrès de 
Sauvetage, proposent, etc. (Adopté à l'unanimité.) 

MM. Hermitte et Blanc présentent une autre propo- 
sition, qui est adoptée à Tunanimité. 
MM. Rendu et Bret émettent le vœu suivant : 

Que le Congrès de Sauvetage demandera de la sym- 
pathie, de la justice du gouvernement français, un 
décret d'un texte précis autorisant le sauveteur à 
porter, comme le fait le légionnaire et le décoré d*ùn 
ordre étranger, son ruban sans son insigne. 

Acte est donné à MM. Rendu et Bret de cette com- 
munication et le renvoi à la séance du soir est pro- 
noncé. 

La séance est levée à midi. 



■«-.«1 



RAPPORT DE LA COMMISSION 
Nommée par le Congrès International de Sauvetage 

POUR l'examen 

DE L'EXPOSITION ORGANISÉE PAR LA SOCIÉTÉ FRANÇAISE DE SAUVETAGE 



La Commission d'examen, composée de MM. Richel, 
Descors, Caligny et Achille Goelzer, s'est réunie au 
Palais de rindtistfie, le lundi 22 septembre 1879, et a 
nommé M. Ricuel président et M. Achille Goelzer 
rapporteur. 

MM. Janse et Roche, membres du Congrès, se sont 
joints à la Commission et ont été admis à prendre part 
aux délibérations. 

Les bohneurs de cette Exposition reviennent à 
M. Caligny, l'architecte distingué qui s'est appliqué 
à grout)er les objets exposés de la manière la plus ar- 
tistique et la plus ingénieuse. L'emplacement est en- 
touré de plantes d'où émergent de grandes Voiles, des 
filets, des bouées, des ancres. A chaque entrée se 
trouvent de grandes figures habillées en marins, sau- 
veteurs, pompiers, sur lesquelles nous reviendrons. 

M. Caligny à etposé une vue d'ensemble de cette 
Exposition qui mérite les plus grands éloges. 

La Société Française de Sauvetage présente le modèle 
au 1/10 d'un eanot de sauvetage avec tousi ses engins» 



— 86 - 

Ce modèle, qu'elle a déjà adopté pour le sous-comité 
de Meaux, est exposé en grandeur naturelle par le 
constructeur. 

La Société des Sauveteurs de la Seine est repré- 
sentée par sa bannière qui, avec les nombreuses 
médailles qui la couronnent, domine Tensemble de 
l'Exposition et fait face à l'entrée principale du carré 
spécialement réservé à l'Exposition du Sauvetage. Le 
tableau synoptique présentant le cadre des catégo- 
ries et le nombre des membres qui appartiennent à 
la Société, la nomenclature des sauvetages effectués 
par eux, dans l'eau, le feu, au milieu des éboule- 
ments, etc., ; un fac-similé de diplôme et de la mé- 
daille insigne de la Société ; enfin la Gaffe Legrand, 
dont il est fait usage dans tous les postes de secours. 

VHistoriQue de la Société des Sauveteurs de la Seine^ 
par M. Philippe Goelzer, officier d'Académie, premier 
vice président de la Société, est vendu au profit de la 
caisse de retraite. 

Les récits sont une suite d'actes de dévouement qui 
doivent intéresser les amis de l'humanité. La mise 
en lumière de tant d'abnégation est une œuvre des 
plus utiles, car jamais on ne saurait trop relever les 
grands sentiments qui poussent au bien et à Tac- 
complissement du devoir. 

Cette œuvre si bien et si simplement décrite est 
essentiellement moralisatrice et doit stimuler tous les 
cœurs vaillants et généreux à se ranger sous la ban- 
nière des Sauveteurs de la Seine. 

La Chambre de commerce de Fécamp, présidée par 
M. Houlbriques, a organisé une exposition collective 



— 87 — 

OÙ Ton remarqua: P MM. Jeanne père et fils qui 
présentent une cheminée à saurer les poissons, avec 
une énorme quantité de harengs en carton fort bien 
imités ; 

2^ M. Millon, [qui expose un bateau modèle de sau- 
vetage ; 

3° Enfin MM. Houlbriques, FoUin, Chédru, Eudier 
qui ont gracieusement mis à la disposition de la 
Société des seines à harengs caoutchoutées et des rets 
neufs, des toiles à voiles, des filets neufs et autres 
engins de pêche, qui complètent la décoration exté- 
rieure de la section de Sauvetage. 

M. Payrol expose un veston de sauvetage qui, à la 
surface de l'eau, offre une résistance supérieure au 
poids de quatre personnes, et se compose de mor- 
ceaux de liège carré long, tenus par les mailles d'un 
filet. 

Le Congrès, à la suite de l'expérience qui a eu lieu, 
a donné un avis favorable que la commission confirme. 
L'appareil qui a servi aux expériences a été offert 
par l'auteur à la Société française de Sauvetage. 

MM. Laurent père et fils, présentent : 1® Le na- 
tateur système Gosselin, composé de tubes de caout- 
chouc disposés entre un tricot qui forme costume ; 
ce costume peut se porter sous les vêtements ; il de- 
vient insubmersible en le gonflant au moyen d'un 
petit robinet placé près de la bouche du porteur. 

2° La bouée sauvetout, entièrement en cuivre, qui 
a la forme d'une sphère et [dont la construction est 
ingénieuse. 



— 88 — 

M. Boivin expose différents appareil^, dont l'hea ^ 
reuse disposition facilita l'examen et permet de se 
rendre mieux compte des services qu'ils peuvent 
rendre. 

En dehors du système de sonnerie monté sur chas- 
sis en cuivre avec régulateur, des systèmes d'acous- 
tiques avec pavillon à plaque tournantOt de la sonne- 
rie à bouton d'appel, du système de tableau indica- 
teur à échappement qui n'offrent pas à la Société 
française un intérêt immédiat, il convient d'attirer 
l'attention de la Commission sur : 

1» Les paratonnerres de différents modèles pour 
lesquels l'inventeur a été honoré de commandes du 
Ministère de la Marine pour les établissements de 
l'Etat axxx colonies ; 

2» La cible électrique, dont le but est d'éviter les 
accidents fréquents auxquels sont exposés les mar- 
queurs. La cible est composée de tampons en acier 
montés sur un châssis en fonte et réunis en cercle 
qui formant les différents rayons de la cible et offrent 
une surface d'acier composée de fractions mobiles. 
La balle, en frappant la cible, met en communication 
par un fil électrique le tableau indicateur placé près 
du tireur dont la forme est la même que celle de la 
cible et où se trouve indiquée la partie frappée par 
la balle ; 

L'appareil muni d'un totalisateur électrique indi- 
que le nombre de balles qui frappent la cible dans 
tel ou tel rayon ; 

3* Les thermomètres avertisseurs en cas d'incen- 
die, qui se composent de mercure, de fil de platine, 
renferment un mouvement d'horlogerie à roue de 



contact et uu électro-^aimaut. En cas d'incendie, le 
mercure monte, touche au fil de platine et établit une 
communication électrique ; 

io U0e cloche d'alarme à double marteau sufipen- 
due entre deux électro-aimants qui fonctionnent avec 
un bouton communiquant successivement aux deux 
électros et lancent les marteaux à droite et à gauche 
en frappant sur la cloche avec une force capable de 
faire rendre le son d'une cloche mise en mouvement 
au moyen d'une corde. 

La Commission appelle l'attention des autorités 
compétentes sur les différents procédés nouveaux qui 
composent cette exposition. 

MM. Gellé frères exposent le flotteufi élégant cos- 
tume de bain insubmersible, garni intérieurement de 
petits cylindres de liège qui se logent bout à bout et 
arrivent à former plusieurs séries de bourrelets rec- 
tilignes ou courbes dont la grâce égale la flexibilité. 

Avec ce costume, nulle gêne ne se produit ; aucun 
soubresaut n'est à craindre, grâce à la répartition 
mesurée des cylindres de liège, aucun accident n'est 
possible , le liège fourré dans le costume faisant corps 
avec lui. 

Le Congrès, à la suite d'expériences faites en sa pré- 
sence, a recommandé l'emploi de ce costume dont l'in- 
venteur a offert un spécimen à la Société française de 
Sauvetage. 

M. Pointet présente plusieurs modèles très- simples 
de muselières articulées qui permettent au chien de 
boire et de tirer la langue» tout en le mettant dans 
rimpo3sibilité de manger ou de mordre^ 



— 90 — 

M. Baudy a iQventé un appareil pour capturer les 
chiens, qui est d'une grande utilité même pour les 
vétérinaires qui soignent les chiens, soit pour les 
changer de chenil, soit pour opérer un pansement. Il 
remplace avec grand avantage la pince à collier en 
fer dont on se sert encore. Nulle crainte pour la per- 
sonne qui tient l'animal , quelque mouvement qu'il 
fasse , et surtout aucune fatigue ; on peut prendre 
l'animal dans toutes les positions, couché ou debout. 

L'appareil consiste en un bâton en bois dur, sur- 
monté d'une douille en fer et pointue après laquelle un 
anneau est rivé en travers. Dans cet anneau on passe 
la corde. Un système d'anneau mobile empêche le 
lazzo de se fermer complètement et d'étrangler l'ani- 
mal. Une tringle en fer placée le long du bâton sert à 
défaire le nœud coulant et à ramener la corde à soi 
lorsque la bête est enfermée et hors d'état de nuire. 

Cet appareil doit être recommandé, puisqu'il met la 
vie des hommes courageux et dévoués à Tabri des 
bêtes dangereuses qu'ils se donnent pour mission de 
les détruire ou de les mettre dans l'impossibilité de 
nuire. Un appareil a été offert par l'auteur à la Société 
française de Sauvetage. 

M. Maurel . — L'appareil de sauvetage inventé par 
M. Maurel est de la plus grande simplicité et d'une 
utilité incontestable pour le sauvetage des personnes 
tombées dans [des fosses d'aisance, ou des endroits 
fangeux^ bourbeux, etc. Ce sont deux branches cylin- 
driques revêtues d'un manchon en caoutchouc pour 
atténuer le contact du métal. L'appareil descend ouvert 
et devient une véritable ceinture pour la personne sai- 
sie, lorsque, au moyen d'un fil qu'on lâche, il se.re- 



— 91 — 

ferme. Il existe aussi une forte corde que l'on tire à 
soi pour remonter la personne prise dans l'appareil. 
Pour retirer des objets ou des personnes d'un puits, 
le système est destiné à rendre d'inconteBtables ser- 
vices. 

M . Gruiborat, constructeur du modèle de bateau de 
sauvetage adopté par le sous-comité de la Société 
française de sauvetage, siégeant à Meaux, expose en 
grandeur naturelle un bateau avec tous ses engins, 
avirons, gaflfes, etc. Ce bateau, capable de coutenir 
plusieurs personnes en dehors de trois sauveteurs, pos- 
sède à ses deux extrémités des coffres où Ton peut 
placer, en cas d'inondation, une boîte de secours, des 
vivres, du linge et des vêtements, enfin tout ce qui 
peut être nécessaire à des gens exposés à périr par 
submersion. 

M. Geyer. — Jusqu'à présent, malgré les nombreux 
appareils inventés pour maîtriser les chevaux empor- 
tés, on n'était arrivé à aucun résultat pratique. 

M. Geyer a trouvé, par la combinaison d'un petit, 
mais puissant mécanisme, un moyen sûr et efficace 
qui, par l'expérimentation, réunit tous les éléments 
de réussite que l'on puisse obtenir. 

Le système se compose de deux branches d'attaque 
qui viennent s'abattre sur les naseaux du cheval, par 
la traction des guides, dites de secours, qui agissent 
sur une détente retenant aux côtés et dans la direc- 
tion des naseaux lesdites branches, toujours prêtes à 
s'abattre sous la moindre pression des guides. 

Ces branches d'acier, munies de caoutchouc, viennent 

7 



— 92 — 

saisir vigoureusement le oheval aux naseaux et Je 
font arrôter immédiatement. 

La puissance d'arrêt par la fonction des branches 
étant tout dans le système, une femme ou en enfant 
peut maîtriser et arrêter facilement le cheval emporté 
le plus fougueux. 

Enfin, parle fait d'un tirage direct et franc, ayant 
son point d'appui dans la direction des branches d'at- 
taque, un perfectionnement apporté à l'appareil per- 
met de réglementer la pression en raison des besoins 
et des circonstances, et de ramener lesdites branches 
au cran d'an et de la détente sans descendre delà 
voiture . 

MM. Simoneton frère et fils présentent à l'examen 
de la commission des seaux et tuyaux en toile pour 
arrosage et incendies, qui sont d'une belle fabri- 
cation. 

M. A.-J. Martin expose un liquide nommé ignifuge 
dont il est l'inventeur, imperméable et ininflammable, 
qui peut résister aux intempéries de l'atmosphère, . et 
peut être employé avec succès pour les tentures, bois 
de construction et de navigation, vêtements, etc. 

Le Congrès, qui a assisté à une expérience, a donné 
un avis favorable, que la Commission confirme. 

M"« la baronne de Pages préseale uue étoffe rendue 
ininflammable par un procédé trouvé et appliqué par 
elle depuis plus de vingt ans, qu'elle nomme anti- 
flamme. L'étoffe, incendiée par les membres de la 
Commission , s'est carbonisée sans projeter aucune 
flamme ; les résultats étant les mêmes que ceux obtenus 
par l'ignifuge, la Commission donne également un 



-93 - 

avis favorable. M™« de Pages offre gratuitement la 
formule du procédé. 

M. Ramond Banolas, mata-fuegos, tue-feu, ou ex- 
tincteur instantané. 

Chaque jour le feu détruit une partie de la fortune 
publique ou privée, et fait des victimes ! Pour arrêter 
les terribles effets du feu, le succès ne peut dépendre 
que de la promptitude des secours apportés. Or, 
M. Ramond Banolas, ancien commandant des pompiers 
de Barcelone, a cherché à résoudre ce problème, et 
est arrivé à une solution presque parfaite, au moyen 
des extincteurs instantanés de son invention. 

Le Congrès a assisté à deux expériences consécu* 
tives, et a donné sur l'emploi de cet appareil un avis 
favorable, que la Commission confirme. 

Un bûcher d'une capacité d'eaviron huit mètres 
cubes avait été formé de tonneaux vides et défoncés, 
enduits de goudron et garnis de copeaux injectés de 
pétrole. Avec un appareil n^ 3, le bûcher, complète- 
ment embrasé a été éteint en quatre minutes. 

La construction de l'appareil est bonne ; une seule 
personne peut facilement manœuvrer les appareils 
1,33; les autres sont sur un chariot. 

L'extincteur paraît à la Commission d'une très 
grande utilité de préservation pour les navires, les 
théâtres, les musées, les fabriques et usines de toute 
sorte, pour combattre un commencement d'incendie, 
et même d'un fort incendie si l'appareil est d'une capa- 
cité suffisante. 

' M. Smitter expose un chariot pour pompe à incen- 
die avec porte-échelle mobile pour sauvetage. 



— 94 — 

Dans les incendies, les victimes des étages supé- 
rieurs, moins facilement secourues que celles des étages 
inférieurs, sont susceptibles d'accidents regrettables, 
causés par la peur, toujours mauvaise conseillère t 

Si les secours pouvaient être plus prompts, bien 
des malheurs pourraient être évités ; l'appareil qui 
nous occupe est destiné à rendre de grands services. 
Développé, il se compose de cinq tubes en tôle émer- 
geant successivement d'un sixième, monté sur chariot 
à quatre roues, portant également une pompe. 

Ces six tubes ont chacun trois mètres trente centi- 
mètres de hauteur, un diamètre diniiinué du premier au 
sixième et représentant une hauteur totale de vingt 
mètres. 

Entre chaque tube est ménagé le passage d'une 
poulie avec chaîne s'enroulant sur la gorge, la chaîne 
se relie à un treuil monté sur le gros tube. 

Deux manivelles font tourner deux poulies qui 
ramènent la chaîne en faisant monter le tube. 

Enfin l'appareil est encore muni de deux échelles 
métalliques et mobiles, une lanterne et un panier pou- 
vant tenir deux personnes pour le sauvetage. 

Le Congrès recommande l'emploi de cet appareil en 
engageant les propriétaires à placer à la partie supé- 
rieure des maisons des crampons destinés à donner une 
grande solidité aux échelles supérieures ; la Commis- 
sion partage entièrement cet avis et adopte les mêmes 
conclusions. 

M. Dossunet a exposé une yole-gig qui, comme 
forme et comme construction, est réellement un objet 
de luxe, donnant une idée du soin que la maison 



— 95 — 

apporte dans la construction des embarcations légères 
dont elle a la spécialité. 

M. Labiscare expose une bouée monumentale dont 
la forme est celle d'un ballon flottant, espèce de ton- 
neau creux en bois, cerclé et calfaté extérieurement 
comme la coque d'un navire. Supérieurement se trouvent 
quatre sièges pouvant donner place à huit naufragés. 

Deux soutes contiennent chacune soixante litres 
d'eau que l'on aspire au moyen de tubes en caoutchouc, 
deux autres contiennent chacune deux cent cinquante 
biscuits. Quatre boîtes dites sainte-barbe maintiennent 
à l'abri de l'eau des amorces fulminantes et des fusées 
s'élevant à soixante mètres de hauteur avec forte déto- 
nation, qui peuvent servir pendant la nuit pour les 
signaux de détresse. Pendant le jour, un pavillon 
mobile, supporté par un mât central, sert aux signaux ; 
les naufragés peuvent s'attacher eux-mêmes sur les 
sièges, au moyen de lanières, de manière à déflier les 
vagues et les roulis. 

Pour faciliter l'approche de la bouée, des anneaux 
reliés entre eux par des cordes à nœuds sont 
attachés au pourtour de la ligne de flottaison. Ces 
bouées en cas de sinistre peuvent recueillir vingt 
naufragés ; elles peuvent être établies à poste fixe le 
long des fleuves et rivières et aux endroits réputés 
dangereux. L'auteur a offert cette bouée à la Société 
française de Sauvetage. 

M. Chaffaut expose des bouées, hamacs ou literie 
de marine, d'une extrême simplicité, dans lesquelles 
se trouvent réunies la sauvegarde de l'existence et de 
la fortune des passagers. 



— 96 — 

Ces bouées, qui s'adaptent parfaitement ^ux cabines 
existantes sur les navires sans aucune modification, se 
composent: d'un corps en métal creux ou en liège 
composé de boîtes étanches, garni de rames et boîtes 
pour les yivres et les bijoux, enfin de chaînes garnies 
de mousquetons qui permettent la réunion de plusieurs 
bouées afin de former un radeau. 

La mise à Teau d'une bouée et même la formation 
d'un radeau peut être exécutée avec la plus grande 
rapidité, les rames peuvent servir, soit à diriger le 
radeau, soit, en les plaçant dans des œillères dispo^ 
sées à cet efl'et, de mats, de signaux ou de points d'ap- 
pui pour les naufragés. 

Le Congrès a donné sur cet appareil un avis favo- 
rable, que la Commission confirme. 

M. Gleizes, costume de natation, en toile et liège pul- 
vérisé qui s'adapte parfaitement sur les corps, est 
d'une confection des plus simples et des plus heureu- 
ses. Des expérienees ont été faites dans la Loire en 
présence de Tautorilé militaire supérieure- 

M. Louvet s'est appliqué à réunir et à présenter 
deux dessins et ouvrages sur la natation. L'idée géné- 
reuse que poursuit M. Louvet est de rendre si compré- 
hensibles et si simples les premiers éléments de nata- 
tion, qu'ils soient mis à la portée de tous et qu'il ne 
soit plus permis d'ignorer la natation. Le guide de 
l'apprenti nageur trouvera sa place dans les écoles 
primaires et supérieures, et les encouragements les 
plus puissants doivent être accordés à M. Louvet. 

M. Dienert présente à Texamen de la Commission 



— 97 — 

un système de descenseur à mouvement alternatif et 
ascencionnel de va-et-vient. 

Cet appareil est destiné à rendre les plus grands ser- 
vices en cas d'incendie, lorsque le sauvetage ne peut 
plus s'opérer qu'extérieurement et par les croisées. Il 
se compose d'une corde de longueur variable, d'un 
frein simple à lunette avec pince ou double à crochet, 
d'un double piston faisant fonction de poulie, d'un 
porte-mousqueton et d'une ceinture ou sangle à cou- 
ture croisée. 

Cet appareil, construit avec soin, offre toute garantie 
de sécurité, la forme permet toutes les manœuvres et 
le sauvetage à tous les étages d*uii grand nombre de 
personnes. 

Le Congrès s'est prononcé favorablement sur Tâp- 
pllcation du descônseur Dlenert, aussi la Commission 
en recommande-t-elle l'emploi aux Compagnies de 
sapeurs-pompiers. 

M. Frémont, système de signaux appliqués au com- 
pas, indiquant exactement la marche à suivre pour 
éviter les abordages, par Temploi d'un sifflet pour les 
bâtiments arrivant à tribord, et d'une trompette pour 
ceux marchant à bâbord. 

Le système semble très pratique à la condition que 
le sifflet servant aux signaux soit d'une grande puis- 
sance, de manière que les sons ne puissent être em^ 
portés par le vent. Il faut également, comme pour la 
musique, avoir une notation connue des coups de 
sifflet. De même qu'on possède le dictionnaire des 
signaux par les pavillons, il pataît indispetisable d'é- 
tablir une méthode notée pour les différents coups de 
sifflet» 



— 98 — 

MiVl. Fa\fay et Griigelle. Appareil sac de sauvetage 
construit de manière que deux personnes peuvent le 
monter, le descendre, l'arrêter quand bon leur semble, 
le guider à droite ou à gauche pour le sauvetage de 
plusieurs croisées au même étage ; une troisième per- 
sonne produit récartement de face ou de côté, suivaot 
la largeur de la rue ; à chaque voyage de Tappareil 
quatre personnes au moins peuvent être sauvées. 

M. Boullin présente un modèle de muselière arti- 
culée sans ressort ; au moyen d'un cran d'arrêt placé 
sur le côté, le chien peut boire, manger, tirer la lan- 
gue, mais dans aucun cas, il ne lui est pas possible de 
mordre. Tout en reconnaissant le système comme des- 
tiné à rendre des services, la Commission regrette la 
facilité laissée au chien de pouvoir manger, comme 
présentant souvent des inconvénients. 

M. Gaillardon expose un appareil de sauvetage des 
plus simples, qui possède les avantages de régler avec 
certitude la vitesse de descente, le tout d'une sim- 
plicité telle qu'il suflEît de peser légèrement sur la 
poignée pour obtenir l'arrêt, de supporter un poids 
d'environ 400 kilogrammes, de ne permettre aucun 
coude àla corde pouvant occasionner rupture, de s'ou- 
vrir instantanément pour y passer toutes les cordes 
sans préparation. 

M. Gueunier est l'inventeur d'un ascenseur dont il 
expose un modèle au 1/10. 

En quelques minutes on peut élever à vingt mètres 
au moins l'appareil qui peut servir au sauvetage 
comme à l'industrie du bâtiment ; la stratégie en 



— 99 - 

guerre ; les télégraphes ; enfin pour les déménage- 
ments afin d^viter de détériorer les intérieurs. 

Monté sur un chariot à quatre roues, le transport 
en est facile, et deux hommes peuvent le manœuvrer. 
Toutefois, la Commission ne peut donner aucun avis 
afflrmatif sans voir manœuvrer son appareil en gran- 
deur naturelle. 

MM. Mariscal et Dangreaux présentent un appa- 
reil destiné au travail des écumes dans les fabriques 
de sucre, qui ne rentre pas dans le cadre des travaux 
que la Commission s*est tracé ; aussi ne peut-elle que 
signaler la présence de l'appareil. 

Maison du Pont-Neuf. Placée au premier rang des 
grands établissements de confection, la maison du 
Pont-Neuf a offert gracieusement, pour compléter la 
décoration de l'Exposition de Sauvetage, des spéci- 
mens divers d'habillements et de vêtements et d'uni- 
formes spéciaux pour sapeurs -pompiers, marins, 
sauveteurs et qui ont tous leur mérite. 

M. Amédée Charpentier expose un avertisseur contre 
l'incendie, qui consiste en fils métalliques très rigides 
recouverts de différentes matières isolantes et com- 
bustibles. Ainsi préparés, les fils sont réunis, et si la 
matière isolante brûle, ils se mettent en contact et 
produisent un courant qui met en mouvement des 
sonneries électriques ; puis au moyen d'un tableau, 
on connaît l'endroit atteint par le feu ; 2® différents 
appareils avertisseurs pour arrêter la combustion 
spontanée et l'altération des matières accumulée^:, 
telles que foin, charbon, etc. 



~t - 



— 100 — 

M. Barrion expose une boîte de seôours, doat il à 
fait présent à la Société française de sauvetage et qui 
contient tous les objets nécessaires pour les soins à 
donner dans les nombreux cas d'accidents. 

L'Usine Saint-Luc offre au public un désinfect&nt 
dont elle garantit les effets et qui n'a aucun des incoA- 
véaients des désinfectants ordinaires, lesquels répan- 
dent des odeurs difficiles à supporter, sont corrosifs, 
dispendieux, d'un emploi malaisé ou impuidsantd. 

M. Roqueblave offre à la Société française de Sau- 
vetage cinquante flacons de son eau parisienne hy- 
giénique, composée d'extraits de plantes aromatiques, 
et s'emploie comme dentifrice, en frictions, contre les 
douleurs, en compresses pouf foulures, brûlured, 
piqûres. 

M. Tellier expose au Palais de l'Industrie : l^ Un 
canot de famille ayant 5 mètres sur 1 mdtre 30 cen- 
timètres, pourvu d'un tentelet^ Cette embarcation, qui 
ressemble au canot de mer, a tout l'intérieur en cail- 
lebottis très fin ; 

2° Une périssoire de course d'un modèle tout nou- 
veau, qui mesure 6 mètres 50 centimètres; la flottai- 
Son est ronde et tout ce qui est hors de l'eau à bord 
droit ; son poids n'est que de 7 kilogràmfneô. 

Mais ce qui recommande surtout la fabrication de 
M. Tellier à l'attentioa de la commission, c'est le mo- 
dèle au 1/10^ d'un canot de sauvetage , ayant un très 
faible tirant d'eau par suite de sa construction plate. 

Cette baleinière mesure 6 mètres 40 de tête en tête; 
1 mètre 50 de largeur et 0,55 de profondeur. Elle est 



-. loi — 

bordée à clins en sapin du Nord, 5 traits ; tûUte là 
charpente est eo chêne ; les membrures ont 15 centi- 
mètres sur 25 centimètres et sont e^acées de 25 cen- 
timètres. A Tintérieur se trouvent : deux bancs de ra- 
meurs, une levée à chaque bout, un précinte circulaire 
de 0,20 de large préserve des chocs sur les flancs. La 
levée d'avant permet à. un homme d'être solidement et 
à Taise pour se servir de la gaffe et envoyer une ligne 
ou une bouée de Sauvetage. 

La longueur a été calculée pour que la baleinière 
soit reçue dans les chemins de fér» sur un seul wagon» 
comme inarchaudise ordinaire, et cette combinaison 
permet à une ville oU à une Société qui possède ce 
genre d'embarcation d'envoyer «on matériel avec une 
trèè grande rapidité sur les lieux des sinistresi œ qui 
est à considérer poUr la promptitude ded seeeurs. 

Sur les levées et le précinte sont répartis par 25 
kilogs, en quatre endroits, lUO kilo;ramtïieâ de liège 
pulvérisé; de cette manière, le câûot peut être avarié, 
défonôé, ou plein d*eau et continuer à être maintenu 
sur séâ façons. Sa forme le tBûà inchavirable sur un 
fleuve et capable de supporter au moins quinze per- 
sotiûes, et de mat'cher aussi bien de Tâ^^aut que de 
l'arrière. La coque est garnie d*un fort éperon en fer, 
et les flancs sont armés de deux ventrières qUl évitent 
les avaries en cas de Choc. 

Les agrès se composent : de quatre avironsi deux 
gaffes marines I une bouée de sauvetage ^ deux grap- 
pins et tous leurs cordages ; le poids total est de 250 
kilogrammes. 

11 serait désirable qaé k Société française dé Sauve- 



— 102 — 

tage fît quelques expériences avec une de ces em- 
barcations. 

M. William A. Brice expose un système d'une extrême 
simplicité qui supprime tous les dangers qu'occasîoDDe 
la mise à Teau d'un canot. 

On peut rappliquer à n^importe quelle embarcation 
en dix minutes sans l'aide d'un charpentier ; ni rouille, 
ni négligence, ni ignorance, ni coups ne peuvent le 
déranger, et il n'offre aucun obstacle, soit à la manœu- 
vre, soit aux passagers, attendu que la chaîne se 
trouve le long du bord intérieur de l'embarcation. 

Deux chaînes légères dont l'un des bouts est fixé au 
crochet de l'avant et l'autre à celui de l'arrière empê- 
chent ceux-ci de tourner et de lâcher les boules atta- 
chées aux poulies jusqu'au moment voulu. Les chaînes 
viennent se relier au milieu de l'embarcation au moyen 
d'un autre crochet, mais plus petit que les deux dési- 
gnés plus haut. 

De cette manière, dès que les chaînes ne sont plus 
réunies au centre, les crochets de l'avant et de l'ar- 
rière ne tiennent plus les boules et l'embarcation est 
libre* 

Le frein automatique portatif s'adaptant aux palans 
et porte-manteaux ordinaires, avec le dégagement, tous 
deux système de M. Brice, rendent la mise à l'eau aussi 
sûre et aussi rapide qu'il est possible de l'obtenir, 
quels que soient le temps et la vitesse du navire. Enfin, 
comme l'arrière ne peut pas tenir lorsque Ta vaut n'est 
pas accroché, il est absolument impossible de cha- 
virer. 

M. Evrard, capitaine des sapeurs-pompiers de Dra- 



- 103 — 

veil (Seine-et-Oîse), est l'inventeur d'une pompe dont 
U a gracieusement offert un modèle à la Société fran- 
çaise de Sauvetage. 

Ce système, destiné àrendrede grands services pour 
les secours et sauvetages dans les incendies, renferme 
l'application des pompes à air sur les pompes à incen- 
die de modèles anciens ou modernes. De cette façon, 
il n'est pas nécessaire d'avoir : P une seconde pompe ; 
2^ un nombre d'hommes assez considérable pour la 
manœuvre; 3® une surveillance soutenue pour qu'il 
ne soit pas mis d'eau dans la bâche de la pompe à air. 

Avec la pompe à air du capitaine Evrard, réunie à 
une pompe à incendie pouvant être appliquée sur 
toutes les autres pompes anciennes ou modernes, sans 
en changer la construction, on obtient le même résul- 
tat avec l'action d'un seul balancier. 

Une connexion détachable permet d'envoyer soit de 
l'air, soit de l'eau, séparément, ou les deux simulta- 
nément, sans qu'il soit nécessaire d'avoir plus de huit 
hommes. 

La Commission signale également le crochet porte- 
hache inventé aussi par M. Evrard. Ces deux instru- 
ments offrent les avantages suivants : économie du 
personnel, économie de matériel, promptitude dans les 
secours. 

M. Suzanne expose différents modèles de costumes 
pour pompiers qui, sous le rapport de la modicité des 
prix et de la qualité, ne laissent absolument rien à 
désirer. Aussi de nombreux certificats des conseils 
municipaux de différentes communes attestent-ils de 
l'excellence des produits de cet honorable industriel. 



M. Suzanne expose également une pompe» modèle 
Paris, à volant, qui donné une idée des soins avec les- 
quels sont construits les appareils qui sortent de sa 



maison. 



Lt secrétaire^apportâurf 
A.CHILLE OOELZER. 



Vu et approuvé. 
Le président, 
C. RICHEL. 



Les membres de la Commission, 
CALIGNY, DESCORS. 



PIÈGES ANNEXES 



SSANGE DU 16 SEPTEMBRE 1879 



^Mtr^t da discours de n. MCOUS 9 dlreclepr 

de l'OxposHffon 

A Voccasion de Vouverture de V Exposition de Sauvetage 

organisée au Palais de V Industrie 

par les soins de la Société Française de Sauvetage. 

.... Mais le sauvetage, on peut le dire, et je crois 
qu'il est permis de le dire sans offenser la légitime 
susceptibilité de cette grande Société, le sauvetage à 
l'intérieur est tout entier à organiser ; et, nous pouvons 
le déclarer, l'idée du sauvetage est tout à fait moderne. 
A la fin du siècle dernier, non seulement le sauvetage 
n'existait pas, mais quand nn navire en détresse abor- 
dait le rivage, on trouvait des riverains féroces, armés 
de crocs et d'engins de destruction pour attaquer les 
naufragés, pour leur ravir les épaves qu'ils avaient 
pu sauver et pour les massacrer impitoyablement, s'ils 
n'abandonnaient pas les misérables restes d'un mal- 
heur commun. 

A ce moment les jurisconsultes maritimes distin- 
guaient, dans les dangers de la mer, deux sortes de 
dangers : le danger naturel, comme ils disaient, qui ré- 
sultait des récifs et autres obstacles à la navigation ; et 
le danger civil, qui résultait de la férocité et de l'avi- 
dité des riverains. Alors le gouvernement de la Répu- 
blique a dû s'en préoccuper : un administrateur a été 
envoyé par le Directoire, et a fait un rapport dans 
lequel il disait qu'en définitive les mœurs sous ce rap^ 



— 106 — 

port paraissaient s'adoucir un peu ; qu'on tuait bien 
plus rarement les naufragés, et il ajoutait : Ce sera 
surtout l'œuvre du temps et des améliorations. 

C'est cette œuvre que vous avez entreprise et vous 
êtes dans les meilleures conditions pour la conduire à 
une excellente fin. 

Quand on a à la tête d'une Société un homme comme 
réminent M. Turquet, quand on porte sur son drapeau 
cette devise : Sauver ou périr , la plus haute et la plus 
sublime devise que jamais les lèvres des hommes aient 
prononcée ; quand on a une telle devise sur un tel dra- 
peau, on a le droit de compter sur le concours de tous, 
et les quelques efforts modestes que nous avons pu 
faire en votre faveur, vous pouvez les considérer 
comme un faible à-compte de ce que nous vous devons. 

Soyez persuadés qu'en toutes circonstances vou9 
pouvez compter sur nous, pour la diffusion, pour la 
vulgarisation et pour le développement de votre grande 
œuvre sociale et fraternelle. (Applaudissements.) 



DIliCOlJRIi DC: m. TCRQIJET 

Président de la Société Française de SauTetage 

A r ouverture de F Exposition de Sauvetage ^ au Palais 

de rindustrie. 

M. TuRQUET. Au nom de la Société française de 
Sauvetage, je vous remercie, monsieur le Directeur de 
l'exposition, des excellentes paroles que vous venez 
de prononcer. 

Nos collègues et amis de la Société Centrale des 
Naufragés nous ont montré l'exemple : depuis long- 
temps, ils ont organisé sur les côtés les moyens de 
sauver les naufragés. Nous avons été frappés, nous 
les sauveteurs du territoire, de tous les besoins qui se 
révélaient chaque jour, et nous avons fondé, il y a six 
mois, la Société française de Sauvetage, qui a pour 
but de sauver les incendiés, les naufragés, les victimes 
des épidémies, les victimes de toute espèce d'accidents, 
et de plus, si jamais la guerre étrangère recommen- 
çait, de porter secours à nos chers blessés. (Applau- 
dissements.) 

Voilà, messieurs, quelle a été l'œuvre que nous 
avons voulu entreprendre ; avec le concours de nos 
amis, avec le concours de tous les Sauveteurs de la 
France, nous sommes sûrs de réussir. 

Je vous remercie, monsieur le Directeur, au nom de 
la Société de Sauvetage, des bonnes paroles que vous 
venez de prononcer. (Bravos, applaudissements.) Je 
vous remercie ensuite de l'éclat que vous avez donné 
à notre exposition. 

8 



— 108 — 

D'accord avec notre ami et architecte M. Galigny, 
vous aves fait de cette exposition quelque chose de 
digne, quelque chose de grand. Vous montrez à nos 
concitoyens ce que c'est que le sauvetage, ce que sont 
tous les engins avec lesquels nous voulons porter se- 
cours partout où il y a un danger. Je suis heureux de 
rendre hommage à notre excellent architecte M. Gali- 
gny. Comme sauveteur, M. Caligny est Tami de votre 
président ; mais comme architecte, il relève heureuse- 
ment du ministère des beaux-arts, à la tête duquel j*ai 
l'honneur d'être placé par la confiance de M. le prési- 
dent de la République; et en présence de cette expo- 
sition si bien organisée, je proposerai ce soir à M. le 
président de la République de vouloir bien nommer 
M. Caligny officier d'Académie. (Applaudissements 
répétés.) 



SÉANCE D'OUVERTURS DU OONGRBS 



lM(B4M»iirs prononcé par M. SWIaWBTBM 

Président de U i'* session 
da Congrès International de Sautetage, à Marseille, en (878^ 

Messieurs les membres du C!oQgrès, 

Permettez-moi de tous adresser quelques rapides 
paroles : Nous sommes ici pour travailler, et je le dis, 
non pas pour décourager, mais pour stimuler Totre 
zèle. 

Nous sommes iei, je Tespère, pour beaucoup tra- 
Tailler, pour faire un travail fécond et utile. Je vous 
remercie au nom de l'œuvre du Congrès d'avoir bien 
voulu consacrer la première session du (Congrès inter- 
national de sauvetage tenu à Marseille en venant 
prendre part à la deuxième session du Congrès inter-* 
national tenu à Paris. 

Messieurs les membres de la Société française de 

o 

sauvetage, vous avez devant vous un coupable, mais 
un coupable repentant. Ce coupable, c'est moi, le pré*- 
sident de l'Institut de sauvetage de la Méditerranée, 
le promoteur de l'œuvre des Congrès internationaux. 

L'idée, je vous l'ai prise, elle ne vient pas de moi, 
elle vient de vous ; je l'avais trouvée dans vos annales. 
Je l'ai mise en mouvement, en faisant fonds sur ces 
choses qui ne font jamais défaut en France : l'intelli- 
gence et le cœur des sauveteurs. 

Le premier Congrès s'est tenu à Marseille ; mais il 
était tenu à une restitution vis-à-vis de Paris ; cette 



- 110 — 

restitution, il Tient la faire, et je la fais en son nom. 
(Applaudissements.) 

Je ne tiens, vous le comprenez bien, qu'un instant, 
un court instant, et c'est mon excuse, le fautemil de la 
présidence, au nom du premier Congrès, au nom de 
la (Commission de prorogation du premier Googrès. 
Vous avez à constituer votre bureau. Laissez-moi, mes- 
sieurs, dire un vilain mot que tous excuserez parce 
qu'il est nécessaire : d'après mon expérience, un Con- 
grès n'existe que par son bureau et le bureau se 
résume par son président. Vous avez à nommer votre 
président. Permettez au premier Congrès de vous dési- 
gner le président du second Congrès, ou pour mieux 
dire de prendre au milieu de vous vos idées, vos pen- 
sées et vos sentiments et d'interpréter tout ce que vous 
pensez et vous sentez : le président du second Congrès 
ne peut être que M. Turquet. (Vifs applaudissements.) 

En nommant M. Turquet président de la deuxième 
session du Congrès international de sauvetage, nous, 
les étrangers à Paris, nous faisons acte de justice et 
de convenance. Nous reconnaissons l'accueil hospita- 
lier qui nous est fait, et, mon Dieu! tout ce qu'apporte 
de dévouement cette grande ville qui s'appelle Paris. 
(Applaudissements . ) 

Messieurs les sauveteurs de la Seine, messieurs les 
membres de la Société française de sauvetage, en nom- 
mant M. Turquet président, vous consacrez une deu- 
xième fois la présidence que déjà vous lui avez don- 
née. Et pourquoi l'aurait-il déméritée, lui qui, d'une 
façon assidue, je ne dis pas jour par jour, mais heure 
par heure, s'applique à l'œuvre du Congrès, à l'œuvre 
du sauvetage, parce que l'œuvre du Congrès, c'est la 



— 111 — 

lumière et Tœuvre du sauvetage, c'est le cœur de la 
France. (Très bien, applaudissements.) 

Donc, les uns et les autres, et par ce mode d'élection 
qui va au-dessus de tous, par acclamation, nous nom- 
merons M. Turquet président du second Congrès inter- 
national de sauvetage, et tous, en le nommant, nous 
nous rappellerons ce qu'il est, ce qu'il a fait, ce que 
proclame cette croix d'honneur si énergiquement, si 
courageusement, si dignement gagnée sur le champ 
de bataille, quand la France, se tournant vers l'étran- 
ger, tombait, mais tombait du moins avec honneur ! 
(Bravo, applaudissements.) 

Nous nous rappellerons, sauveteurs que nous som- 
mes, le sauveteur qu'il est, et s'il porte à sa bouton- 
nière la médaille de sauvetage, c'est qu'il l'a gagnée. 
(Oui, oui, applaudissements.) 

Et ensuite, messieurs, en le nommant, nous n'ou- 
blierons pas les fonctions supérieures qu'il occupe et 
au niveau desquelles son intelligence le place ! (Bravo, 
applaudissements.) 

M. Turquet est donc proclamé par mode d'acclama- 
tion président de la seconde session du Congrès inter- 
national des sauveteurs de la France ! (Applaudisse- 
ments redoublés.) 

Permettez- moi, monsieur le président, de vous serrer 
la main. 



SÉANCE D'OUVERTURE DU CONGRÈS 



DlseouM de m. VtlRQVEV 

M. Turquet prend place au fauteuil de la présidence 
et s'exprime ainsi : 

Messieurs , 

Acclamé de nouveau par les sauveteurs, c'est-à-dire 
par les gens de France qui ont montré le plus de cœur 
et d'énergie, c'est une lourde tâche que je vais prendre 
aujourd'hui. Il y a six mois, les Sauveteurs de la Seine 
m'acclamaient, eux aussi, leur président. J'ai tout fait 
pour me rendre digne de la confiance que mes cama- 
rades m'avaient témoignée. Quand il s'agissait, mes- 
sieurs, de présider les Sauveteurs de la Seine, la tâche 
était relativement facile : il s'agissait d'être prêt tous 
les jours, à chaque heure, à mettre en pratique la 
devise qui flotte fièrement sur notre enseigne, sur 
notre drapeau : « Sauver ou périr 1 » Cela est toujours 
facile, quand on a du cœur et de la volonté; mais au- 
jourd'hui la tâche que vous m'imposez est plus lourde. 
Il s'agit de diriger un Congrès, de diriger des discus- 
sions pleines de difiicultés de toutes sortes. Il s*agit 
aujourd'hui, non pas de risquer sa vie, mais de 
déterminer comment 11 faut la risquer de la façon 
la plus fructueuse ; il s'agit de déterminer aujour- 
d'hui dans quelles conditiou» nos Sociétés devront 
être organisées, quels devront être leurs rapports 
avec l'Etat; quels devront être leurs rapports entre 



- 114 - 

elles, el enfln, il y a à résoudre une dernière question, 
grave entre toutes, la question d'organisation de toutes 
les Sociétés de Sauveteurs de France. 

Par conséquent, messieurs, la tâche que vous m'im- 
posez est lourde. Je l'accepte, parce que je suis de 
ceux qui n'ont jamais refusé les responsabilités. Comme 
sauveteur, je dois aller toujours là où il y a un danger. 
Aujourd'hui, il n'y aura pas de danger; il n'y aura 
que des difficultés, difficultés sérieuses; mais avec 
votre concours, avec votre affection, avec tout ce quQ 
vous apporterez de zèle autour de moi, je suis sûr que 
le Congrès de Paris sera digne du Congrès de Mar- 
seille. (Très bien! Applaudissements.) 

Permettez -moi, messieurs, de remercier ici M. Syl- 
vestre, notre camarade, président de l'Institut de 
Sauvetage de la Méditerranée. Je le remercie des pa- 
roles beaucoup trop bienveillantes qu'il a prononcées 
à mon égard. Lui aussi, messieurs, est un cœur brave, 
ferme et courageux. Ses camarades de la Méditerranée 
savent ce qu'il a fait déjà d'actes de dévouement et de 
patriotisme ; par conséquent, les éloges qu'il m'a don- 
nés ont pour moi d'autant plus de mérite qu'ils vien- 
nent d'une bouche autorisée. 

A Marseille, l'année dernière, il a ouvert le premier 
Congrès. Vous avez pu voir, dans nos comptes rendus, 
combien ce Congrès avait fait œuvre utile. Il nous 
convie aujourd'hui à vouloir bien continuer l'œuvre 
entreprise à Marseille. Je le remercie, au nom de tous 
les sauveteurs de France, de ce qu'il a fait l'année 
dernière ; je le remercie en votre nom à tous d'avoir 
bien voulu venir aujourd'hui diriger les débats, me 
prêter son concours, son affection, et apporter ici les 



— 11b — 

lumières quHl possède déjà. Je vous proposerai donc, 
à mon tour, de vouloir bien le nommer, dès à présent, 
premier vice-président du Congrès; car il importe, 
messieurs, dans toutes les œuvres nouvelles, que ceux 
qui les ont créées, qui y ont pensé, qui en fin de compte 
les ont fait naître, soient ceux qui les élèvent et qui 
les dirigent. Quand, plus tard, les œuvres du Cîongrès 
des Sociétés de Sauveteurs de France auront grandi, 
alors leur père, celui qui les aura mises au monde, 
pourra les laisser aller; elles seront devenues grandes, 
elles seront devenues fortes, et elles pourront être 
indépendantes. Aujourd'hui, c*est au père, à celui qui 
a créé l'œuvre, c'est à lui d'être à côté de moi, le chef, 
le directeur des débats qui vont s'ouvrir. (Applaudis- 
sements.) 



SOCIÉTÉ ROYALE Dl SBOOURS 

P«ar les Péclieam et Marins aaqilrssés 

à liSMiIreB. 



Diteours prononcé au Congrès par M. Edw.-C. Lban, uerUam 
et délégué de la Société^ 2« vie&présidmù du Congrès. 

Monsieur le Président et Messieurs, 

J*ai été délégué par notre président, Sa Grâce le duc 
de Marlborough, le capitaine Honorable Francis Maude 
R. N., président de notre conseil, et par le comité géné- 
ral, pour représenter la Société au Congrès internatio* 
nal, pour lequel vous ayez eu la gracieuseté de nous 
envoyer une invitation qui nous permettra de faire 
connaître plus universellement la grande œuvre éta- 
blie en Angleterre pour venir en aide aux pêcheurs et 
marins en détresse ainsi qu'auic veuves et aux orphe* 
lins de ceux qui ont péri. Je regrette beaucoup de ne 
pouvoir m'exprimer en français ; mais je suis porteur 
de prospectus en français donnant les détails de notre 
Société et déterminant son but, et que je serai heUreux 
de remettre à toute personne désireuse d'en prendre 
connaissance* Je viens tout d*abord vous remercier 
pour l'insigne honneur que vous avez fait aux Sociétés 
anglaises, en m'élisani à une telle place dans votre 
Conseil ; et je regrette que quelqu'un de plus capable 
que moi ne soit ici pour la remplir ; permettez-moi 
maintenant d'attirer brièvement votre attention sur 
les points principaux que nos prospectus vous expli- 
queront mieux encore» 



— 118 — 

En premier lieu, la Société au moyen d'agents hono- 
raires établis sur tous les points des côtes du Royaume- 
Uni, secourt de suite tous les naufragés, les habille, 
les nourrit, leur procure les soins médicaux lorsqu'il 
y a nécessité, et se charge de les renvoyer dans leur 
famille s'ils sont Anglais et remet les étrangers entre 
les mains de leur consul respectif le plus proche ; de 
sorte que la Société peut être tout à fait considérée 
commie cosmopolite. 

En second lieu, nous assistons tous les marins qui 
souscrivent annuellement la minime somme de 3 sbel- 
lings en remplaçant leurs effets ou chaussures perdus 
pendant l'orage ou le naufrage, etc., etc., je ferai 
remarquer le bien que cette Société a fait en encoura- 
geant les habitudes de prévoyance parmi les marins ; 
et nous en avons aujourd'hui. Jlus de 50,000 souscri- 
vant leurs 3 schellings annuellement ; nous assistons 
aussi les veuves et les orphelins de ceux qui souscrivent, 
en leur donnant des sommes variant de 3 à 25 livres 
sterling (suivant les règlements) à la mort de leurs 
maris tant que leurs enfants sont jeunes ; nous secou- 
rons aussi les membres âgés nécessiteux par de petites 
sommes et finalement nous donnons des récompenses 
se divisant en médailles d'or, d'argent, mentions d'hon- 
neur ou sommes d'argent aux sauveteurs qui se signa- 
lent soit dans les hautes mers ou à l'étranger. 

En vertu d'un acte du Parlement, nous avons établi 
un refuge pour les vieux marins de la marine mar- 
chande et matelots ne pouvant plus travailler. Nous 
leur avons donné pour commencer 5,000 livres ster- 
ling et en avons formé une institution distincte et 
séparée. 



— 119 — 

4 

Nous possédons aussi un fonds d'assurances garanti 
par la Société^ permettant aux marins de s'assurer, 
moyennant des versements calculés sur les bases les 
plus libérales (nous le faisons d'ailleurs sans frais) des 
pensions variant de 9 à 45 livres sterling par an : pour 
eux lorsqu'ils parviennent à l'âge de 60 ans, et pour 
leurs veuves de 1 livre sterling et au-dessus. 

Nous donnons en secours à 11,000 ou 42,000 nau- 
fragés, et à leurs veuves ou orphelins, environ 22,000 
livres sterling, et comme nous secourons les naufra- 
gés de toutes nationalités, notre comité considère que 
nous avons droit à l'appui des Sociétés de bienfai- 
sance de toutes les nations, et nous recommandons de 
tout notre pouvoir la formation de Sociétés analogues 
dans tout pays qui aimeses marins. Cette Société em- 
pêche les abus de ceux qui prétendent être naufragés, 
car elle ne porte secours que lorsque le malheur est 
réel et prouvé. Je ne suis ici que pour représenter la 
« Société des marins naufragés», mais je vous citerai 
aussi la « Société royale humaine » et la « Société 
royale des bateaux-sauveteurs » qui toutes deux con- 
courent largement à sauver la vie des hommes. 

Vous remerciant encore au nom de notre comité 
pour le grand honneur que vous nous avez conféré, je 
vous prie de prendre connaissance de notre prospectus, 
et je serai heureux de fournir toute explication à toute 
personne désirant de plus amples informations sur 
notre organisation et notre manière d'opérer. (Applau- 
dissements.) 



Lettre de S. Ex. M. SALVADOR MARlÀ DB ÔRY 

Président da Gonieil luprème des Hospitaliers d'Espagne 

Adressée à M. te Président du Congrès, communiquée au Congrès 
par le commandeur E. Durand, délégué auprèt du Congrès 
par le Conseil suprême. 

Les Chevaliers Hospitaliers d'Espagne, invités au 
deuxième Congrès International de Sauvetage qui doit 
avoir lieu à Paris, sous les auspices de la Société 
Française de Sauvetage, le 16 du présent mois de sep- 
tembre, ont décidé en conseil suprême que vous repré- 
senteriez la Société, vu Timpossibilité pour le président 
soussigné et pour aucun autre membre du Conseil d'y 
assister personnellement, et vous donnent à ce sujet 
tous les pouvoirs nécessaires. 

Je vous dirai que Tinvitation d'assister au Congrès 
a été adressée à tous les. membres du Conseil en les 
prévenant d'avoir à faire réponse à la présidence, afin 
qu'ils puissent se réunir à vous dans cette circon- 
stance. 

Le Conseil suprême compte sur votre important 
concours, en votre double qualité de président d^hon- 
neur et de délégué du Conseil, pour que la noble insti- 
tution des Chevaliers Hospitaliers d'Espagne obtienne 
dans cette solennité tout l'honneur qui est dû aux 
immenses services qu'elle rend aux malades, infirmes 
et nécessiteux auxquels elle vient en aide ; en donnant 
à comprendre qu'elle n'est pas une œuvre renfermée 
dans des limites étroites, mais qu'elle est une vaste 
institution nationale qui s'étend sur toute la péninsule» 



— 122 — 

parfois même au dehors, et que partout où flotte sa 
bannière les malheureux de tous les partis viennent 
se réfugier sous son ombre et demander les secours 
médicaux et l'hospitalité que nous accordons gratuite- 
ment dans nos maisons de secours indistinctement à 
ceux qui viennent réclamer notre aide et notre appui. 

Notre œuvre s'étend sur les populations importantes 
de Séville, Cadix, Tolède, Alméria, Grenade, Valence, 
et un grand nombre d'autres villes, où nous avons 
organisé des conseils supérieurs, aidés dans cette 
marche progressive par un grand nombre de conseils 
de districts et de municipalités. 

Notre Société est patronnée par notre auguste sou- 
verain, S. M. le roi Alphonse XII, et par S. A. R. la 
gracieuse priDcesse des Asturies, autour des noms 
desquels se groupent ceux des prélats et des digni- 
taires de l'Église et de l'État. 

J'aime à croire que les représentants de tant de 
Sociétés et d'Institutions humanitaires seront pénétrés 
de l'importance de notre œuvre et la jugeront digne 
de figurer parmi toutes les Sociétés sœurs en raison de 
la charité qu'elle pratique. 

Je me réjouis de penser que vous ferez comprendre 
que les Chevaliers Hospitaliers d'Espagne, qui sont 
aujourd'hui au nombre de 3,600 membres, désirent 
unanimement fraterniser avec toutes les Sociétés qui 
se dévouent comme eux au culte de la charité sous 
toutes ses formes, afin que ses fruits en soient plus 
savoureux. 

Voilà ce que j'ai l'honneur de vous charger d'expri- 
mer au Congrès, vous assurant que le Conseil suprême 



— 123 — 

compte que vous voudrez bien le représenter en cette 
solennelle occasion, et que vous saurez traduire au 
Congrès ses nobles aspirations. 

Dieu vous garde de nombreuses années. 



Madrid, 29 août 1879. 



Salvador Maria de ORY. 



A Monsieur le commandeur ff. Durand^ président d'honneur 
des Chevaliers 'Hospitaliers d'Espagne^ à Paris, 



9 



CONGRES INTERNATIONAL DE SAUVETAGE 

Séaace du 1.9 septembre J.879 



ConféreuM du J»^ «• UE MBA^WAM» 

Médecin en -chef de la Société française de Sauvetage 

et des Sauveteors de la .Seine, 

Officier de la Légion d'iionneur et de l'Instruction publique. 

Messieurs et i^ers collègues, 

Je viens à la fois vous communiquer un véritable 
feit de sauvetage accompli par un de mes honorables 
confrères, assisté d'un pharmacien de Paris, et vous 
parler avec quelques détails d'une méthode aussi nou- 
velle qu'intéressante de traiter l'asphyxie par l'oxyde 
de carbone. 

Ce n'est pas le lieu de faire ici de l'érudition. Mon 
xmique but est de vous expliquer, en empruntant le 
langage de nos physiologistes les plus autorisés, le 
loieux possible le mécanisme et la théorie d'un traite- 
ment simple et pratique, qui peut rendre d'incontesta- 
bles services pour arracher à la mort les asphyxiés 
soit volontaires, soit involontaires, par les vapeurs'du 
charbon. 

Dans la séance du 11 ^octobre 1878 du Oongrès intei?"- 
ttatiocËaJi lAe sanii^age (réuni à Marseille, et sons la 
présidenoe eu tnès sjfoaqxathique M. Henri Silvestre,. 
mon savaoit iccmfirère, M. le docteur Bos a traité ma- 
giBstratement mne paiiie de ce mjet en vous parlant 
a vdc \me éloqiieDoe i6t une xohtt^é parasites des Beconrs- 



— 126 — 

à donner aux asphyxiés et des divers procédés de pra- 
tiquer la respiration artificielle. 

Comme lui, j'accorde une confiance limitée aux 
moyens accessoires, frictions, fiagellations, inspira- 
tioDS de vapeurs excitantes et irritantes. 

Comme lui, je sais que la plupart du temps 
l'absence de l'homme de l'art,, le manque d'instru- 
ments nécessaires empêchent de mettre en action toutes 
les ressources de la science moderne. 

Je ne reviendrai pas sur ce sujet important, mais je 
recommande à tous nos sauveteurs la lecture et la 
méditation de cet intéressant discours ; c'est une partie 
capitale du code du sauveteur. 

Cependant, dans le cas qui nous occupe, ces moyens 
si précieux pour les noyés, les pendus, seraient insuf- 
fisants pour rappeler les victimes à la vie. 

Vous le comprendrez sans peine. 

A l'asphyxie des pendus, des noyés, des gens étouf- 
fés sous des éboulements de terre, caractérisée par un 
état de mort apparente, par la suspension de la respi- 
ration et de la circulation, il se joint un danger de 
plus, un véritable empoisonnement par un gaz essen- 
tiellement délétère, l'oxyde de carbone, qui est le pwh 
duit d'une combustion incomplète du charbon dans un 
air confiné. 

Vous savez comment procèdent ceux qui veulent 
attenter à leurs jours par ce moyen. Ils bouchent 
toutes les issues, empêchent le renouvellement de 
l'air, allument un réchaud. Dans les premiers instants, 
la combustion est complète, il se produit de l'adde 
carbonique, gaz beaucoup moins toxique ; mais bien- 
tôt l'oxygène de l'air, absorbé par le patient et par le 



- 127 — 

feu, diminue, la combustion est lente et imparfaite 
et Toxyde de carbone se produit. L'action délétère 
augmente avec l'affaiblissement du sujet. 

L'asphyxie arrive, d'abord, par défaut d'air respi- 
rable, et, de plus, par une altération profonde dés 
globules du sang, sous l'influence de l'action de l'oxyde 
de carbone. 

Pour vous faire bien comprendre l'utilité de la mé- 
thode de traitement que je 7ous propose, il est indis- 
pensable de vous esquisser, en quelques mots, les phé- 
nomènes particuliers de la respiration normale. 

Deux mouvements particuliers sont nécessaires à 
l'accomplissement de cette fonction: l'inspiration et 
l'expiration dont mon excellent confrère, M. le docteur 
Bos, a décrit le mécanisme dans son mémoire. 

A chaque mouvement d'inspiration, la poitrine se 
dilate, le vide se produit, une certaine quantité d'air 
atmosphérique pénètre dans les poumons. 

A chaque mouvement d'expiration , véritable mouve- 
ment de soufflet, la poitrine se resserre, une certaine 
quantité d'air est expulsée au dehors. Mais l'air qui 
sort n'est pas identique avec l'air qui entre. Il a subi 
dans sa composition chimique, dans sa température 
et dans son état hygrométrique ou d'humidité, des 
modiflcations qui se rattachent à des changements 
importants dans la constitution du sang. 

L'air que nous respirons est un mélange de deux 
-gaz, l'oxygène et l'azote, dans les proportions qui sont 
sensiblement les mêmes sur tous les points du globe ; 
dans les vallées et dans les plaines, djans les villes et 
dans les campagnes — 100 parties d'air en poids ren- 
ferment 76,9 d'azote et 23,1 d'oxygène; en outre. 



noa quantité yariahle de vapeur d'eau et une très petite 
proportion d'adde carbonique, anriron 4 dix mil- 
lièmes. 

On admet généiralemenii qua ehez. Fhomme adulte et 
bien portant,, chaque inspiration, introduit dans l'appi» 
reil pulmonaire environ 500 centimètrea cubes d'air^ 
ou iin demi-litre d'air. Or, la moyenne des inspiratioiii 
étant de 18 par minute, il en résulte qu&l'liommea 
besoin de 9 litres par minute et par conséquent de 
1340 litres par heure, de 12,000 litres par jour ; ceqm 
donne en chiffres ronds et abstraction faite de la 
petite quantité d*air absorbé par la respiration, 13 mè- 
tres cubes d'air expiré d; renfermant à peu prés 
4. pour 100 de gaz acide carbonique* . 

Que se passe-t-îl dans le passage de Tàir dans le 
tissu pulmonaire, et quelle modification s'est opérée, 
quand Talr, après avoir servi à la respiration, est 
rendu par l'expiration ? 

Voici ce qu'il nous faut déterminer. 

Il- est bon de savoir qu'à chaque exprration le pou- 
mon ne se vide jamais complètement;^ après l'expira- 
tSon même la plus forte le poumon contient encore une 
quantité d'air assez considérabre. 

A chaque inspiration, l'air qui entre dans les* poo- 
mons ne fait donc qu'augmenter la proportion de celui 
qui y est déjà contenu. Cette quantité varie suivant b 
taille des individus. On peut donc faire, au besoin, 
une provision d'air dans les poumons. C'est grâce à 
cette propriété précieuse que les plongeurs parvien- 
nent à res^ter sous Feau plus ou moins longtemps, et 
que l'on peut retenir un certain temps sa respiration ; 
<î?est ce qui explique encore comment certains noyés 



— 129 — 

ont séjowné sous Feau un temps relativement long 
sans pévir, et pcar^nei ils ont p» être rappelés à 
la viev 

II rçmsf iivtâressera sans demta de savoir que Hut- 
cftinsem a inventé un appareil appelé le Spiromètre 
po«p mesurer la capaeîté vitale des pounK)ns, et est 
amvé à déterminer que pour les petites tailles elle 
était de 2 litres et demi à 3 litres ; pour les tailles 
moyennes, de 3 Htres et demi, et pour les grandes tailles, 
de 4 litres (ou 4,000 centimètres cubes). 

L^air que nous e2;pirons est moins rlehe en oxygène 
qu^ Pair que nKDus avons inspiré. 

n perd donc de Foxygène pendant son passage dans 
leer poumons. D'un autre côté, il contient une quantité 
d'aoide earboaique beaucoup plu« eonsidérable. 

Quant aux proportions d'azote, tantôt elles sont à 
peu près les mêmes dans Tair expiré et dans Fair in- 
spiré, quelquefois un peu augmentées dans Fair expiré. 

En moyenne, Fair expiré ne contient plus que 16 
pour 100 au lieu de 20 pour 100 d'oxygène. 

Il contient, au contraire, 4 pour 100 d'acide carbo- 
nique, alors que l'air atmosphérique n'en contient que 
4 dix millièmes. 

Absorption d'oxygène, exhalation d'acide carboni- 
que constituent, au point de vue chimique de la res- 
piration, deux termes liés Fun à l'autre. Ils augmen- 
tent OH diminuent ensemble. L'air expiré contient 4,87 
d'oxygène en moins que Fair inspiré et 4,26 en plus 
d'acide carbonique. La quantité d'oxygène absorbé 
peodant la respiration Femporle légèreoient sur la 
quantité d'acide cabonique exhalé. 

Cette différence existe dans tous les cas, soit d'aug- 



— 130 — 

mentatioD , soit de diminution d'absorption d'oxygène. 
Il y a là une véritable combustion des éléments du 
sang aux dépens de Toxygène inspiré ; mais un volame 
déterminé d'oxygène qui brûle du charbon donne un 
égal volume d'acide carbonique. La différence qui 
existe tient à ce qu'une partie de l'oxygène inspiré 
est utilisée à la combustion de l'hydrogène, pour pro- 
duire cette vapeur d'eau que nous rendons dans la 
respiration, et qui vient ternir le miroir placé devant la 
bouche d'une personne qui respire. 

La quantité d'acide carbonique exhalé varie suivant 
rage, le sexe, l'état de santé, suivant la quantité, la 
qualité ou la privation de nourriture, dans l'état de 
sommeil ou de veille, suivant l'élévation de la pression 
atmosphérique, suivant la température plus ou moins 
basse. Elle diminue pendant l'été, augmente pendant 
" l'hiver. 

L'alcool et les boissons alcooliques diminuent la 
quantité d'acide carbonique exhalé ; cela dure le temps 
que l'alcool met à disparaître du sang. Aussitôt après 
son introduction dans le sang, l'alcool se métamor- 
phose en aldéhyde, facile à reconnaître à son odeur 
spéciale. Ce corps très combustible s'empare avide- 
ment de l'oxygène absorbé par la respiration et cir- 
culant avec le sang. Il produit par sa combustion de 
l'acide carbonique, mais une proportion plus grande 
d'eau. Il épargne temporairement les matières grasses 
qui produisent plus d'acide carbonique, ce qui explique 
l'embonpoint des buveurs de profession. 

La température de Tair expiré varie avec la tempé- 
rature de l'air inspiré. Il sort avec une température 
supérieure à celle qu'il avait à son entrée. Il conserve 



— 131 — 

à peu près la température du corps humaiu, qui est 
en moyenne de 37® centigrades. 

Lorsque le thermomètre s'abaisse à ou au-dessous^ 
Tair expiré atteint en moyenue une température de 
30o. 

La vapeur d'eau qui se forme à la surface du pou- 
mon, et que l'air inspiré entraîne incessamment, en- 
lève donc, en moyenne, au corps un demi-kilogramme 
d'eau par vingt-quatre heures. 

Rappelons maintenant, en quelques mots, la com- 
position du sang. 

Le sang est un liquide légèrement alcalin, d'une 
couleur rouge foncée, d'une saveur un peu salée, d'une 
odeur spéciale. Le sang est constitué par deux parties 
différentes. Tune est liquide, transparente, on la nomme 
plasma du sang ; l'autre consiste en une multitude de 
petites molécules microscopiques ou globules, lesquels 
nagent dans le plasma, et sont entraînés avec lui dans 
le torrent de la circulation. 

Le plasma contient une matière incolore, dissoute 
dans le sang vivant, la chair coulante, selon la belle 
expression de Bichat, et qui n'est autre chose que la 
fibrine. 

Cette matière se coagule spontanément quand le 
aang est extrait de ses vaisseaux ; et, en se coagulant 
elle emprisonne les globules dans les mailles de son 
tissu. Ainsi formée, on lui donne le nom de caillot. Le 
sérum est constitué par îa partie liquide et non coa- 
gulable du plasma. 

Les globules du sang sont de deux sortes : les glo- 
bules rouges et les globules blancs. 
Les globules rouges, infiniment plus nombreux que 



— 132 — 

les antres, sont constitnés chez Thomme par de petits 
disques aplatis, un peu renflés snr lenr drconlSfrence, 
formés par une enveloppe et un contenu coloré. 

L*enveloppe, ainsi que le liquide visqueux contenu 
dans l'intérieur des globules, sont formés par une sub- 
stance albuminoide ayant toutes* les propriétés chimi- 
ques des matières azotées neutres. 

La matière peu abondante qui lui donne sa couleur 
porte le nom d'hémalosine ; 

L'hématosine ou matière colorante des globule» ren- 
ferme une petite proportion de sexquioxyde de fer. 

Les globules blancs sont peu nombreux, -sphériques 
^t incolores. Ils proviennent du chyte. Ils sont dans la 
proportion de 1 à 1,000 pour les globales rouges. 

Les gaz renfermés dans le sang «ont au nombre de 
trois : l'oxygène, l'azote et l'acide carbonique, qull 
est facile d'obtenir en plaçant du sang frais sous le 
vide de la machine pneumatique. 

L'oxygène vient de Tair atmosphérique, Tacide car- 
bonique et Tazote, au contraire, résultent des mutations 
et des combustions qui se produisent dans l'économie 
entière, puisque Pair expiré contient plus (J'acide car- 
bonique et d'azote que l'air inspiré. 

L'oxygène dans le sang se trouve, en grande partie, 
uni aux globules rouges. 

Le sang défibriné contenant encore ses globules et 
battu, au contact de l'oxygène, possède un grand pou- 
voir absorbant pour ce gaz; tandis que le sérum, privé 
de ses globules, en absorbe à peine un peu plus que 
l'earu. 

La fibrine jouit aussi à un haut degré du pouvoir 
d'absorber et de fixer l'oxygène. 



— 133 — 

On distingue deux espèces de sang, le sang veineux 
«t le sang artérieli. 

Le sang veineux, qui arrive de toutes les parties du 
G©rpa au poumon, pour y subir l'influence vivifiante 
de la respiration, s'en retourne vers le cœur à l'état 
de sang artériel.. Il était rouge brun, il est devenu d'un 
rouge vermeil. Le changement de coloration, phéno- 
mène visible et saisissant, s'accomplit dans le poumon 
d'une manière presque instantanée. 

La coloration vermeille qae prend le sang en passant 
par le poumon est due incontestablement à l'absorption 
de l'oxygène de l'air •En agitant du sang veineux dans 
une atmosphère d'oxygène, il prend presque de suite 
la teinte rouge, et, par contre, en agitant du sang ar- 
tériel dans du gaz acide carbonique, le sang devient 
foncé comme du sang veineux* 

La couleur naturelle du sang est celle du sang vei- 
neux, et n*est pas due à la présence de l'acide carbo- 
nique, car, en chassant l'oxygène par déplacement, et 
lui substituaat l'acide carbonique, si„ au moyen du 
vidOy on enlève ce dernier gaz, le sang reste d'un 
rouge brun. Ajoutons encore que les pertes d'oxygène 
éprouvées par le sang ont lieu pour la plus grande 
partie dans le système capillaire, c'est-à-dire dans les 
vaisseaux les plus déliés» dans le point où la circula- 
tion est le plus lente. 

Le sang artériel contient environ 38 parties d'oxy- 
gène pour 100 d'acide carbonique, tandis que le sang 
veineux ne contient que 25 parties pour 100 d'acide 
cariaoniqUe. 

Le sang artériel renferme plus de globules que le 
âiang veineux ; le sang veineux pi^s de fibrine. 



— 134 — 

On retrouve dans le sang les trois produits généraux 
et définitifs de la digestion, le sucre, les matières 
grasses et les matières albumineuses.. 

Nous arrivons, messieurs, au phénomène le plus in- 
téressant de la respiration : 

L'échange des gaz dans les poumons. 

L'oxygène de l'air, parvenu au contact de la mem- 
brane muqueuse du poumon, entre dans le sang ; tandis 
que d'un autre côté l'acide carbonique, dissous dans le 
sang, sort de ce liquide au travers des membranes. 

Ce phénomène d'échange, ,d'absorption et d'exhala- 
tion gazeuse est déterminé par la tendance que les gaz, 
comme les liquides différents, ont à se mélanger, 
même lorsqu'ils sont séparés par des membranes ani- 
males. Il y a un courant d'entrée et un courant de 
sortie, appelés endosmose et exosmose. 

On peut reproduire avec la plus grande facilité, par 
une expérience bien simple, le phénomène capital de la 
respiration. 

Prenez une vessie de cochon, remplissez cette vessie 
de sang veineux et placez-la sous une cloche remplie 
d'oxygène; au bout de peu de temps, non seulement 
une partie de l'oxygène a pénétré dans le sang, au 
travers de la vessie, mais encore une certaine propor- 
tion d'acide carbonique est sortie du sang, et a passé 
dans la cloche. Les volumes de gaz absorbés et exha- 
lés se balancent à peu près comme dans la respiration 
elle-même. 

Des phénomènes analogues se produisent également 
si, au lieu de sang, on place tout simplement sous la 
cloche d'oxygène une vessie remplie d'une charge 
d'acide carbonique dans la proportion d'un cinquième 



— 135 - 

de son Volume de gaz — c'est ce qu'on appelle l'en- 
dosmose gazeuse. 

L'introduction de l'oxygène dans le sang et la sortie 
concomitante de l'acide carbonique s'accomplissent 
d'une manière continue, aussi bien dans les mouve- 
ments d'expiration que pendant l'inspiration, car il 
reste toujours de l'air dans les poumons, même après 
l'expiration la plus forcée. 

L'air inspiré, à peu près en quantité égale à l'air 
resté dans les poumons, se mélange de la façon sui- 
vante : celui qui entre étant plus froid tend à descen- 
dre, celui qui est resté tend à monter, à cause de la 
température plus élevée. 

Le rôle spécial du poumon, dans la respiration, se 
borne, ainsi que nous l'avons dit, à des échanges ga- 
zeux au travers des fines parois des innombrables ra- 
mifications des bronches. 

La formation locale d'acide carbonique et d'eau dans 
le poumon ne saurait être acceptée en principe, car en 
plaçant des animaux à sang froid dans des atmosphères 
d'hydrogène ou d'azote, ils continuent à expirer de l'a- 
cide carbonique, comme s'ils étaient dans l'air. Ce gaz 
provient donc d'une source autre que d'une combinai- 
son effectuée instantanément entre l'oxygène de Tair 
et le carbone des éléments du sang. 

Dans les asphyxies par submersion, par strangula- 
tion, suspension, le système veineux est gorgé d'un 
sang brun noir, ainsi que le poumon et le cerveau, par 
suite de la suspension de l'entrée de l'air dans les pou- 
mons. 

L'air confiné produit des effets analogue?. 

Lorsque l'homme ou les animaux respirent pendant 



— 136 — 

lin eertain teisps dans un iFolune d'air iiaàté, œt aîr 
ne tarde pas à être viciée à devenir irrespiraèle, as 
tout au moins nuisible. 

En 1750, aux assises •dXDld-Bailey, qui se tenai^t 
dans une pièce de 30 pieds carrés, la plupart des juges 
et des assistants périrent asphyxiés, ceux qui survé- 
cu-rent étaient près d'une fenêtre ouverte. 

En 1750, au mois de juin, 145 prisonniers de guerre 
furent enfermés dans une salle de vingt pieds carrés; 
au bout de 12 heures 23 seulement sortirent vivants- 
Le même fait s'est reproduit plus d'une fois daias la 
cale des vaisseaux négriers. 

A la suite des malheureuses journées de juin 1848, 
les effets terribles de l'air confiné se sont fait sentir 
sur les prisonniers entassés dans les souterrains de Ta 
Terrasse des Tuileries. 

C'est par le même mécanisme que la mort survient 
dans les inhumations précipitées. 

Une question importante à résoudre est celle-ci : En 
admettant que l'on soit descendu vivant dans les en- 
trailles de la terre, combien de temps la vie est-elle 
possible dans le cercueil? Les mathématiciens se sont 
livrés à des calculs, en se basant sur les proportions 
d'acide carbonique exhalé par la respiration, et finis- 
sant par rendre l'air irrespirable. Ils ont estimé que 
l'on pouvait, dans cette atmosphère confinée, vivre 
pendant une heure. Cependant un chien de forte taflle 
enfermé dans un cercueil, retiré au bout d'une lieure, 
n'a pu être rappelé â la vie. 

C'est surtout par l'accumulation dans le satrg de 
Tacide carbonique, qui le convertît ^n ssanig veineux 
proonptement, que se prodnit l^phyxie^ plofi que par 



— 137 — 

les propriétés k)xi|4ib08 4e «ce ^az assez mal détermi- 
nées. 

Mais ïéTfàe de carbose, fimisie £ur ce point ûOfAtuh 
qpà se proGbiit toutes les 'fois ^ue te charbon brûle len- 
tement au contact de l'air, jouit, au contraire, de pro- 
priétés réellement toxiques. Il suffit de placer des oi- 
seaux 4ans une Atmosphère contenant 4 ou 5 pour 100 
d'oxyde de carbone pour les faire périr à l'instant. 

En d'autres termes fl n'y a pas seulement asjBhyxie,. 
il y a empoisonnement. 

LTiydTogône sulfuré et Hiydrogène afsénîqué agis- 
sent également à dose encore plus faîble. 

Une opération contradictoire et probante est 
celle-ci : 

Une atmosphère presque entièrement composée d'o- 
xygène, 96 parties pour 4 d'azote, entretient conve- 
nablement la vie. Les oiseaux, les cabiais^ l'homme 
lui même peuvent y vivre sans paraître en souffrir. 
Les animaux y vivent presque indéfiniment, si on a le 
soin d'absorber l'acide carbonique à mesure qu'il se 
produit. 

Comment vient la mort par asphyxie ? 

Lorsqu'une cause mécanique s'oppose à la libre 
entrée de l'air dans le poumon, ou lorsque Pair est 
insuffisant, vicié ou irrespirable, la sortie de l'acide 
carbonique du jsang -se trouve diminuée. Le sang se 
débarrasse mal ou ne se débarrasse jilus de ce gaz, 
dans son passage à i^ravars les poumons. Alor£i, rece^ 
vant peu ou point d'oxy^r^i^ 6t recevant toujours de 
l'acide carbonique, il ne tarde pas k acquérir les qua- 
lités du saivg veineux. A cet état» il est impropre à en- 



— 1S8 — 

tretenir régulièrement les fonctions nerveuses. L'as- 
phyxie survient. 

Il est très rare que Thomme qui a séjourné plus de 
quatre ou cinq minutes sous Veau puisse être rappelé à 
la vie. 

L'action non vivifiante du sang veineux sur le sys- 
tème nerveux réagit, par l'intermédiaire de ce sys- 
tème, sur les battements du cœur, qui tout en persis- 
tant sont altérés dans leur rythme et leur énergie. 
Elle se complique aussi de l'embarras apporté à la cir- 
culation capillaire dans les vaisseaux les plus fins, 
et notamment de la circulation capillaire dans les 
poumons. Ce sont même ces derniers phénomènes, 
conséquence immédiate du trouble nerveux sur la cir- 
culation par suite de la non oxygénation du sang, qui 
expliquent la rapidité de la mort, bien plutôt que la 
non oxygénation du sang elle même. L'absence d'oxy- 
gène, en modifiant la composition du sang, constitue, 
il egt vrai, le point de départ et l'essence même de 
l'asphyxie, mais l'arrêt de la circulation dans les pou- 
mons en précipite le résultat. 

Chose importante à savoir, messieurs : 

Les animaux nouveau-nés, des jeunes chiens, peu- 
vent séjourner sous l'eau une demi-heure sans périr. 
Buffon a répété plusieurs fois la même expérience sur 
le même animal en ayant le soin de le laisser respirer 
un certain temps après la première expérience. 

Cette qualité se perd au bout de quelques jours, par 
l'occlusion naturelle du trou de Botal et du canal arté- 
riel, qui font communiquer les deux cœurs entre eux 
et qui permettaient la circulation pendant un certain 
temps, en retardant la mort jusqu'à ce que le sang 



— 1?9 — 

eût consommé la plus grande partie de son oxygène. 
Ces faits nous expliquent comment des enfants nou- 
veau-nés, retrouvés dans des mares ou dans des fosses 
d'aisances, ont pu être rappeléâ à la vie, alors que tout 
espojr de salut semblait perdu ; comment un enfant 
caché sous les cendres, encore tièdes, a pu être ra- 
nimé par une respiration artificielle, près d'une heure 
après y avoir été enfoui. 

Il faut se tenir en garde contre de pareils événe- 
ments, et lors même que le temps qui s'est écoulé de- 
puis la submersion des nouveau-nés paraîtrait incom- 
patible avec le maintien de la vie, on doit essayer 
néanmoins les moyens usités en pareil cas. Dans un 
cas analogue, le savant professeur Brouardel est par- 
venu à rappeler à la vie, après deux heures de soins^ 
un enfant nouveau-né auquel il a pratiqué des inhala- 
tions d'oxygène. Cet enfant, quoique très chétif, existe 
aujourd'hui. C'est à l'oxygène qu'il doit son salut. 

Dans son remarquable traité de V Influence de la près- 
sion de l'air y Jourdanet rappelle les phénomènes bien 
connus du mal des montagnes : les syncopes, les ver- 
tiges, les vomissements, la lassitude. et la prostration. 

L'anéantissement de la volonté, la défaillance que 
détermine sur les travaux de l'esprit le séjour d'une 
altitude élevée, n'ont pas, selon lui, d'autre cause que 
l'insuffisance de l'oxygène contenu dans l'air respiré. 
Les récentes recherches de P. Bert, faites dans une 
boîte à décompression, semblent confirmer les idées 
de Jourdanet sur le mal des montagnes. Il con- 
clut que Tanoxyhémie ou défaut d'oxygénation du 
sang, qui amène le mal des montagnes, a tout à la fois 
une raison physico-chimique et des raisons physiologi- 

10 



— 140 — 

ques, rappauvrissement en oxygène du sang d'un indi- 
vidu placé sous une faible pression, dépendant à la fois 
de rinsuflSsance du brassement séro-sanguin infra-pul- 
monaire et de la moindre capacité du sang pour Toxy- 
gène. • 

Par une seule inspiration d'oxygène il faisait cesser 
les accidents produits par la décompression. 

C'est ce moyen qui est mis aujourd'hui en usage 
pour les aéronautes dans les ascensions les plus éle- 
vées, et c'est celui qui avait été adopté pour ces mar- 
tyrs de la science, Sivel, Crocé-Spinelfî et Tîssandier. 
On avait préparé un mélange contenant 65 parties d'o- 
xygène pour 35 parties d'air atmosphérique. 

P. Bert a démontré aussi que l'oxygène à la pres- 
sion de trois ou quatre atmosphères est un gaz toxique 
^t cause des accidents convulsifs, tétaniques, analo- 
gues à ceux causés par la strychnine. Le cœur bat 
lentement, la température s'abaisse, le sang noircit 
comme le sang d'un sujet asphyxié. 

Il tue en arrêtant les oxydations intra-organîques, 
c'est-à-dire en empêchant l'oxygène d'agir cftimique- 
;ment sur nos tissus et sur le sang. 

Comme traitement de l'asphyxie, les résultat» «igna- 
lés par les auteurs doivent faire souhaiter la vulgari- 
sation de l'emploi de l'oxygène. 

Godwin d'Edimbourg, dès 1876, fit les premières 
tentatives d'insufïïation d*oxygène dans le cas de 
mort par submersion. 

Trousseau, Demarquay, Duroy, Ozanam» obtinrent 
djes succès dans le cas d'asphyxie ou mieux d'intoxica- 
tion par l'oxyde de carbone. 

Dans un cas d'empoisonnement par le laudanum 



(une cuillerée à boucbe), Trousseau, alors que la respi- 
ration Q6 s'exécutait plus que sept fois par minute, 
administra avec un entier succès qainze litres d'oxy- 
gène. Créquy cite un fait semblable chez un enfant. 

On a encore utilisé les inhalations dans l'empoison- 
nement par le gaz d'éclairage (Scierking), par le gaz 
émané des fosses d'aisances, puis dans l'empoisonne- 
ment par le phosphore, par les vapeurs de chloro- 
forme. 

Mode d'administration : 

La difficulté de se procurer aisément de l'oxygène 
en abondance, d'obtenir à peu de frais et rapidement, 
un gaz chimiquement pur, fut longtemps un obstacle à 
la vulgarisation de l'emploi de l'oxygène. 



Anjourd'hui, grâce à l'appareil de M. Limoorin, 
pharmacien distingué de Paris, on peut avoir, dans 



— 142 — 

des ballons de caoutchouc, des réserves de gaz oxy- 
gène ; ces réserves pouvant d'ailleurs se conserver 
plusieurs mois sans modification chimique sont, dès 
lors, utilisables instantanément dans un cas donné, 
l'asphyxie, par exemple. 

L'appareil Limousin se compose d'un ballon de caout- 
chouc muni d'un tube armé de robinets ; ce tube com- 
munique avec un flacon laveur. On fait, à l'embouchure 
dont est muni le flacon laveur, des aspirations lentes, 
une simple pression en augmente le débit ; un robinet 
permet d'ailleurs de régler l'arrivée du gaz. 

Les produits de la respiration sont rejetés en expi- 
rant par le nez. 

L'interposition d'un flacon laveur épargne au malade 
l'odeur désagréable du caoutchouc et l'entraînement 
de certaines poussières irritantes dans les bronches. 

Dans le cas d'asphyxie ou de suffocation complète, il 
convient d'employer l'oxygène au moyen du tuie laryn- 
gien de Ohausdery qu'on substitue à l'embouchure or- 
dinaire de l'appareil. 



\ 




M. Limousin a fait construire pour ces cas acciden- 
tels un tube spécial à double courant qui permet de 
faire entrer l'oxygène par un des conduits (d), tandis 
que l'excès de ce gaz ou les produits gazeux accumulés 
pans les conduits aériens peuvent s'échapper par Tautre. 



— i43 — 

On met le tube (a) en communication avec le réser- 
voir à oxygène et on maintient le robinet (b) ouvert. 
Il suffit de le fermer pour arrêter la sortie du gaz, si 
on le juge utile. En exerçant sur le ballon en caout- 
chouc une pression graduée, on fait entrer le gaz dans 
les organes respiratoires. 




L'emploi de l'oxygène dans l'asphyxie avec cet. ins- 
trument supprime la pratique répugnante et cependant 
indispensable, dans bien des cas, de l'insufflation de 
bouche à bouche. 

Chez les asphyxiés par submersion, il est souvent 
utile, avant de pratiquer les inhalations, de débarras- 
ser la cavité buccale et le larynx des mucosités qui les 
remplissent presque toujours ; on se sert dans ce cas 
du spéculum laryngien du docteur Labordette et d'une 
éponge fixée à une baleine flexible. 

Pour déterminer la pénétration du gaz dans les pou- 
mons, on devra en même temps faciliter chez le malade 
les mouvements respiratoires par l'abaissement et le 
soulèvement alternatifs de la cavité thoracique. 

Etudions maintenant le mode d'action de l'oxygène 
dans l'empoisonnement par l'oxyde de carbone. 



— 144 — 

Pardonnez-moi, messieurs» si j'ai lassé votre atten- 
tion et abusé de votre bienveillance en vous exposant 
si longuement les curieux préliminaires sur les phéno- 
mènes physico^himiques de la respiration et sur Tim- 
portance du rôle que joue l'oxygène dans notre exis- 
tence. Vous l'admettrez sans peine, en sachant que la 
croûte terrestre en contient près de la moitié de son 
poids, qu'il entre pour les huit neuvièmes dans la com- 
position de l'eau, pour plus d'un cinquième dans celle 
de l'air, et qu'il existe eu forte proportion dans la subs- 
tance de tous les êtres organisés. 

Que se passe-t-il dans l'asphyxie par Toxyde de car- 
bone? 

Le célèbre Claude Bernard a démontré par des expé- 
riences que ce gaz, en se combinant avec les globules 
rouges, chasse l'oxygène et ne permet plus à un oxy- 
gène nouveau d'y pénétrer. Tel est le mécanisme de la 
mort rapide par asphyxie directe, dans les cas d'em- 
poisonnement par l'oxyde de carbone. 

Il y a donc là plus qu'uue asphyxie ou suspension 
de la respiration; il y a maladie du sang, et c'est ce 
qui explique pourquoi il n'est pas rare de voir suc- 
comber des malades deux ou trois jours et même plus 
après l'accident, bien qu'ils aient été soustraits à l'ac- 
tion immédiate des gaz délétères. 

Cette maladie du sang est démontrée péremptoire- 
ment par l'examea de ce liquide au moyen du spectre 
solaire, une raie spéciale indique la modification chi- 
mique du sang et l'altération des globules. 

Voilà le danger qu'il faut conjurer, et qui constitue 
l'urgence du moyen de traitement que je vous propose, 
à l'exemple de plusieurs de mes distingués confrères et 



— 145 — 

de praticiens habiles : Trousseau, Brouardel, Lance- 
vaux, Paul Bert, Constantin, Paul Linas, Créquy, 
Ozanam, Duroy, Limousin et autres. 

CTest dans ces conditions surtout qu'il est nécessaire 
d*exciter le malade, de ramener la respiration et la 
sensibilité par tous les moyens possibles. Si, en effet, 
on abandonne les asphyxiés à eux-mêmes, ils tombent 
dans une espèce do léthargie, qui doit les conduire 
fatalement à la mort. 

Ainsi, dans le cas cité par M. le docteur Créquy, 
tant qu'on excitait la malade, soit en cinglant la poi- 
trine avec des linges mouillés, soit en lui faisant res- 
pirer vingt litres d'oxygène, la respiration devenait 
plus facile, la sensibilité s'éveillait; mais Tabandon- 
nait-on à elle-même pendant quelques heures, elle re- 
tombait dans un sommeil profond, dont on ne pouvait 
la retirer que par de nouvelles excitations. 

« U n'est pas douteux pour nous, dit notre honorable 
confrère, que si on eût cessé trop tôt le traitement, la 
patiente eût succombé à ce ralentissement des fonc- 
tions respiratoires. > 

Nous dirons la même chose pour la malade dont 
nous allons vous raconter l'histoire, et quia été sauvée 
par la persistance des inhalations d'oxygène et le 
dévouement du docteur Coignard et de M. Duflot, 
pharmacien . 

L'oxygène, ainsi appliqué, réagit sur les globules 
rouges du sang, restés intacts, permet à l'acide car- 
bonique d'être chassé du poumon et favorise ainsi la 
nouvelle oxygénation du sang ; il rétablit la sensibi- 
lité nerveuse, l'activité du cœur, avec le retour de la 



— 140 — 

fonction de la respiration, c'est-à-dire delà viviflcation 
du sanc^, qu'on nomme hématose pulmonaire. 

A ces moyens nous avons cru devoir ajouter un auxi- 
liaire puissant, Tinjection sous-cutanée d'éther sulfuri- 
que, qui se pratique avec la plus grande facilité et sans 
danger aucun avec la petite seringue de Pravaz, que 
je vous présente, au moyen d'une piqûre peu profonde 
sous la peau. 

Dans les cas qui nous occupent, il est urgent d'agir 
vite, le danger est pressant. Or, vous connaissez l'ac- 
tion presque instantanée de l'éther sulfurique, ce corps 
si volatil qui bout à 35 degrés. 

Introduit sous la peau, il est immédiatement, en 
quelques secondes, absorbé, transporté par le torrent 
circulatoire dans tous les points de l'économie, il va 
exciter le cerveau, le système nerveux et compléter 
l'action stimulante de l'oxygène sur le poumon et sur 
le cœur, ces trois organes importants qui constituent, 
selon la magnifique expression de Bichat, le trépied 
vital. 

Mettre entre les mains de tous, médecins ou simples 
sauveteurs, des moyens faciles à appliquer, exempts 
de danger, aussi puissants que rationnels dans leur 
action, tel a été mon but, heureux si j'ai pu vous con- 
vaincre par ma trop longue dissertation, et vous appor- 
ter un procédé nouveau, héroïque, pour combattre les 
dangers inhé:*ents à l'asphyxie par l'oxyde de car- 
bone ! 

Permettez-moi de joindre l'exemple au précepte et 
de vous donner connaissance du fait de guérison qui 
m'a été communiqué, sur ma demande expresse, par 
mon dévoué confrère, M. le docteur Coignard, que je 



— 147 — 

félicite ici publiquement de sa bonne action, ainsi que 
son aide, M. Duflot. 

Relation de M. le docteur Coignard. 

<c Un cas grave d'empoisonnement dû à l'oxyde de 
« carbone, traité par les injections hypodermiques 
« d'éther et les insufflations d'oxygène. 

« Dans les premiers jours de janvier 1879, je fus 
* appelé avoir, dans la maison que j'habite, une femme 
« qui s'était asphyxiée involontairement par l'oxyde 
« de carbone. 

« Voici dans quelles circonstances : 

« Cette femme, cuisinière dans la même maison, 
« avait l'habitude, chaque soir, d'emporter un petit 
« réchaud rempli de braise bien brûlée. 

« Probablement, ce soir -là, son charbon n'était 
< brûlé qu'imparfaitement, les voisins l'entendirent 
« marcher jusque vers onze heures, et le matin ils en- 
« tendirent dans sa chambre des ronflements. Cela 
€ ne leur causa de l'inquiétude que vers neuf heu- 
« res, parce que d'habitude elle vaquait de meilleure 
c( heure à ses occupations. 

€ On entre dans sa chambre, et effrayé par l'état 
c< dans lequel se trouvait cette femme, on vint me 
« chercher vers neuf heures et demie. 

« Lorsque j'arrivai, la chambre était parfaitement 
« aérée, il n'y avait nulle odeur. 

< La malade était couchée sur son lit, ronflant et 
« expulsant par la bouche une grande quantité de 
« salive. 

« Si la face n'eût été pâle, j'aurais hésité, j'aurais 



— 148 — 

« cra à une hémorrhagie méûiûgée ou à une hémor- 
u rhagie ventriculaîre. 

€ Tous les muscles étaient tétanisés, il était impos- 
<c sible de faire plier l'une ou l'autre des articu- 
« lations. 

« Les commémoratifs axèrent le diagnostic. 

c Cette femme me paraissait mourante, mais dans 
« tous les cas d'asphyxie il est de règle de faine tou/^ 
4 les efforts possibles pour rappeler les malades à 
« la vie. 

« J'envoyai immédiatement chercher de l'oxygène, 
€ et je fis, sur Theure, une injection sous-cutanée de 
« deux grammes d'éther. 

« Résultat apparent nul. La malade ne manifesta 
tt pas la moindre sensibilité, mais la respiration parut 

< plus facile. 

« Après vingt-cinq minutes je recommençai, puis 
» vingt-cinq minutes après je fis encore une autre 
« injection — injections, en tout, 10 gr. d*éther. 

« Le tétanisme parut céder après trois heures, pen- 
€ dant lesquelles j'avais injecté l'éther de vingt-cinq 
« en vingt-cinq minutes. 

« L'oxygène arriva vers dix heures et demie, et im- 
« médiatement, et sans discontinuer, on lui flt faire des 
a inspirations jusqu'à onze heures du soir. 

« Vers trois heures de l'après midi, la malade gro- 
€ gnalt lorsqu'on la piquait, le danger paraissait donc 
« moins imminent, mais elle ne recouvra la senfiibUité 
« que le lendemain à six heures du matin, heure à 

< laquelle elle était tout a fait hors de danger, — l'ex- 
4c citation carbonique dura douze ou quinze heures et 
« l'anurie soixante heures. 



— 149 — 

« Depuis, cette femme va tout à fait bien. 

€ Les injections hypodermiques d'éther ont été em- 
« ployées déjà bien des fois, et souvent avec succès, 
« dans les grandes hémorrhagies, posl parfum, qui 
M laissent les femmes inanimées, pour réveiller les 
« fonctions des nerfs : je crois aussi qu'on les a em- 
« ployées dans les traumatismes : je ne sache pas 
€ qu'on en ait fait l'application dans les asphyxies. 

« Les inhalations d'oxygène me paraissent avoir eu, 
€ dans ce cas particulier, une salutaire influence très 
« compréhensible d'ailleurs, les hématies non combi- 
€ nées à l'oxyde de carbone se sont chargées d'une 
« quantité plus considérable d'oxygène, et ont suppléé 
« celles qui étaient inertes. 

€ Peut-être serait-il bien d'avoir, dans tous les postes 
« de secours aux blessés, des ballons d'oxygène tout 
€ préparés, car ici, malgré l'activité des gens qui se 
« sont prêtés à secourir celte malheureuse, et en par- 
« culier M. Duflot, pharmacien, je n'ai pu avoir de 
« Toxygène qu'une heure et demie après mon arrivée. 

« Signé : D' Coignard. » 

Quelques observations qui peuvent être utilement 
jointes au résumé de M. le docteur Coignard, par 
M. Duflot, pharmacien: 

« 1° Sur l'effet physique de chaque injection. A la 
€ piqûre, rien ; mais à la poussée du liquide, une ins- 
« piration profonde et une détente musculaire instan* 
« tanée, suivies d'un retour immédiat à l'état antérieur. 

« Ce phénomène s'est accentué au fur et à mesure 
« que les inhalations ont été données, il est surtout 
« devenu très net et le retour à l'état comateux moins 



- 150 — 

< rapide quand les inhalations d'oxygène ont été 
^ pratiquées; 

« 2* Les injections d'éther sulfurique étaient de 

< 2 centimètres cubes, soit 1 gr. 40 centigr., données 
« en deux fois coup sur coup, mais la quantité totale 
« d'éther employée a été de 12 à 13 grammes. 

« L'éther employé était Téther à 0,722 de densité 
« marquant 65® ; 

« 3** Nous avons employé quatre ballons de 30 litres 
« d'oxygène, soit 120 litres en douze heures; 

« 4** Vers onze heures, on avait administré un lave- 
« ment purgatif, mais il n'a pu être gardé ; 

« 5® A la suite de cet accident, il y a eu chez cette 
« femme des insomnies et des cauchemars qui n'ont 
€ cédé ni aux opiacés, ni au chloral, mais que le bro* 
« mure de potassium a fait disparaître au bout d'un 
« mois seulement et en portant la dose à 4 grammes 
« par jour prise en une seule fois, le soir. 

< Signé : Duflot, pharmacien. » 

Messieurs et chers camarades, 

Je termine cette communication par un vœu parti 
du cœur. 

Laissons à d'autres, plus ambitieux que nous, le 
soin cruel et le souci de consacrer leur intelligence, 
leurs forces, leur fortune à la création d'engins de plus 
en plus meurtriers, de milliers de canons destinés à 
écraser les peuples, à faire des veuves et des orphe- 
lins. 

Nous, sauveteurs de toutes les nations, au nom de 



- loi — 

la fraternité upiverselle, ce principe essentiellement 
civilisateur et chrétien, unissons nos efforts dans un 
but commun; demandons, dans nos expositions, ces 
luttes de la paix, si riches et si fécondes en résultats 
utiles; demandons à la science, à l'industrie, leurs se- 
crets, leurs découvertes admirables, pour conserver la 
vie humaine, notre trésor le plus précieux; pour dimi- 

« 

nuer la mortalité de nos petits enfants bien-aimés, les- 
poir de la patrie ; pour arracher à tous les dangers nos 
semblables dans les guerres, dans les épidémies, dans 
les naufrages, dans les inondations, dans tous les 
malheurs publics ou privés. 

Quelle que soit notre opinion, notre conviction ici- 
bas, nous pourrons dire avec le calme d'une conscience 
pure et satisfaite, à l'heure du dernier sommeil : 

« J'ai bien vécu et bien mérité de mon pays, notre 
« chère France. » 

Docteur de Beau vais, 
Médecin en chef de Mazas. 



A rissue de la conférence, M. le docteur de Beauvais, 
avec l'assistance de M. Tréhyou, pharmacien en chef 
de la Société française de Sauvetage, fait la démons- 
tration expérimentale de la préparation instantanée du 
gaz oxygène, au moyen d'un petit appareil portatif^ dû 
à M. Limousin, pharmacien distingué de Paris, qui, 
avec une obligeance parfaite, a non seulement mis ses 
aides et ses appareils à notre disposition, mais encore a 
bien voulu nous confier les clichés tirés de son récent 



— 1B2 - 

ouvrage iutitulé : Contribution à la pharmacie et à k 
thérapeutique (1), pour en joindre la reproduction dans 
notre bulletin. 

L'appareil en question, dont nous donnons ici la 
figure, se compose d'une petite comue en fonte d'acier, 
polie au tour. 



Celte cornue est formée par deux calolles hémisplié- 
'riques qui s'adaptent rigoureusement l'une sur l'autre 
-et qui sont maintenues par un systèioe de vis, qui rend 
la fermeture totalement hermétique, sans qu'il soit 
nécessaire de luter chaque fois l'appareil. La calotte 
supérieure porte une rainure dans laquelle vient s'a- 
dapter le rebord circulaire en saillie de la partie infé- 
rieure, qui a sensiblement la forme d'une capsule mé- 
tallique. Un flacon laveur de 1 à 2 litres de capacité, 
•une lampe à alcool et un balloa en caoutchouc coio- 
plètent le système. 
Pbnr le faire fonctionner, rien de plus simple : 
On met dans la cornue un mélange, fait dans les pro- 
portions ordinaires, de chlorate de potasse très sec et 

(1) Ouvrage ddité par Asselin et C (1878-1879), Paris. 



de peroxyde de manganèse bien pur, et surtout ne 
contenant nî chlorures ni nitrates (100 gr. de chlorate 
de potasse et 40 gr. de manganèse). 

On visse alors solidement la cornue, on la réunit au 
flacon laveur contenant une solution de potasse caus- 
tique, et on allume la lampe à alcool placée au-dessous. 

Le gaz oxygène se dégage presque instantanément 
et se rend dans le réservoir en caoutchouc qu*on a, 
par un raccord disposé à cet effet, réuni au petit tube 
du laveur. 

En quelques minutes, on peut obtenir, dans le ballon 
en caoutchouc 4ui fait ofHce de gazomètre, 30 litres de 
gaz oxygène parfaitement pur, ne troublant pas la 
solution de nitrate d'argent et ne rougissant pas la 
teinture de tournesol. 

Pour éviter la rentrée de l'eau dans la cornue, quand 
l'opération est terminée, avant d'éteindre la lampe, 
on sépare l'appareil du flacon laveur, en enlevant le 
tube en caoutchouc qui les réunit. 

Malgré le lavage dans Teau alcaline, le gaz arrive 
encore chaud dans le récipient, et il est bon de le laisser 
refroidir pendant un quart d'heure environ, avant de 
le faire respirer. 

Avec cet appareil, qui fonctionne avec une grande 
facilité, on peut, dans les postes de secours, obtenir ins- 
tantanément de l'oxygène pour ranimer les asphyxiés ; 
du reste, l'imperméabilité du ballon permet d'en con- 
server en réserve pendant plusieurs mois. 

Nous devons à M. E. Ferrand, pharmacien distingué, 
le savant auteur de l'utile ouvrage : Des premiers se^ 
cours aux empoisonnés, aux noyés et aux axphyxiés, et à 
l'obligeance de MM. J.-B. Baillière, ses éditeurs, la 



— 184 — 

figure suivante, qui représente fidèlement le mode 
d'administration par l'assistant de l'oxygène à un as- 
phyxié, ainsi que l'agencement du tube avec le ballon 
en caoutchouc contenant le gaz oxygène destiné, par 
son introduction dans les poumons, à détruire les effets 
toxiques sur le sang de l'oxyde de carbone. 

Cette démonstration expérimentale est suivie des 
applaudissements unanimes des membres du Congrès. 



MEMOIRE 

SUR LES 

Rapports des Sociétés de Sauveteurs et de San- 

iretai^e entre elles 
et airec les pouvoirs publies 

présenté par M. Nadault de Buffon, président des 
Hospitaliers Sauveteurs Bretons. 



La force des temps modernes repose dans l'associa- 
tion. 

On a commencé par les associations entre individus ; 
puis sont venues les associations entre corporations 
et nationaux, et enfin les associations internationales 
de peuples à peuples. 

Dans ces derniers temps, les Congrès nationaux et 
internationaux se sont multipliés. 

Le gouvernement français s'est associé à ce mou- 
vement en prenant, lors de la dernière Exposition 
universelle, l'initiative d'une série de Congrès, dont 
les travaux se publient en ce moment même à l'Im- 
primerie nationale. 

L'honorable M. de Marcère, alors ministre de l'in- 
térieur, définissait ainsi, à l'un de ces Congrès que 
j'avais l'honneur de présider, cette forme nouvelle de 
progrès : 

« N'est-ce pas, en effet, quelque chose de nouveau 

•< 



que ces Congrès qui se réunissent de toutes parts et 
qui, par leurs résultats, inaperçus peut-être- au pre- 
mier abord, ne peuvent manquer d'imprimer une forte 
impulsion à la marche de l'humanité » (1). 

C'est un honneur pour l'Institut de Sauvetage de la 
Méditerranée d'avoir pris l'initiative du premier Con- 
grès international de Sauvetage tenu en France. 

Le Congrès a exprimé le vœu que l'on trouvât bien- 
tôt le moyen de consacrer d'une manière régulière et 
légale l'union de toutes les Sociétés de Sauveteurs et 
des Associations s'inspirant de la même pensée et 
poursuivant le même but. 

L'honorable président Sylvestre, MM. Vincent Grard 
et Roux ; Bonniot, président des Sauveteurs du Midi; 
docteur Berthereau, président des Hospitaliers d'Afri- 
que; le capitaine Godet, président des Sauveteurs de 
la Gironde ; Rogier, président des Sauveteurs de l'Aisne; 
docteur Dubois, vice-président des Sauveteurs de la 
Haute- Vienne ; Bret, président des Hospitaliers-Sauve- 
teurs de Toulouse; Bédor, président des Sauveteurs 
de l'Aube, ont appuyé le vœu du Congrès de leurs avis 
ou de leurs discours (2). 

Je me suis moi-même efforcé, dans quatre circons- 
tances, de démontrer les avantages de Tunion des 
Sociétés sous la forme fédératrice. 

(1) Voir Comptes rendus des travaux du Congrès interTiational 
pour l amélioration du sort des aveugles et des sourds-muets. 
Imprimerie nationale, 1879. Séance du 26 septembre, p. 105. 

(2) Voir Comptes rendus des travaux du Congrès de Sauvetage 
de Marseille, pages 227 à 253. 



— 157 - 

Je ne crois pouvoir mieux faire que de rappeler ici 
ce que j'ai dit alors : 

a . . . J'entends sans cesse parler des liens confra- 
ternels qui doivent unir eatre elles les Sociétés de 
Sauveteurs. Ces liens, je les cherche sans les trouver. 
C'est une aspiration, ce n'est pas une réalité. 

€ Je voudrais voir toutes les Sociétés de Sauveteurs, 
unies dans une même pensée , s'entendre dans une 
action commune effective et réelle, avec des liens lé- 
gaux et non plus seulement des liens moraux. Je vou- 
drais voir se fon ier la Fédération des Sauveteurs et la 
Ligue des gens de bien. 

« A leur tête, marcherait la Société des Sauveteurs 
de la Seine, qui comprendrait tout le parcours du 
fleuve depuis sa source jusqu'à son embouchure (Côte- 
d'Or, Yonne, Seine-et-Marne, Seine, Seine-et-Oise, 
Seine -Inférieure). Les autres Sociétés se grouperaient 
de même sur nos fleuves et rivières. Ces Sociétés se- 
raient pourvues de stations de sauvetage, afin de 
donner partout des engins de sauvetage aux sauveteurs 
et des sauveteurs aux engins de sauvetage. Chaque 
Société conserverait son autonomie; elle aurait son 
conseil, son administration, sa caisse, son drapeau ; 
mais au-dessus d'elle planerait le conseil souverain 
fédéral, qui les inspirerait de sa pensée, assurerait 
leur unité d'action, exercerait sans recours une haute 
discipline, et dont la caisse serait alimentée par un 
prélèvement proportionnel aux ressources de chaque 
association. Afin d'exciter au bien et d'entretenir par- 
tout une émulation généreuse, on célébrerait chaque 
année avec éclat, tantôt dans une ville et tantôt dans 



— ib8 — 



une autre, la fête des sauveteurs, dédiée au courage, 
au dévouement et au patriotisme » (1). 



« Oui, le temps est venu où il faut que toutes les 
Sociétés de sauvetage et de sauveteurs, hospitaliers, 
humanitaires et philanthropiques de la France et de 
l'étranger s'unissent par un lien légal, afin de ne plus 
représenter qu'une seule pensée et un seul bras. Le 
temps est venu d'opposer aux armées qui détruisent 
l'armée de ceux qui eau vent et de donner un drapeau 
international et universel aux soldats de la paix. 

€ Les Sociétés de sauveteurs, aujourd'hui dissémi- 
nées et sans lieu sérieux les unes avec les autres, ga- 
gneraient à cette entente commune le stimulant dont 
elles manquent. 

a ... La question de l'union des sauveteurs ne 
comporte qu'une seule réponse, celle -ci : Il faut cons- 
tituer la Fédération des sauveteurs de France à la* 
quelle viendront s'annexer toutes les Sociétés de sau- 
vetage et de sauveteurs, hospitalières, philanthropiques 
et humanitaires de la France et de l'étranger. — Le 
jour, que j'appelle de mes vœux, où sera fondée la 
Fédération des sauveteurs de France et la Ligue des 
gens de bien, notre pays possédera une force de plus 
pour assurer son relèvement et sa puissance. Si cette 
idée me tient tant à cœur, c'est parce que je vois au 

(1) Annales du hien^ de 1878, p. 119. (Allocution aux Sauve- 
teurs de la Seine. — 27 juillet 1878.) 



— lo9 — 



bout l'intérêt et la grandeur morale de notre chère 
patrie » (1). 



« Toutes les Sociétés demandent sa réalisation; la 
marche des idées y pousse, l'opinion publique y 
applaudira. 

« La forme actuelle du progrès est une tendance de 
plus en plus marquée des hommes à se rapprocher. Ce 
qui était national est devenu international ; les ques- 
tions touchant aux rapports de peuple à peuple se 
vident dans des Congrès ; ni les frontières, ni les res- 
sentiments d'anciennes rivalités ne les empêchent plus 
de s'intéresser à leurs épreuves réciproques. . . la sym- 
pathie naît de la réciprocité des services, la force naît 
de l'union et de la masse. En ce temps de vastes asso- 
ciations d'individus et d'agglomérations de peuples, 
on ne peut plus se contenter de former des groupes, 
il faut être une armée. 

« Que tous les sauveteurs s'unissent pour former 
l'armée des soldats de la paix. Qu'ils reconnaissent la 
même loi, qu'ils pratiquent les mêmes devoirs, qu'ils 
servent la mêpae idée, qu'ils marchent d'un pas égal et 
ferme à la conquête des mêmes droits; et, après avoir 
propagé chez eux l'entente et l'union, d'où naît le 
patriotisme, ils franchiront les frontières et rappelle- 
ront aux peuples que tous les hommes sont frères et 
qu'ils ne doivent se rencontrer que pour se tendre 
fraternellement la main, pour se servir, s'éclairer, se 

(1 ] Comptes rendus des travaux du Congrès de Marseille, p. 23 1 . 
Lettre au Congrès de Marseille.) 



— 160 — 

secourir; jamais pour se détruire, Peut-être alors 
verra-t-on flotter, au-dessus des drapeaux des nations 
trop souvent appelés à se combattre, un grand et pa- 
cifique drapeau salué avec reconnaissance sur tous 
les continents, drapeau de vie et non plus drapeau de 
mort, le drapeau de la concorde et de la paix des 
peuples, — le drapeau de l'humanité » (1). 



<c Si je cherche le moyen pratique d'arriver à sup- 
primer la guerre, je crois le trouver dans l'union de 
toutes les Sociétés dont le programme poursuit un but 
hostile à la guerre. C'est aux Sociétés de sauveteurs, 
de sauvetage, hospitalières, humanitaires et philan- 
thropiques de la France et de l'étranger que revient la 
mission sainte de donner le signal d'une entente entre 
les peuples. Faisons courir à travers les frontières les 
rayons attractifs de la charité. 

« Groupons ces modestes héros du devoir et du sa- 
crifice, toujours prêts à risquer leur vie pour secourir 
leurs semblables et qui mettent leur gloire dans les 
combats qui conservent la vie au lieu de la chercher 
dans ceux qui donnent la mort. Formons la Fédération 
internationale des sauveteurs et la Ligue des gens de 
bien et nous aurons constitué Taruiée des soldats de la 
paix. 

€ Le signal a été donné par la Société internationale 
de secours aux blessés des armées de terre et de mer, 

(1) Annales du Hen, 1879, p. 105. (Seconde allocution aux 
Sauveteurs de la Seine. — 2 juin 1879.) 



— 161 — 

et Tœuvre de pacification a commencé le jour où on a 
vu les drapeaux ennemis se confondre sur les ambu- 
lances ; pendant la dernière guerre, les blessés ont été 
recueillis sur les champs de bataille par des ambu- 
lanciers portant sur leurs brassards la croix et le 
croissant. 

« Le jour où, par la diffusion des Sociétés de sauve- 
tage, les hommes trouveront sur tous les rivages d'au- 
tres hommes empressés à les secourir, sans se préoc- 
cuper ni de leur couleur, ni de leur origine, sans se 
souvenir des rivalités de peuple à peuple, des hosti- 
lités de race à race, on sera bien près de s'entendre, 
et le règne de la concorde et de la paix universelle 
pourra enfin venir. 

€ Un autre bienfait de la Fédération des peuples, 
qui suivrait tôt ou tard la Fédération des Sociétés hu- 
manitaires, serait la formation de la langue univer- 
selle » (1). 



Dans l'état actuel des choses, les Sociétés de sauve- 
teurs sont isolées les unes des autres, bien que s'ins- 
pirant de la même pensée et poursuivant un même but, 
— le sauvetage par le même moyen, — le dévouement, 
et, bien que témoignant des liens qui les unissent en 
échangeant leurs insignes et en envoyant des délégués 
à leurs fêtes annuelles. 

D'un autre côté» tandis que certaines parties du 

(1) Compte rendu publié par rimprimerie nationale. (Discours 
au Congrès des Amis delà Paix. — 28 septembre 1878.) 



territoire où ces Sociétés rendraient d'incontestables 
services en sont entièrement dépourvues, il y a des 
départements et même des villes où leur nombre est 
hors de proportion avec les services qu'elles sont à 
même de rendre, — ce qui donne lieu à des conflits et 
à de regrettables rivalités. 

Jusqu'en 1873, époque de la fondation de la Société 
des Hospitaliers sauveteurs bretons, les Sociétés de 
sauveteurs en France n'étaient guère que des Sociétés 
de secours mutuels. 

Je revendique pour la Société bretonne l'honneur 
d'avoir eu la première la pensée de compléter le sau- 
vetage individuel par le sauvetage collectif, en orga- 
nisant un service de sauvetage régulier, en donnant 
des engins de sauvetage aux sauveteurs et en assurant 
aux invalides du dévouement, aux veuves et aux 
orphelins des sauveteurs morts en se dévouant, une 
pension et un asile (1). 

C'est la voie qu'ont suivie les Sociétés fondées depuis 
ce jour, — et le Congrès de Marseille a démontré que 
telles sont bien les aspirations présentes des Sociétés 
de sauveteurs. 

Mais, pour doter d'un service de sauvetage et pour 
assurer des retraites à leurs membres, il faut une 
organisation et des ressources que toutes les Sociétés 
ne possèdent pas. 

Un des premiers résultats de la fondation que je 
propose serait de permettre de venir en aide aux So- 
ciétés dont la bonne volonté serait paralysée par le 
manque de ressources. 

(1) Statuts et règlements des Hospitaliers Sauveteurs Bretons, 
article 20. 



— 163 — 

Cette fondation permettrait de donner à toutes ces 
forces isolées une impulsion puissante et d'organiser 
en France les Sociétés de sauveteurs d'après un plan 
général et r^ulier en leur imprimant une direction 
uuique. 

La Fédération, qui ferait justice des sociétés sans 
utilité réelle, fondées dans le seul but de satisfaire de 
mesquines ambitions personnelles, assurerait aux so- 
ciétés sérieuses une représentation régulière près du 
gouvernement; suivrait, près des administrations, les 
affaires les intéressant; leur donnerait l'union, la 
force, la discipline, l'autorité; développerait en elles 
le sentiment fécond de la solidarité, sans toucher ni à 
leur autonomie ni à leur indépendance, et formerait 
un tribunal d'honneur chargé de faire observer entre 
les sociétés et les sociétaires les lois de la délicatesse 
et de la fraternité. 

Cette Fédération deviendrait le lien naturel entre 
les Sociétés de sauveteurs et les Sociétés de sauvetage 
déjà existantes et celles qui pourraient se fonder par 
la suite. 

Le Congrès de Marseille qui, en [formulant un vœu 
pour l'union des Sociétés de sauvetisige, a cru devoir 
signaler la difficulté de l'entreprise, n'a peut-être pas 
assez tenu compte de cette circonstance qu'il existe en 
France des exemples d'associations de cette nature, et 
que l'expérience a été faite, notamment par la Société 
des hospitaliers sauveteurs bretons, qui n'est autre 
chose qu'une fédération, puisqu'elle comprend les 
cinq départements de l'ancienne province de Bretagne, 
auxquels^se sont annexées la Vendée et la Charente- 
Inférieure, et qu'elle fonctionne dans d'autres dépar- 



tements, notamment dans celui de la Seine, au moyen 
de ses délégations. 

Elle a une administration centrale, une administra- 
tion sectionnaîre et sous-sectionnaire , une adminis- 
tration régionale comprenant un conseil supérieur et 
les chefs des divers services; 6 sections, 22 sous-sec- 
tions, 232 délégations, employant un personnel de 
400 fonctionnaires et agents. 

Chaque section, chaque sous-section, chaque délé- 
gation représente en réalité une société isolée qui 
s'administre elle-même, qui distribue les secours aux 
sociétaires dans les conditions ordinaires des sociétés 
de secours mutuels. Mais il y a au-dessus de ces asso- 
ciations locales une administration supérieure qui 
leur assure l'unité de direction et des ressources fixes 
au moyen de la caisse centrale formée par les verse- 
ments communs. 

Cette administration fonctionne depuis près de six 
ans avec la régularité d'une administration publique 
en assurant à la Société la force, la sécurité et la vie. 

Voilà pour la possibilité de la réalisation de cette 
partie du programme du Congrès de Marseille et du 
vôtre. 

A un point de vue plus élevé, l'union de toutes les 
Sociétés de sauveteurs de la France et de l'étranger 
serait une grande œuvre nationale et internationale. 

Au point de vue national, cette solidarité entre gens 
de cœur, toujours prêts à ce dévouer, patriotes parce 
qu'ils sont désintéressés et disciplinés, formerait ce 
que j'ai nommé la « Ligue des gens de bien ». 

Dans le bien, je vois des bonnes volontés isolées, 
mais je ne découvre nulle part une force collective; je 



— lôS — 

vois des soldats, mais je ne découvre nulle part une 
armée. 

Or, si on a pu dire, dans le monde matériel, que 
Timion fait la force, combien cette vérité ne devient-elle 
pas saisissante lorsqu'il s'agit du monde moral ! 

J'ai plus que jamais cette persuasion que l'union de& 
Sociétés de sauveteurs donnerait naissance à une nou- 
velle force sociale, capable d'exercer une action féconde 
sur les destinées de notre pays. 

Au point de vue international, la Fédération des 
sauveteurs de France et de l'étranger formerait, je 
crois l'avoir démontré (1), l'armée des soldats de la 
paix, capable d'inaugurer quelque jour l'ère de la 
concorde et de la paix des peuples. 



(1) Voir le Compte rendu du Congrès des Amis de la paix^ pu- 
blié par rimprimerie nationale. Séance du samedi 26 septembre 
1878. 



IWEOTIOIV 

CONCERNANT LE RÈGLEMENT DU PORT DES INSIGNES 

présentée par M. A. de la Narde 
administrateur de la Sêciété Française de Sauvetage^ 



Messieurs , 

La question du port des décorations et insignes, — 
question à Tordre du jour de la séance de clôlure, — 
est une des plus importantes que vous ayiez à examiner. 
Dans les questions précédentes, vous avez eu à étudier 
le sauvetage le long des fleuves, le sauvetage en cas 
d'incendie, en cas d'accidents de voitures, chemins de 
fer, etc., etc. ; rien n'a été oublié : dans l'eau, dans le 
feu, sur terre, partout vous avez voulu porter la lu- 
mière d'une aussi savante que franche discussion. 

Ici, messieurs, il s'agit d'un autre sauvetage, celui 
de rintérêt et de la dignité de vos sociétés, de vos 
sociétés qui, sans être gravement compromises, risquent 
de voir diminuer leur prestige aux yeux du public, un 
instant ébloui, mais bien vite désillusionné; du public, 
dont les réflexions pénibles, mais souvent méritées, ne 
sont pas sans atteindre les cœurs, remplis d'une noble 
fierté, de nos sauveteurs brevetés avec garantie du 
gouvernement; pardonnez-moi l'expression, mais elle 
rend toute ma pensée. 



— tes — 

Je sais, messieurs, que l'opinion que j'exprime en ce 
moment est aussi celle d'un grand nombre d'entre vous, 
et, croyez-le bien, je n'aurais pas élevé ma voix au 
sein de cette éminente assemblée sans y avoir été, 
invité par les vœux de nos camarades. 

Je viens donc appeler l'attention des honorables 
membres du Congrès international des Sociétés de 
sauvetage et de sauveteurs, sur l'abus du port des 
insignes des nombreuses Sociétés de sauvetage ou de 
sauveteurs, et prier le Congrès, dans l'intérêt et la 
dignité de ces Sociétés, de voter un règlement mettant 
un terme à ces abus. 

Tout ce que je pourrai vous dire, messieurs, à ce 
sujet, vous le savez déjà; votre esprit comme le mien 
a été frappé de ces abus, et quelque indulgents qae 
vous soyiez, combien de fois avez-vous pensé, si vous 
ne l'avez dit : « C'est trop, trop, beaucoup trop. » 

Je ne veux pas abuser plus longtemps de votre bien- 
veillante attention; les instants sont courts, et bientôt 
l'heure de la séparation va sonner ; aussi, laissant les 
paroles, je vous citerai un fait, et ce fait par lui-même 
est le meilleur et le plus puissant argument en faveur 
de la motion que j'ai l'honneur de proposer à cette 
illustre assemblée. 

C'était à une de nos dernières réunions ; le public 
entourait nos sauveteurs à leur sortie, et des regards 
d'admiration, de respect s'adressaient aux poitrines les 
plus constellées ; parfois des exclamations s'échappaient 
de la foule; — vous connaissez les foules, messieurs; 
— plusieurs sociétaires, couverts de nombreuses, très 
nombreuses médailles de Sociétés, s'offrent aux regards. 

Une voix : « C'est le président !» — « C'est leur 



- 109 — 

chef! » Vous comprenez bien ce mot, messieurs, « leur 
chef », c'est-à-dire l'élu de ses camarades, par cousé- 
quent le plus digue, le plus brave, bien que chez le 
sauveteur la bravoure n'ait pas de degrés ; quand on 
expose sa vie, on ne fait pas de réserves. 

« C'est Durécu, le grand sauveteur », s'écrie un 
autre. « C'est Jacques Fosse », dit un Méridional. Ah ! 
pauvre et cher Durécu, les croix et les médailles que 
tu portais si fièrement sur ton cœur étaient d'une 
toute autre valeur; que d'actions d'éclat représentait 
chacune d'elles, combien de fois avais-tu exposé ta vie 
pour avoir le droit de porter ces insignes du courage; 
ta mémoire est légendaire au Havre, en France, dans 
le monde entier. Ton buste, hommage de tes conci- 
toyens, domine la jetée du Nord, baignée par les flots 
que tu as si souvent vaincus; mais pour obtenir les 
autres médailles, point n'est besoin d'exposer sa vie, 
point de sacrifices, ou quelquefois des sacrifices pécu- 
niaires, et s'il y a eu un buste élevé à pareille gloriole, 
ce n'a jamais été que celui de Dupuis, aux Variétés, 
aux pieds duquel venaient déferler, chaque soir, les 
sarcasmes de la foule bafouant la vanité humaine !.. 

Attristé, j'allais m'éloigner, lorsque je vis tout à coup 
une figure bien connue de tous nos camarades, un de 
nos braves sauveteurs, qui portait gaillardement, mal 
gré son âge avancé, et ses cheveux gris et sa petite 
veste un peu étriquée; sa casquette n'avait pour tout 
galon qu'une mince ganse d'or pour la retenir sur la 
tête, et la petite veste était la petite veste d uniforme 
de nos premiers sauveteurs. Ah! ce n'était pas cossu, 
c'est vrai; mais on n'y regardait pas dans ce temps-là 
et l'on y était à l'aise pour nager ; pas de grandes 



— 170 — 

manches, p^s de galons dorés craignant Teau, pas de 
temps à perdre pour quitter Thabit : on plongeait tout 
habillé ! . . . 

Au côté gauche, sur le cœur, cinq petites médailles, 
mais quelles médailles! messieurs; les quatre mé- 
dailles officielles du Ministère de l'Intérieur et la 
médaille de la Société à laquelle ce brave homme 
appartenait, ou pour être plus juste de la Société qui 
avait l'honneur de compter ce brave homme au nombre 
de ses membres. — Cinq médailles, rien de plus; pas 
de médailles sur l'estomac, rien sur le foie, rien sur la 
rate; cela l'eût fait rire; tout sur le cœur; c'est le 
cœur qui avait tout fait, tout gagné, et le cœur était 
assez grand pour tout porter ! 

L'historique de ces médailles, le voici : 

1^« Médaille. — Deux hommes disparus sous la glace, 
retirés, puis rendus à la vie. 

2® Médaille. — Sauvetage de plusieurs personnes 
dans une inondation. 

3® Médaille. — Blessures reçues en faisant un sau- 
vetage dans un incendie. 

4® Médaille. — Blessures reçues en arrêtant un che- 

9 

val emporté. 

Rien n'y manquait ; dans Teau, dans le feu, sur 
terre, et les blessures. 

Je dis que rien ne manquait; si, messieurs, il man- 
quait quelque chose ce jour-là : c'était un regard d'en- 
couragement du public ; le brave homme passa ina- 
perçu avec sa petite veste et ses cinq médailles ; que 
voulez-vous, messieurs, cela ne brillait pas; les yeux 
de la foule, qui tiennent quelque peu de ceux des 



— 171 — 

alouettes, étaient fixés sur les miroirs éclatants qui 
les attiraient, miroirs d'autant plus éclatants que sou- 
vent leurs paillettes n'ont eu à craindre ni l'eau ni le 
feu!... 

Vous voyez bien, messieurs, qu'il faut déraciner ces 
abus. Je viens donc, au nom du bon sens, au nom des 
sauveteurs porteurs de récompenses officielles, dans 
l'intérêt de nos Sociétés, au nom de leur dignité, vous 
prier de faire cesser ces abus. 

Je vous ai signalé la maladie; opérez le malade; il 
regimbera bien un peu, mais c'est la santé que vous 
lui apporterez et il vous remerciera plus tard. 

J'ai l'honneur de proposer au Congrès la motion 
suivante : 

« Le Congrès International des Sociétés de Sauve- 
tage et de Sauveteurs émet le vœu que, dans leurs 
assemblées, l'insigne porté* soit unique pour toutes 
les Socités. » 

(Le Congrès a adopté.) 



12 



2- CONGRES INTERNATIONAL DE SAUVETAGE 

N° 6 DU PROGRAMME 



Port de la médaille d'Honneur dite Tul^al- 
rement médaille de ISauTetof^e 

Mémoire présenté par M. Bret, président des Hospitaliers 

Sauveteurs de Toulouse. 



Sur 36 millions de Français, 25,000 braves citoyens 
ont reçu, au nom du souverain ou au nom du peuple, 
— selon l'époque à laquelle ils ont exposé leur vie 
pour sauver leurs semblables, — la médaille d'hon- 
neur. Ils ont arraché à la mort près de 300,000 per- 
sonnes et on leur conteste le droit de représenter, sur 
leurs vêtements, par un bout de ruban, la modeste 
médaille qui leur a été décernée. 

Pour avoir plus que leurs camarades contribué à 
faire disparaître de la terre environ 2,000,000 d'hom- 
mes, 40,000 membres de la Légion d'honneur ont le 
droit incontesté de porter un ruban sans insigne. 

Est-il just.e que celui qui sauve soit moins favorisé 
que celui qui tue? 

L'amour de l'humanité, représenté par le sauvetage 
dans les sinistres au péril de la vie du sauveteur, est-il 
un sentiment moins digne d'estime et de faveur que 



— 174 — 

l'amour de la patrie, représenté par la bravoure du 
soldat sur le champ de bataille ? 

De plus, ne rencontrons-nous point chaque jour des 
gens distingués par un ruban représentant une croix 
étrangère qu'un caprice royal plutôt qu'un mérite leur 
a valu? Mais si, et c'est leur droit reconnu ; et près 
d'eux un brave sf^uveteur pourrait être invité à cacher 
son ruban si sa médaille n'y est point suspendue? Un 
simple agent de police interprêtant défavorablement 
le décret qui institue la médaille d'honneur, serait dans 
son droit d'infliger un afl'ront et de dresser un procès- 
verbal à celui dont TEtat a voulu « perpétuer dans sa 
famille et au milieu de ses concitoyens le souvenir de 
sa belle et courageuse conduite » ? 

Si cela a été, cela ne doit plus être; le Congrès de 
Sauvetage demandera de la sympathie, de la justice 
du gouvernement français, un décret d'un texte précis 
autorisant le sauveteur à porter, comme le fait le 
légionnaire et le décoré d'un ordre étranger, son ruban 
sans son insigne. 



PROPOSITION DE MM. HBRMITTB ET BUNO 

Délégués de Vlnstitut de Sauvetage de la Méditerranée^ 
relative à Vunification des insignes. 



Le Congrès exprime le vœu que le gouvernement 
amène à un type uniforme les insignes des diverses 
Sociétés de Sauvetage et de Sauveteurs de France. 

Le nouvel insigne serait une médaille de la dimen- 
sion de l'insigne des Sauveteurs de la Seine ; la face 
portant au milieu les armoiries de la ville siège de la 
Société; au-dessus des armoiries figurerait cette ins- 
cription : Sauveteurs de France; au-dessous serait 
inscrit le nom de la ville siège de la Société. Le revers 
serait ainsi composé : Au milieu, une double couronne 
de chêne et de laurier limitant un espace libre où serait 
inscrit le nom du sauveteur; au-dessus, le titre de la 
Société; au-dessous, la date de sa fondation. 

Cette médaille serait appendue à un ruban tricolore, 
dont les dispositions, différant du ruban accordé par 
le gouvernement pour faits de sauvetage, ne pourraient 
être confondues avec celui-ci. 

(Le Congrès a adopté la proposition de Tuniflcation 
de Tinsigne, laissant à la Commission de prorogation 
le soin de régler les détails de l'insigne et du ruban.) 



PROPOSITION PRESENTEE PAR MM. BRET 

Président des Hospitaliers' Sauveteurs de Toulouse^ secrétaire 

général adjoint du Congrès^ 

ET HDARD 

Directeur du journal le Sauveteur, délégué des Sauveteurs 
de la Nièvre^ relativement au port des insignes. 



Le CoDgrès, considérant que des abus graves se 
sont produits dans le port des insignes, serait d'avis 
d'adopter la proposition de MM. Hermitte et Blanc 
comme le moyen le plus radical d'empêcher ces abus, 
mais, sur les explications de plusieurs présidents de 
Sociétés, il décide que, pour des raisons budgétaires, 
la diversité des insignes doit être maintenue, mais 
sagement réglementée. 

(Le Congrès n'a pas adopté.) 



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".y 



PROPOSITION DE M. RENDU 

Président des Sauveteurs de l'Oise^ au sujet du type 

uni/orme des insignes. 



Je pense que si, en principe, l'idée de ramener, 
quant à présent, les insignes des Sociétés de Sauve- 
teurs à un type uniforme» est fort bonne en elle-même, 
cette réforme peut devenir une cause de désorganisa- 
tion pour les Sociétés au point de vue financier. — 
D'un autre côté, les abus qui se sont glissés depuis 
quelque temps dans le port des médailles de sociétés 
ne doivent pas être plus longtemps tolérés, sous peine 
de porter un coup redoutable au prestige des associa- 
tions de sauvetage ou de sauveteurs. 

Afin d'éviter ces deux écueils, je crois qu'il suffirait 
de décider qu'à l'avenir, il ne serait plus porté dans 
les réunions de sociétés que deux insignes : celui de la 
Société à laquelle on appartient d'une manière plus 
spéciale et principalement en raison de son domicile, 
et celui de la Société à laquelle on rend visite. 

Les insignes ayant le caractère d'une croix ou de 
toute autre décoration seraient transformés selon le 
type ordinaire. 

Si cependant le Congrès venait à décider qu'il y a 
lieu d'uniformiser le type des insignes de sociétés, Ton 
pourrait, dans ce but, créer un insigne unique formé 
d'attributs de sauvetage dont la composition serait 



— 180 — 

mise au concours et qui serait suspendu au côté gauche 
de rhabit par un ruban aux couleurs de chaque Société. 
Le nom du titulaire serait gravé ou frappé en relief 
sur le revers, et le nom de la Société serait inscrit sur 
le fond émaillé d'une barrette passée en anneau dans 
le ruban. 

Cet insigne pourrait être en argent pour les socié- 
taires qui justifieraient d'au moins un fait de sauvetage 
et en bronze pour les sociétaires bienfaiteurs ou hono- 
raires admis sans autre condition que celle de la coti- 
sation ou du service rendu à Thumanité. 

(Le Congrès n'a pas adopté.) 



PROPOSITION DE M. TAUNAY 

Délégué des Sauveteurs de la Nièvre et secrétaire des séances 

du Congrès^ relative aux insignes. 



Considérant qu'il est juste de récompenser les mem- 
bres honoraires des Sociétés de Sauveteurs et de Sau- 
vetage qui, par leur influence et leur fortune, con- 
tribuent à soutenir ces Sociétés. 

Le Congrès émet le vœu que, sur la proposition des 
présidents, il soit décerné par le bureau à ces membres 
honoraires, d'après l'importance et la durée de leurs 
services, une décoration civique avec classes, comme 
cela se pratique en Belgique et dans d'autres pays. 

Le Congrès émet le vœu que des démarches soiept 
faites auprès du gouvernement dans le but d'obtenir 
la création de cet insigne. 

(Le Congrès n'a pas adopié.) 



PROPOSITION DE M. TRBHYOD 

Pharmacien en clief de la Société des Sauveteurs de la Seine 
et de la Société Française de Satttetage. 



Messieurs et chers camarades, 

J ai rhonneur de vous soumettre quelques projets qui 
intéressent particulièrement notre Société Française 
de Sauvetage. Je n'entrerai pas dans des détails; je 
vous exposerai simplement mes idées qui, si elles sont 
approuvées par vous, seront étudiées avec soin au sein 
même des commissions compétentes que vous avez 
nommées à cet effet. 

Chacun de nous sait, messieurs, et notre médecin 
en chef en particulier, combien les secours sont lents, 
pénibles et difficiles à organiser en cas d'épidémies, 
d'incendies, d'inondations, d'accidents sur la voie pu- 
blique ; combien surtout la plupart du temps il est 
difficile d'obtenir de l'administration un brancard et 
des hommes, etc., etc., pour porter à domicile ou à 
l'hôpital les blessés qu'on nous apporte tous les jours. 
Bien souvent il faut attendre une heure, deux heures 
quelquefois !.. Pourquoi n'aurions-nous pas un matériel 
de secours dans chaque arrondissement? La dépense 
ne serait pas grande et les services que Ton pourrait 
rendre seraient immenses. 

Je propose donc, messieurs : 

P Que la Société Française de Sauvetage ait à Paris, 



— 184 - 

dans chaque arrondissement, une boîte et un matériel 
complet de secours. Ces objets seraient déposés chez 
un des pharmaciens de la Société placé au centre de 
chaque arrondissement ; 

2* Il y aurait un pharmacien et un médecin direc- 
teurs de secours dans chaque arrondissement. Ces der- 
niers seraient responsables du matériel, etc., etc., et 
seraient tenus de faire tous les trois mois un rapport 
au pharmacien principal et au médecin en chef, plus 
souvent s'il y avait lieu ; 

30 Tout sociétaire devrait être porteur d'une carte 
personnelle signée du président et portant le cachet, 
un numéro matricule et peut-être même la photogra- 
phie du titulaire. Cette carte aurait pour but de facili- 
ter au sociétaire l'accès des lieux menacés par l'incen- 
die, l'inondation, etc., etc. ; 

4P II faudrait également embrigader les sociétaires 
par arrondissement avec des chefs (capitaines, lieute- 
nants, etc.), brancardiers, femmes infirmières ; 

5® Trois bateaux sur la Seine, un à Bercy, un au 
Louvre, un troisième au pont d'Auteuil. Ces bateaux 
seraient confiés à un homme attaché à un établisse- 
ment de bains ou à une station de bateaux-mouches. 
On pourrait peut-être lui allouer une faible somme 
comme gardien du bateau qu'il ne pourrait confier à 
qui que ce soit sans la présentation de la carte officielle 
de la Société et la signature sur un cahier ad Tioc qu'il 
aurait à sa disposition pour constater l'heure de la 
prise et de la rentrée du batean. 

Pour les brancards, et en général pour tout le maté- 
riel de secours, il faudrait exiger les mêmes formalités. 



PROPOSITION DE MM. HERMITTE ET BLANC 

Délégués de V Institut de Sauvetage de la Méditerranée, sur 
une question de règlement en matière de conciliation. 



Le Congrès exprime le vœu que le règlement intérieur 
des Sociétés de Sauveteurs ou de Sauvetage interdise 
à tout sociétaire d'entrer en litige avec un autre Socié- 
taire avant de s'être présenté devant trois délégués du 
Conseil d'administration pour, contradictoi rement avec 
son adversaire, y exposer ses prétentions ; les délégués 
devront essayer une conciliation, et, en tant que be- 
soin serait, proposer aux parties l'arbitrage amiable 
de trois nouveaux délégués pris aussi dans le Conseil 
d'administration. 

(Le Congrès n'a pas adopté.) 



PROPOSITION DE MM. HBRMITTE ET BLANC 

Délégués de V Institut de Sauvetage de la Méditerranée, relative 

à la position du Sauveteur, membre d'une Société, 

tombant malade en voyage. 



Le Congrès exprime le vœu que le membre d'une 
Société de secours mutuels, dont le livret serait à jour, 
tombant malade, au cours d'un voyage, dans une ville 
où fonctionnerait une Société de secours mutuels, puisse 
recevoir, par l'intermédiaire de cette Société, l'indem- 
nité de chômage résultant de sa maladie, ainsi que les 
soins médicaux et pharmaceutiques ; ce but pourrait 
être atteint au moyen de l'une des deux combinaisons 
suivantes : 

1° Toute Société de secours mutuels verserait au 
trésorier de la commission de prorogation du Congrès 
international une quotité de sociétaire, qui, comme une 
prime d'assurance, rembourserait à qui de droit les 
payements effectués ; 

2® L'entente directe de société à société arriverait 
au même résultat si chaque société émettait deux livrets 
en blanc donnant droit aux soins médicaux et phar- 
maceutiques; dans ce cas, la Société intéressée devrait, 
dans la quinzaine de l'avis qui lui en serait donûé, 
rembourser le payement des semaines ainsi que la dé- 
pense des soins médicaux et pharmaceutiques, propor- 
tionnelle au temps de la maladie. 

(Le Congrès a adopté.) 

13 



V 



PROPOSITION PRESENTEE PAR M. BEDOR ' 

Présidenû des Sauveteurs de VAube^ 

à V effet d'obtenir une pension pour la veuve et les orphelins 
du Sauveteur mort de fait de sauvetage. 



Comme premier point, je demande qu'il soit formé 
un syndicat qui dispose d'une représentation auprès 
du gouvernement et qui soit le protecteur réel des 
sauveteurs de tous les points de la France et le défen- 
seur de leurs intérêts. 

Ensuite, il me semble qu'il serait temps de faire 
jouir enfin le soldat de la paix de tous les avantages 
dont nos lois font jouir légalement les soldats de la 
guerre. 

Le sauveteur médaillé, que retire-t-il, en effet, de 
ses exploits, comme avantage, au milieu de ceux qui 
paraissent Tadmirer le jour où il se dévoue, hors 
l'honneur d'une modeste médaille, dont on lui contes- 
tera même, au besoin, le droit de porter le ruban seul? 

Le Congrès devrait émettre un pressant désir à ce 
sujet; sa puissante voix trouverait, j'en suis assuré, 
un écho favorable dans les hautes sphères gouverne- 
mentales, pour ^ faire créer des avantages matériels à 
tous ces gens de cœur qui, malheureusement, sortent 
presque tous des rangs que l'ingrate fortune favorise 
le moins. J'ai bien des fois constaté, à leur louange, 
que les sauveteurs ménagent leur courage, leur exis- 



— 190 — 

tence, d'autant moins que leur position sociale relative 
est plus modeste, — ils oublient, en ce moment de 
suprême et sublime abnégation, femme et enfants; — 
et pourtant s'il succombe, ce trop généreux sauveteur, 
en accomplissant le plus bel acte qu'un homme puisse 
faire (sauver de la mort son semblable), il plonge 
immédiatement dans la plus affreuse misère cette mère 
et ses enfants. 

N'est-ce pas le résultat opposé que la victime, trop 
courageuse et pas assez égoïste dans ces cas, aurait 
le droit d'espérer, en rendant son dernier soupir? 

Pourquoi la patrie, sagement reconnaissantes et 
équitablement protectrice, n'établirait-elle pas des 
droits, édictés à l'avance, pour combler cefte funeste 
lacune et couper court à cette misère imméritée, en 
faisant aussi des pensions régulières à ces modestes 
héros d'un peuple honnête et si dévoué ? On fait bien, 
d'après nos lois, des pensions aux militaires qui tuent 
sous l'égide d'une regrettable légalité, et Ton établit 
des pensions à leurs veuves quand ils sont tués. S'il 
est sage de récompenrer et de protéger ces héros de 
la guerre, pourquoi ne ferâit-on pas jouir des mêmes 
avantages matériels nos soldats de la paix, qui, eux, 
ne font jamais couler que les larmes de la reconnais- 
sance, qui courent, et toujours volontairement, au 
danger pressant pour faire le bien. 

Il me suffit d'ébaucher cette idée, j'en suis assuré, 
pour que le Congrès la prenne dans ses puissantes 
mains et la fasse aboutir. 



PROPOSITION DE M. BONNIOT 

Président des Sauveteurs du Midi, 

^ur la mutualité et les assurances dans les Sociétés 

de Sauvetage, 



On a dit avec forte raison que la mutualité est ap- 
pelée à faire disparaître la misère; en effet, l'ouvrier 
honnête, intelligent et soucieux de l'avenir de sa fa- 
mille, pourra prévoir les mauvais jours en versant 
dans une caisse commune une légère cotisation men- 
suelle qui lui assure, et à lui et aux siens, les secours 
que donnent nos associations mutuelles en cas de ma- 
ladie, en prévision de la vieillesse et en cas de décès. 

Presque toutes nos Sociétés de sauvetage sont en 
même temps des Sociétés de secours mutuels, et c'est 
ce qui constitue leur principale force. 

La mutualité doit être la base essentielle de nos 
associations philanthropiques, et il appartient au Con- 
grès de Sauvetage de Paris d'en encourager la propa- 
gation et de faire valoir, auprès des Sociétés qui 
n'ont point encore créé de caisse mutuelle, les im- 
menses avantages devant résulter pour elles de l'in- 
troduction dans leur sein de cette organisation si 
utile aux classes laborieuses. 

Si l'on a vu bien souvent de grandes Sociétés huma- 
nitaires succomber malheureusement, on a pu surtout 
attribuer la cause vraie de leur décadence à l'abandon 
de leurs adhérents qui, n'y trouvant aucun avantage 



— 192 - 

personnel, ont vu leur premier zèle s'éteindre et s'en 
sont peu à peu complètement détachés. 

La mutualité, au contraire, est un lien qui attache 
le sociétaire à sa Société d'une manière presque indis- 
soluble. Il ne pourra jamais oublier qu'il a, chaque 
mois, versé son obole dans la caisse commune, que 
dans cette caisse il a une part de propriété, et qu'au 
jour du malheur il a le droit d'y puiser pour soulager 
ses souffrances et subvenir aux besoins de son inté- 
ressante famille. 

Je puis à ce sujet, messieurs, vous offrir la preuve 
de ce que j'avance, et je vous citerai l'exemple de la 
Société des Sauveteurs du Midi, dont j'ai l'honneur 
d'être président; cette Société, qui fut à son début si 
prospère et qui eût grandi encore si les malheureux 
événements de 1870 n'étaient venus entraver sa mar- 
che progressive, cette Société, dis-je, en était arrivée, 
après la guerre, à ne plus compter qu'un petit nombre 
d'adhérents ; sa caisse était vide et ses administrateurs 
découragés; mais, aux jours de splendeur, on avait 
fait acte de prévoyance en opérant un versement à la 
caisse de retraites, fondée par l'État en faveur des 
Sociétés de secours mutuels, et cet acte de prévoyance 
a seul empêché sa décadence complète. 

Les cinquante membres qui sont restés sur la brèche 
ont voulu que la Société fût encore, et leur énergique 
volonté a triomphé de tous les obstacles. Aujourd'hui, 
messieurs, nos finances sont des plus prospères et les 
cinquante sociétaires de 1874 sont devenus les quatre 
cents d'aujourd'hui. Je puis donc dire, et j'en suis 
heureux, que c'est la mutualité seule qui a sauvé 
notre association d'une perte certaine. 



-- 193 — 

Plusieurs moyens existent qui peuvent apporter à 
nos Sociétés des avantages inappréciables, et en pre- 
riiier lieu je place la création de caisses de retraite 
qui, moyennant un faible versement annuel, leur per- 
met de donner à leurs membres, quand la vieillesse est 
venue, une pension viagère qui varie suivant Timpor- 
tance des versements effectués. Cette question a été 
bien souvent traitée par des hommes de haute compé- 
tence, elle est généralement connue, et je ne crois pas 
avoir besoin de m'appesantir sur les avantages qui 
doivent, pour nos Sociétés, résulter de semblables 
créations. 

Je veux vous parler surtout de l'assurance collective 
en cas de décès, contractée avec TEtat au profit de 
nos sociétaires, qui leur permet, au moyen d'une prime 
annuelle des plus légères, de laisser à leur famille un 
petit capital après leur mort. 

Les Sociétés donnent au travailleur les moyens de 
combattre la maladie et la vieillesse, ces deux terribles 
fléaux de notre existence, mais il est pour notre pauvre 
humanité une cause de misère plus grande : la mort, 
dont il faut prévoir les effets. 

La mort, frappant le travailleur, atteint en même 
temps ses enfants et sa femme, non seulement dans 
leurs affections les plus chères, mais encore dans leurs 
moyens d'existence. 

Nos Sociétés sont généralement tenues par leurs 
statuts de subvenir aux frais funéraires de leurs mem- 
bres décédés et de donner quelques secours à leur veuve 
ou à leurs orphelins, mais Texécution de cet engage- 
ment est toujours onéreuse et il est bien souvent diffi- 
cile à tenir, et l'on a vu des Sociétés, au moment d'une 



— 194 — 

épidémie, se trouver dans la nécessité de refuser, non 
seulement les secours à la famille, mais encore jusqu'au 
modeste convoi funèbre, cette suprême consolation de 
Touvrier. 

La loi du 11 juillet 1868 est venue combler cette 
lacune regrettable par la création d'une caisse d'assu- 
rances en cas de décès, sous la garantie de FEtat, et a 
autorisé les Sociétés de secours mutuels à assurer sur 
la tête de chacun de leurs membres une somme payable 
à leur décès. Cette assurance collective permet aux 
Sociétés d'équilibrer leur budget et de se mettre à l'abri 
de charges imprévues. Elle est en même temps, pour 
les sociétaires, une garantie que la Société à laquelle 
ils appartiennent sera toujours à même de tenir ses 
engagements à l'égard de leur famille. 

Dans le but d'encourager les Sociétés à entrer dans 
cette voie de progrès, l'Etat subventionne largement 
cette caisse et a réduit aux dernières limites le coût de 
la prime à payer pour chacun. Celte prime, qui varie 
suivant l'âge et qui est de 0,85 0/0 à 17 ans, de 1 fr. 10 
à 40 ans et de 2 fr. 82 à 60 ans, donne une moyenne 
générale de 1 fr. 400/0, ce qui représente 1 fr. 40 pour 
100 francs, 7 fr. pour 500 francs et 14 fr. pour 1,000 
francs, capital maximum indiqué par la loi de 1868. 

La même loi a créé aussi une caisse d'assurances en 
cas d'accidents dont le but est de pourvoir à de graves 
sinistres, aux accidents dont nos ouvriers sont trop 
souvent victimes. Mais cette assurance, faite collecti- 
vement, ne devant offrir aucun avantage sur l'assu- 
rance individuelle, il doit nouci suffire de les engager 
vivement à faire un contrat personnel dont la prime 
annuelle sera de 3 fr., 5 fr. ou 8 fr., pour s'assurer en 



— 195 — 

cas d'accident une indemnité proportionnée à la prime 
qu'ils auront versée ou une pension annuelle et viagère 
qui variera, suivant Tâge et suivant le montant de la 
prime, de 150 à 600 francs. 

Je n'ai pu, messieurs, que traiter fort sommairement 
toutes ces questions qui sont très complexes et qui 
demanderaient un plus grand développement, mais il 
me suffira, j'espère, de les avoir indiquées pour que 
le Congrès de Sauvetage encourage, par sa grande 
autorité, nos associations à entrer résolument dans 
cette voie, où elles trouveront, à côté de la satisfac- 
tion du devoir accompli, celle d'avoir arraché quelque- 
fois à la misère les intéressantes familles de nos 
camarades. 



Paris, Décembre 1879. 



Pour copie conforme : 

Le Secrétaire gérUral du Congrès^ 
H. HUSSENOT. 



FIN